Lexus GS 330/430, la nippone oubliée

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Les mystères de la vie, vous connaissez ? Je ne parle pas ici des oiseaux et des abeilles, ou des roses et des choux. Je parle plutôt de ce genre de mystères qui font qu'une belle petite chose demeure longtemps cachée, comme si son propriétaire légitime était trop timide pour en parler. Cette fois, c'est la compagnie mère qui semble trop gênée pour parler de sa Lexus GS 300 et de sa puissante soeur, la 430.

Cest bien dommage, parce que ces deux modèles sont parmi les voitures les plus intéressantes de la gamme. Attention, je ne veux pas dire que la gamme Lexus ne vaut pas la peine, loin de là. Au contraire, on y retrouve certains petits bijoux de voiture. Mais un peu à l'image des Toyota, les Lexus ont un peu tendance à être soporifiques en conduite.

Habituellement, ce sont des voitures qui regorgent de luxe et de confort, capables de rivaliser avec n'importe quel modèle haut de gamme. Mais en matière de comportement routier, elles sont plutôt du genre somnifère.

Il y a bien la IS300, qui a plu à notre collaborateur et pilote Bertrand Godin, mais là s'arrêtait la nomenclature. Jusqu'à ce que l'on prenne le volant de la GS, une petite merveille d'équilibre et de souplesse.

Bien sûr, il y a la version de base, la GS 300, mue par un V6 de 3,0 litres d'une grande agilité. Il fouette avec vigueur ses quelque 220 chevaux, et transmet sa puissance par le biais d'une transmission automatique 5 rapports tout aussi raffinée et sophistiquée.

Évidemment, les amateurs de performances préféreront la vigoureuse GS 430, équipée comme l'indique poétiquement son nom d'un moteur V8 de 4,3 litres qui cette fois, développe quelque 300 chevaux. Inutile de passer des heures à vous coiffer, car vos beaux cheveux se décoifferont à coup sûr.

Tout se fait en douceur cependant. Un peu à l'image des traditions japonaises, on dirait que les Lexus marchent à pas feutrés. En moins de quelques secondes (6,3 en fait), elles atteignent le 100 kilomètres à l'heure. Mais le conducteur n'aura jamais l'impression de survoler le bitume avec autant de vigueur. On ressent bien les sensations de la route, mais on dirait tout simplement que la vitesse n'existe pas, comme si la Lexus effaçait toute impression de force brute.

Paradoxalement pourtant, ces voitures sont un véritable petit bijou de conduite. La direction, précise et étoffée, transmet avec une limpidité cristalline tout ce qu'elle ressent, et le plaisir de corriger ou de modifier la conduite revient au conducteur lui-même.

La transmission, automatique 5 rapports sur toutes les versions, profite cependant du système E-shitf qui permet de jouer avec les vitesses sans embrayage. Je suis plutôt du genre à trouver ce gadget inutile et inefficace. Or, sur la GS, le E-shift est d'une précision diabolique, plus encore que sur les autres modèles Lexus.

Bref, une véritable réussite de conduite amusante, et efficace. Mais, car il y a un mais (il y a toujours un mais dans la carrière d'un chroniqueur automobile), il faut un peu se méfier des suspensions. Des suspensions, indépendantes aux quatre roues bien sûr, qui absorbent tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une défectuosité de la route. Elles auront tendance à provoquer un peu trop de roulis en virage, mais la rigidité du châssis évitant la torsion, on peut aisément s'en tirer sans coup férir.

Sans compter la gamme d'aide électronique qui permet de repousser un peu les limites parfois trop rapprochées de l'adhérence de la voiture.

Habitacle cinq étoiles

Comme beaucoup de ses consoeurs Lexus, la GS peut compter sur une multitude d'accessoires de série. Normal, me direz-vous pour un véhicule qui, de base, vaut un peu plus de 60 000 $. On retrouve donc une sellerie tout de cuir, des appliques de bois de grande qualité, et un système audio haut de gamme. À cela, il faut ajouter le volant ajustable sur deux axes, la climatisation automatique avec réglages séparés, et de nombreux autres petits bidules.

Si cependant vous décidez de dépenser un peu plus, vous pourrez disposer d'un système de navigation par satellite (un des plus perfectionnés sur le marché) et, ô bonheur, d'une caméra de recul. Installée dans le pare-chocs arrière, juste au-dessus de la plaque d'immatriculation, elle se met en fonction toute seule dès que l'on glisse la marche arrière. Et la vision qu'elle nous montre est suffisamment nette pour être précise à quelques millimètres près !

La GS est donc une berline de luxe qui propose de bonnes performances, mais pour lesquelles il faut être prêt à mettre la main dans sa poche. Et le pire, c'est que d'ici quelques mois tout au plus, elle sera entièrement remodelée pour offrir un tout nouveau style. Présentée à Détroit en janvier dernier, on l'attend chez les concessionnaires à compter de février 2005 comme modèle 2006.

Au programme, une silhouette un peu revampée, mais surtout un moteur mieux aménagé et toujours une propulsion, au lieu de la traction intégrale de certaines rivales. Avec sa GS, Lexus met donc la barre haute et ne vise rien de moins que le titre de meilleure berline sportive, un titre que détient actuellement BMW.

Si ce n'était du prix, et de la suspension pas toujours à la hauteur des prétentions, on pourrait dire mission accomplie. Reste que la GS est encore une des berlines sport les plus racées sur le marché. Dommage qu'on l'ait un peu oubliée...

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