Ford Focus 2012: L’amélioration a bien meilleur goût

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Après un lancement réussi, mais ensuite terni par des ennuis récurrents de fiabilité, la Focus nord-américaine s’est campée dans un conservatisme désolant. Alors que ce modèle était modernisé et transformé sur les autres continents, on avait toujours droit à la même plate-forme et à des modifications en demi-teinte. Elle continuait de se vendre en raison d’un prix fort compétitif associé à un produit tout de même convenable offrant une tenue de route sans surprises et des performances correctes. Mais pour avancer sur notre marché fort encombré, il fallait faire mieux. Cette fois, la compagnie Ford en Amérique du Nord s'est mise au diapason du reste du monde avec la nouvelle génération de la Focus.
Au cours de l'été 2011, la Focus dotée d'une toute nouvelle plate-forme s’est présentée sous trois différentes configurations : une intermédiaire, une berline et un modèle cinq portes à hayon. Dans quelque temps, une version familiale sera également proposée. Cette décision de Ford s’avère intéressante et bien pensée puisqu’elle permettra au constructeur d'offrir un modèle n’ayant pas de concurrent direct. Il faut se rappeler qu'à une certaine époque, la Focus familiale a pu jouir d'une très grande popularité dans notre pays.

Quatre ou cinq portes ?

On joue d'audace chez Ford en proposant un modèle hatchback alors qu’on sait très bien que les consommateurs américains ne sont pas particulièrement friands de ce type de carrosserie. Pourtant, pour une compacte, c'est probablement la meilleure configuration. Il s’agit tout de même d’un certain risque et on verra au fil des mois et des années si Ford gagnera son pari. Et ce n’est pas tout : les stylistes qui ont dessiné la berline ont presque réussi à la faire passer pour un hatchback. Avec son coffre à bagages haut et la présence d'un petit aileron sur celui-ci, on dirait que nous avons affaire à une cinq portes. Par contre, la version à hayon est plus courte et les feux arrière sont nettement différents, ceux du hatchback étant plus proéminents et plus grands également.

L’élément visuel le plus important de cette voiture est la grille de calandre et la prise d'air de fortes dimensions qui est placée sous celle-ci. On a l’impression que les designers se sont inspirés des museaux des bolides de Formule 1. Alors que l'ancienne Focus était sans âme en matière de design, celle-ci change la donne, en nous en proposant plus que la moyenne. Et c’est la même chose dans l'habitacle. Celui-ci est fait de matériaux de qualité et sa finition est impeccable. Fait à souligner, le plastique utilisé sur le tableau de bord est souple et résiste fort bien aux égratignures. On se croirait à bord d'une voiture beaucoup plus dispendieuse. La présentation respecte les tendances de l’heure avec un élément de commandes triangulaire placé sous un petit tableau d'affichage pour les versions sans système de navigation. Sur les versions plus huppées, seul un gros bouton central règle le système audio Sony et les autres tâches se retrouvent sur l’écran tactile DEL, dont la taille est importante, qui sert également d’écran de navigation.

Le pilote a devant lui deux cadrans indicateurs et, entre ceux-ci, un écran d'affichage permet d'obtenir différentes informations et expose les commandes du système de navigation. Mais ce qui impressionne le plus, étonnamment, c'est le volant qui se prend bien en main. Orné d'appliques en chrome qui sont du plus bel effet, il possède en son pourtour de multiples commandes pour gérer les principaux systèmes, qu’il s’agisse de la communication vocale, du régulateur de vitesse ou de bien d'autres choses encore. Les places avant sont confortables et leur support latéral est excellent. Quant aux places arrière, elles sont adéquates, mais l'espace pour les jambes demeure assez limité.

Deux modèles, deux tests

Depuis le lancement de ce modèle, nous avons été en mesure de conduire une berline ainsi qu’un cinq portes. La berline était un modèle SE, équipé d'accessoires intéressants, du groupe Sport notamment. Celui-ci comprend des jantes en alliage peintes et des freins à disques aux roues arrière. Cette version était dotée de la boîte manuelle à cinq rapports. Quant au hatchback, il s'agissait d'une version Titanium, nettement plus luxueuse et ayant un niveau d'équipement très relevé, comme le système de navigation MyFord Touch, un système audio Sony de qualité et le système Sync. Pour l'instant, un seul moteur est offert. Il s'agit d’un quatre cylindres 2,0 litres à injection directe d'une puissance de 160 chevaux.

Nous avons réalisé différents essais dans des conditions diverses. Ceux-ci nous permettent de conclure que la tenue de route est excellente. Le roulis est bien contrôlé tandis que la voiture est pratiquement neutre dans les virages. Il faut que la courbe soit très serrée avant qu’un léger sous-virage se fasse. Nous avons conduit sur des routes tout de même exigeantes qui permettaient de bien tester le freinage. Les freins ont résisté au réchauffement et sont demeurés très stables. La direction à assistance électrique est généralement correcte et son assistance est bien dosée dans l’ensemble. Mais lors de nos pérégrinations en montagnes, elle a quelquefois été prise au dépourvu, alors qu'il y avait un délai entre une assistance trop légère ou trop forte. Toutefois, dans la circulation de tous les jours, pour vaquer à vos occupations quotidiennes, elle fera amplement l'affaire. De plus, le gros boudin du volant permet une excellente prise en main.

En matière de motorisation, la tendance actuelle favorise des moteurs de petite cylindrée dotés de l'injection directe et d'une puissance relativement intéressante. Ford a suivi ce courant en ce qui a trait à sa Focus et le moteur de celle-ci se révèle bien adapté à la voiture. Ce n'est pas un engin de course, mais ses performances sont satisfaisantes. Certains lui ont reproché de manquer de couple à bas régime, mais il faut nuancer la chose. Premièrement, la boîte manuelle à cinq rapports possède deux rapports surmultipliés. Pour obtenir un peu plus de muscles et de reprises, il faut donc rétrograder au troisième rapport. Même si l'embrayage est progressif et si la course du levier de vitesses est précise, ce n'est pas toujours intéressant. Mais si l’on joue du levier et harmonise le régime moteur à la situation de la route, ce moulin se tire bien d'affaire. Bref, si vous optez pour la boîte manuelle, attendez-vous à faire appel à celle-ci assez souvent.

Et il est certain que ce moteur performe mieux avec la boîte automatique à six rapports à double embrayage. En plus, cette transmission est dotée d'un mode Sport qui permet de tirer un meilleur parti du moteur et de rétrograder automatiquement dans les descentes afin de maintenir une vitesse constante. Cet ajout est fort apprécié. Par contre, à basse vitesse dans la circulation, cette boîte a parfois tendance à passer les rapports inférieurs avec une secousse sèche.

Et électrique en plus!

Somme toute, c'est une voiture réussie à presque tous les points de vue que nous a présentés le constructeur américain. En continuant sur leur lancée, les ingénieurs de Ford ne se sont pas arrêtés là. En effet, ils ont concocté une version électrique de la Focus dont la présentation extérieure est différente avec, entre autres, une grille de calandre bien distincte. Ford promet un temps de recharge de 3 à 4 heures avec une alimentation de 240 volts. Le rayon est de 160 km tandis que la puissance est de 134 chevaux et le couple de 184 lb-pi. Nous avons conduit un prototype de cette Focus électrique et les résultats s’annoncent prometteurs. Nous espérons bientôt avoir la chance de l’essayer à nouveau.

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