smart Fortwo 2012: Toujours craquante malgré ses défauts

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Même après sept ans sur le marché canadien, la smart fortwo continue de faire jaser. Avouez qu’on ne peut en dire autant de la grande majorité des véhicules. Si elle est encore populaire, c’est en raison de sa bouille décidément fort sympathique, de ses mini dimensions inégalées et de sa frugale consommation d’essence. Et elle a beau être affublée d’importants défauts – les vents latéraux la font tanguer, la suspension cogne et le tout est définitivement sous-motorisé –, il reste qu’on l’aime toujours autant.
Ceux qui ont fait le test le savent : dedans, c’est pas mal plus grand que dehors. Ça en est même surprenant : les deux occupants bénéficient d’un dégagement aux jambes et aux têtes fort généreux, plus encore que dans la plupart des sous-compactes et que dans plusieurs compactes. Et, oui, il y a lieu de placer armes et bagages derrière les deux sièges : avec jusqu’à 340 litres de cargo, c’est davantage que pour la Toyota Yaris lorsque sa banquette est relevée.

Un mot sur ces deux sièges : ils sont magiques, je vous le dis. À première vue, ils ne paient pas de mine, avec peu d’ajustements, aucun rembourrage et, surtout, pas de soutien lombaire. Pourtant, j’y ai tenu pendant trois semaines et 6500km le long de la Côte Pacifique et jamais mon dos n'a souffert. Un autre grand périple de plusieurs milliers de kilomètres, cette fois au Cercle Polaire, en pleine tempête hivernale, nous a prouvé que la smart n’aime pas les grosses bordées de neige, mais qu’elle s’en sort très bien dans le froid. Tout au plus ses portières rechignent-elles à se verrouiller.

Mine de rien, c’est une autre génération de smart qui nous est arrivée à l’automne dernier, mais ne perdez pas votre temps à chercher les grandes différences : elles consistent principalement en l’apparition (enfin) du régulateur de vitesse, d’un ordinateur de bord et d’un système de navigation/divertissement. Visuellement, il ne fallait pas modifier grand-chose : même après toutes ces années, la petite deux places continue de se faire regarder, et ce, encore plus dans sa version décapotable. Cette dernière (notre préférée, il va sans dire) permet en moins de 15 secondes une bien plus agréable balade...

De gros défauts

Cela dit, il y a nombre de points négatifs, comme cette transmission « chaise berçante » : le passage des cinq rapports, lorsqu’effectué de façon automatique, fait balancer la voiture d’avant en arrière, en plus de réfréner les ardeurs d’un moteur qui n’en a pourtant pas de trop. Ce trois cylindres d’un litre, dissimulé derrière les fesses des occupants, est LE plus petit moteur offert sur notre continent. Et honnêtement, avec ses 70 chevaux et 68 lb-pi, on ne veut le voir nulle part ailleurs. Il n’y a que la smart pour faire accepter ce 0-100km/h en plus de 13 secondes, de même que ces manœuvres de dépassement qu’il faut stratégiquement penser avant d’exécuter.
Pour tirer le maximum de cette motorisation, il faut soi-même manier les rapports (idéalement, avec les palettes au volant) et ne pas craindre de faire révolutionner. La petite peut alors filer, en conditions gagnantes, à presque 145 km/h, dans une manœuvre relativement stable. Cependant, mieux vaut ne pas prendre de risque, non seulement par égard à la sécurité routière, mais aussi parce que plus ça roule vite, plus les bruits extérieurs envahissent l’habitacle.

Qui plus est, la haute silhouette courte sur patte souffre des bourrasques latérales et commande qu’on garde les mains fermement posées sur le volant. Aussi, la direction est floue en son centre. Par contre, elle permet de virer « sur un dix cents ». De plus, la suspension toute germanique (smart, c’est Mercedes, ne l’oublions pas) cogne sur les cahots et le nez plonge en freinage.

… mais on lui pardonne

Ailleurs, on ne pardonnerait pas, mais ici, tout ça ne réussit pas à détruire le plaisir de conduire celle qui se démène dans la circulation comme pas une. Une vraie extension de son propre corps, que cette smart. Le volant est gros en main, pour une impression d’assurance qui n’est pas à dénigrer. Les commandes sont simples à apprivoiser et on aime ces deux cadrans qui pivotent au sommet de la planche de bord. Ne cherchez pas les angles morts, vous n’en trouverez pas. Au contraire, la vision tout autour est exceptionnelle, d’autant que la garde au sol plus élevée que la moyenne nous place en contrôle de la route – en plus de faciliter les entrées et les sorties. Qui plus est, on aime la consommation de moins de 5 l/100km sur l’autoroute.

Et ça peut même être moins – pour ne pas dire rien du tout – si vous avez la chance de mettre la patte sur une smart électrique. La conduite se bonifie alors d’une passation plus immédiate de la puissance (41 chevaux pour ce moteur électrique de 30 kW…), sans le désagréable effet « chaise berçante » provoqué par la boîte séquentielle. Par contre, ne pensez pas faire Montréal-Québec en un seul temps : l’autonomie électrique de la smart « verte » n’est que de 135 kilomètres. Et une fois épuisée, elle nécessite une recharge de plusieurs heures à même la prise électrique résidentielle.

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