Nissan Titan 2012: Le grand frondeur

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

On peut accuser la compagnie Nissan de bien des maux, mais une chose est certaine : ce constructeur automobile, qui ne manque pas d’audace, ne s'avoue jamais vaincu. Alors que les Nord-Américains dominaient outrageusement la catégorie des grosses camionnettes, Nissan s’y est aventurée sans réserve. Il ne faut pas se leurrer, même si l’arrivée du Titan sur le marché a été fort spectaculaire, les chiffres de vente ont été quelque peu décevants. Il faut dire que s'attaquer à la forteresse nord-américaine des grosses camionnettes n'était pas une mince tâche.
Pourtant, cette camionnette Nissan se démarquait par une silhouette relativement originale et l’habitacle le plus spacieux de la catégorie. En fait, ce constructeur a été l'un des premiers à nous proposer une planche de bord qui semblait davantage conçue pour être placée dans une automobile que dans une camionnette. Malgré tout, les résultats ont été décevants et les ventes ont continué de décliner. Par contre, dans la catégorie mauvaise nouvelle/bonne nouvelle, la plate-forme autonome de cette camionnette a été utilisée sur plusieurs autres produits, notamment sur la camionnette compacte Frontier et sur les nouveaux véhicules commerciaux de la gamme NV.

Deux choses ont vraiment fait mal au Titan lors de son arrivée sur le marché. D’abord, dans cette catégorie, on ne s'adresse pas nécessairement à des gens qui recherchent les dernières tendances ou la dernière silhouette à la mode. Deuxièmement, alors que la plupart de ses concurrents proposaient une version à moteur V6 et une autre avec un gros V8, ce Nissan n'affichait au catalogue qu’un seul moteur : un V8 de 5,6 litres d'une puissance de 317 chevaux. C’était plus ou moins la norme de la catégorie en 2004, année du lancement de ce modèle. Toutefois, les gens ont rapidement été estomaqués par le caractère gourmand de son moteur. Soulignons au passage que le titre de glouton de la catégorie est disputé entre le 5,6 litres de Nissan et le 5,7 litres de Toyota. Tous ces facteurs sont venus effacer les qualités intrinsèques de cette camionnette, même si elle en possède beaucoup.

Passez au salon

L’habitabilité n'est pas le point faible de cette camionnette. Bien au contraire, il s'agit de l'une de ses principales caractéristiques, tant à l’avant qu’à l’arrière. Si jamais un des occupants se plaignait d'être à l'étroit, c’est qu’il s'agit certainement d'un joueur de basketball de la NBA. En effet, il est possible de prendre ses aises sans se gêner. En plus, le siège arrière peut se relever en position verticale, permettant ainsi de placer dans la cabine des objets que l'on veut protéger des intempéries et des voleurs. Plusieurs autres camionnettes à cabine double offrent la même chose, mais l'espace dans le Titan est encore plus généreux. Cela compense en quelque sorte pour la caisse de chargement, légèrement plus petite que la moyenne de la catégorie. Il est possible de choisir parmi trois longueurs de caisse : 5 pieds 7 pouces, 6 pieds 6 pouces ou 7 pieds 3 pouces. En plus, cette camionnette est offerte en deux empattements afin de mieux adapter ce véhicule aux besoins des acheteurs. Le système d’ancrage Utili-Track permet de transporter en toute sécurité plusieurs objets de différentes tailles dans la caisse. On retrouve cinq canaux d’ancrage dans la caisse dans lesquels coulissent des points d'attache que l'on peut également enlever très facilement. Il est aussi possible, selon le modèle choisi, de bénéficier d'une couche protectrice de la surface de la caisse afin d'éliminer les éraflures sur la peinture. Enfin, dernier détail, mais non le moindre, la porte arrière à battant est dotée d'un système d'amortissement qui facilite sa manipulation.

Lors de son arrivée sur le marché, la planche de bord figurait parmi les plus modernes. Au fil des années, les autres constructeurs ont nettement amélioré cet élément de la cabine et le Titan fait aujourd’hui figure de parent pauvre.

Une surprenante agilité

La première chose qui nous surprend lorsqu'on conduit cette camionnette, c’est son agilité par rapport à ses dimensions extérieures. C'est une camionnette qui se conduit pratiquement au doigt et à l'œil et les manœuvres de stationnement sont très faciles. Avec d'autres camionnettes, il faut parfois effectuer un changement de direction en trois points pour se garer. La tenue de route est correcte et le confort de la suspension ne se prête à aucune critique. Par contre, le moteur V8, le seul disponible, est relativement bruyant et cela devient agaçant à la longue. En conduite normale, si on prend la peine d'accélérer avec parcimonie, il sera possible d'obtenir une consommation de carburant frôlant les 15,0 l/100 km. Mais il faut vraiment y aller délicatement. Si vous conduisez sans vous soucier de la consommation de carburant, celle-ci oscillera entre 17 et 20 l/100 km, à condition que vous n'ayez pas une charge à l'arrière ou ne tractez pas une remorque. À ce moment-là, la consommation devient stratosphérique. Bref, il faut vraiment être mordu de la marque ou aimer prendre ses aises dans une cabine aux dimensions fort généreuses pour se tourner vers cette camionnette, qui a pourtant d'intéressantes choses à offrir.

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