Buick Enclave 2012: Du bon et du moins bon

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Le design est correct, mais l’intérieur est d’assemblage inégal. La motorisation est moderne et efficace, mais ça manque de technologies d’avant-garde. On souhaiterait une suspension un brin plus ferme pour davantage de contrôle sur la route, sinon il y a de l’espace à revendre à bord. Voilà qui résume à peu près les Mousquetaires d’utilitaires que sont les Traverse/Enclave/Acadia de GM.
Qu’on se le dise tout de suite : depuis sa presque faillite, GM a réussi de belle façon à reprendre du collier. Quel meilleur exemple que la Chevrolet Cruze nommée, en 2011, Meilleure nouvelle petite voiture de l’année au Canada par l’Association des journalistes automobile du Canada. Mais bon, les Trois Mousquetaires d’utilitaires de GM sont en quelque sorte un relent de ce qui a failli couler le constructeur américain.

D’abord, la suspension (multibras à l’arrière) est trop mollassonne pour une tenue de route assurée et si c’est très confortable pour tout le monde à bord, ça enlève du contrôle sur les cahots. Mais avec une silhouette aussi longue (plus de 5 mètres, ça fait peur en stationnement…), il est difficile de rêver à des gènes sportifs, d’autant plus que la garde au sol (182mm) commande d’aborder les courbes avec respect. Le conducteur n’a donc aucune velléité de faire le fou au volant. Au fond, c’est peut-être là une première « bonne nouvelle GM »? Aussi, la direction souffre d’un manque de connexion avec la route et le freinage fait plus dans le spongieux que dans le mordant.

Sous le capot, un seul moteur est proposé, soit le V6 de 3,6 litres à injection directe. Ça aussi, c’est une « bonne nouvelle GM ». Sous la poussée des 288 chevaux (281 chevaux avec l’échappement simple), les accélérations et les reprises sont bonnes et ne laissent personne en plan. Il demeure vrai, toutefois, que la boîte automatique met un certain temps à comprendre lorsqu’on la bouscule, mais sinon elle passe ses six rapports en toute transparence. Une chance, parce que son mode manuel étant constitué d’une commande au levier, au bout du pouce (Ford fait ça, aussi…), on n’est guère porté à s’en servir.

Quand c’est de « traverse »…

Les derniers habitacles conçus par GM ont monté en grade, mais étrangement, les Trois Mousquetaires tirent encore de la patte à ce niveau. Prenons le Buick Enclave comme exemple : notre version d’essai, à 64 000$ avant taxes, misait sur des revêtements de plastique rugueux de facture très moyenne. L’assemblage était sommaire et l’insonorisation manquait de matériel aux puits des roues, là où le gravier qui vole se fait entendre (ce que l’on ne veut pas entendre, même dans un véhicule moitié moins cher).

Aussi, le design intérieur, en combinant le bois, le beige, le brun simili-moka et un peu de faux métal brossé créaient ensemble un pot-pourri trop peu harmonieux pour être agréable à vivre. Et il y a cette traditionnelle surenchère de commandes chez GM : on se cherche parmi des hiéroglyphes de boutons et de commande et, de surcroît, leur manipulation est loin d’être instinctive. Même après une semaine, on se battait encore pour faire fonctionner les essuie-glaces. Le système de navigation est également l’un des plus complexes du marché.

Par ailleurs, la technologie d’avant-garde fait défaut à bord de ces Mousquetaires. On aurait aimé le régulateur de vitesse intelligent, l’avertisseur d’angle mort, voire au moins le démarrage sans clé. Après tout, ces trois utilitaires affichent des étiquettes de base qui se situent entre 36 000$ à presque à 44 000$.

Heureusement, il y a lieu de se munir d’optionnelles gâteries comme les sièges chauffants et ventilés (bien que trop peu discret, ce moteur de ventilation sous les fesses), le hayon électrique, le double toit ouvrant et les phares adaptatifs au xénon.

Le bon côté des choses

Du bon côté des choses, on retrouve tout cet espace, du moins aux deux premières rangées. Jusqu’à huit passagers peuvent monter à bord. Cependant, les sièges capitaine en deuxième rangée, plus agréables qu’une banquette, retranchent une place. Le cargo est généreux même lorsque la troisième rangée est relevée (657 litres sont alors disponibles, c’est très obligeant). Par contre, les trois occupants qui veulent prendre place à la dernière banquette doivent respecter les standards du Guide alimentaire canadien, sinon ils n’y tiendront qu’à deux.

Du trio, l’Enclave est particulièrement élégant avec ses lignes contemporaines et sa calandre en chute d’eau. Il est d’ailleurs l’un des plus agréables à « zyeuter » de sa catégorie, ce qui n’est pas peu dire.
Sinon, le trio d’utilitaires a besoin d’une prochaine refonte. Car pour le moment, il n’a rien de bien spécial pour le distinguer de la masse. Surtout qu’il affronte une concurrence féroce, notamment celles des canons comme les Honda Pilot/Acura MDX, Toyota Highlander/Lexus RX et Lincoln MKT.

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