Lexus LS 2012: Discrète opulence

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Malgré les déboires récents de la compagnie Toyota, le prestige de la marque Lexus (c’est que Lexus appartient à Toyota) ne semble pas avoir été affecté. Il faut cependant avouer qu’auprès de la population générale, la renommée de la marque ne semble appartenir qu’aux modèles les plus huppés, dont la LS, véritable vitrine du luxe à la japonaise.
Quand la version de base d’un modèle débute à plus de 80 000$, on n’a pas affaire à un véhicule bas de gamme. Et quand la livrée la plus dispendieuse fait aisément dans les 140 000$, on tombe dans le superlatif. La gamme LS débute donc avec la LS460, la version du pauvre riche. S’ensuit une LS460 à rouage intégral, puis une LS460 L à rouage intégral et à empattement allongé. Enfin, Lexus a mis à peu près tout ce qu’on peut imaginer de technologie dans l’hybride LS600h L, offerte uniquement – cela va de soi! – avec l’empattement allongé.

Peu importe le modèle, la carrosserie affiche une sobriété raffinée, bien qu’on soit loin de l’esthétisme recherché d’une BMW Série 7, d’une Audi A8 ou encore d’une Jaguar XJ. Je trouve qu’elle ressemble plus à une Mercedes-Benz Classe S. Par contre, les lignes de la LS raviront la personne (en moyens, bien entendu) désirant l’anonymat, comme les dirigeants d’entreprises qui ressentent une petite gêne à l’idée de stationner leur BMW 750Li à côté de la Yaris de la directrice générale! Une LS, c’est chic, ça paraît bien et ça fait moins suer les voisins. À noter que la 600h L a droit à une partie avant différente et, ma foi, fort impressionnante avec ses blocs optiques à quatre phares chacun. Le coffre est vaste et on retrouve une trappe à skis, fort pratique, à défaut d’avoir droit à des dossiers qui s’abaissent. Dans la version hybride, le coffre est amputé de plusieurs litres à cause de l’ensemble de batteries placé derrière le dossier.

Confort extrême

Quiconque prend place dans l’habitacle d’une LS pour la première fois ne peut être qu’impressionné par la qualité évidente des matériaux et le soin maniaque apporté à leur assemblage. Les cuirs, les boiseries et les rares plastiques se marient avec bonheur et élégance. Les sièges avant font preuve d’un confort savamment étudié, la position de conduite est parfaite – s’il fallait qu’elle ne le soit pas, avec autant d’ajustements possibles! – et les grandes jauges électroluminescentes entièrement numériques en mettent plein la vue. Avant de prendre la route, ne reste qu’un détail : apprendre la fonction de chacun des boutons et des acronymes qui les accompagnent. D’ailleurs, le Guide du propriétaire fait 608 pages… sans compter le tome à part qui traite du système de navigation et de l’audio!

Les places arrière pourraient faire, à elles seules, l’objet d’une thèse de doctorat, surtout dans les versions allongées qui ont le bonheur de recevoir un siège de type Lay-Z-Boy offert en option. Les sièges sont chauffants, ventilés, masseurs, vibromasseurs même, mémorisés, ajustables, etc. Toujours est-il que le siège Lay-Z-Boy (ottoman) permet à son occupant de s’étirer de tout son long, mais à condition qu’il n’y ait personne devant lui et qu’il ne soit pas très grand.

Parce qu’on n’a pas le choix

Parler de la mécanique d’une Lexus LS, c’est un peu comme publier un Guide de la rose en février, ça ne sert pas à grand-chose. Je dirais même que c’est une pure perte de temps, mais puisque les éditeurs ne tiennent jamais compte de l’avis des connaisseurs de roses… Dans les versions que j’ose qualifier de régulières, on retrouve un V8 de 4,6 litres développant 380 chevaux. Associé à une boîte automatique à huit – oui, 8! – rapports au fonctionnement transparent, il procure à la voiture des performances très correctes, même si ses concurrentes sont plus véloces. Mais je parierais que les gens attirés par la LS ne le sont pas par un comportement olé olé. Ils sont donc bien servis… Si la livrée de base est une propulsion, la plupart des gens lui préfèrent toutefois le rouage intégral, qui ajoute à la sécurité et à la traction durant la blanche saison.

La LS600h L, elle, reçoit une motorisation hybride. Le V8 de 5,0 litres, combiné à un moteur électrique,  développe la respectable puissance de 438 chevaux, qui rend ce mastodonte écologique plus rapide que la version à essence. La transmission est une CVT (à rapports continuellement variables) qui est un charme à vivre. Grâce à un différentiel central à glissement limité Torsen (comme sur les LS460 AWD), elle expédie l’imposante cavalerie aux quatre roues. Plus puissante que la version à moteur thermique, cette hybride a l’immense avantage de consommer au moins deux litres de moins tous les 100 km. Elle propose même un mode Eco qui semble couper la moitié de la puissance et un mode EV qui permet de rouler en mode électrique pendant plus longtemps.

Sur la route, il ne faut pas se surprendre si l’endormissement nous gagne. Le silence de coffre-fort de l’habitacle, les suspensions qui s’affranchissent de tous les trous et bosses, la direction qui manque de précision et, surtout, de retour d’information, tout contribue à nous faire oublier qu’il y a de la vie à l’extérieur. Au fond, c’est peut-être tout ce que désirent les propriétaires de LS…

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