Toyota Avalon 2012: Lexus sans prestige ou Toyota de luxe?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

L’automobile contemporaine, on le dit partout en ces pages, devient de plus en plus raffinée et agréable à conduire. Les moteurs deviennent de moins en moins gros, la puissance augmente et la consommation diminue. Le grand public n’en a que pour les hybrides et les électriques, la connectivité à tout crin et le style le plus branché possible. Pourtant, il existe des gens pour qui une voiture doit rappeler, ne serait-ce qu’en philosophie, l’époque des grosses berlines qu’étaient les Chrysler New Yorker, Chevrolet Caprice ou Ford LTD.
C’est pour ces personnes que Buick offre encore la Lucerne, que Chevrolet propose toujours l’Impala, que Ford continue avec sa Taurus et que Hyundai conserve sa Genesis. Ce marché vieillit, de toute évidence, mais l’offre est toujours considérable. Pour plaire à ce public, Toyota propose l’Avalon, la voiture la plus dispendieuse de sa gamme. La plus imposante et la plus luxueuse aussi. Sinon, il faut aller du côté de Lexus. Et là, si ça vous tente de cracher un petit 120 000$, vous en aurez tout le loisir!

Une offre sobre

Depuis quelques années, l’Avalon ne se décline qu’en un seul modèle : la XLS. Aucune option, juste quelques accessoires installés par le concessionnaire. La principale source de réflexion se fait au niveau du choix des couleurs : six! Heureusement, la liste de l’équipement standard pourrait faire rougir de honte une Mercedes bien équipée.

L’année dernière, les stylistes de Toyota ont discrètement revu la silhouette de l’Avalon. En fait, c’est surtout le tableau de bord qui a connu les changements les plus drastiques. Finie la longue planche qui s’étendait d’un bord à l’autre de l'habitacle comme dans les Caprice de la fin des années 60. Désormais, on a droit à une partie centrale plus massive regroupant toutes les commandes. Enfin, un peu de vie!

Les individus prenant place à bord ont toujours droit à un confort de première classe, chouchoutés par des sièges moelleux, onctueux même, de l’espace à en bâtir un Wal Mart et un silence martien. En plus, le système audio JBL possède une belle sonorité et les espaces de rangement sont nombreux. Les matériaux sont d’une qualité irréprochable et leur assemblage ne souffre d’aucun complexe. Les places arrière permettent aux jambes de s’étirer, un luxe qu’on retrouve dans trop peu de voitures. Et, bonheur entre tous, les dossiers s’inclinent, favorisant ainsi le roupillon réparateur. Malheureusement, ces dossiers ne se rabattent pas pour agrandir le coffre. Mais à moins de devoir transporter un pilier du pont Champlain, je ne vois pas pourquoi quelqu’un pourrait avoir besoin de plus d’espace. On retrouve seulement une trappe à skis.

Parlons boulons

Comme la compagnie Toyota ne s’est pas cassé le coco en offrant une seule version, on ne retrouve, de toute évidence, qu’un seul moteur. Sans doute pour ne pas porter ombrage à Lexus, au lieu d’y aller avec un V8, on a conservé le V6 de 3,5 litres, qui a déjà fait ses preuves dans plusieurs autres produits Toyota. Contrairement à la carrosserie et à l’habitacle, il n’a connu strictement aucun changement. Avec ses 268 chevaux, il est amplement suffisant, d’autant plus, comme nous le verrons plus loin, que le châssis ne pourrait guère accepter davantage de puissance. Ce V6 carbure à l’essence régulière et la consomme avec respect. Lors de notre dernière prise en mains, il n’a demandé que 9,0 litres tous les 100 kilomètres. Il faut toutefois avouer que notre parcours s’était effectué majoritairement sur autoroute et à une vitesse légale.
La transmission est une automatique à six rapports avec un mode manuel qui relaie le couple aux roues avant. Cette boîte fonctionne avec une grande douceur et en certaines occasions, elle prend bien son temps pour passer les rapports. Il est même un peu surprenant de constater qu’en passant au mode manuel à 100 km/h par exemple, elle tombe immédiatement sur le quatrième rapport faisant ainsi passer les révolutions du moteur de 1750 tours/minute à 2 600. Comme sur une voiture sport! Pourtant, s’il est une voiture qui n’est pas sportive, c’est bien l’Avalon. Les suspensions sont calibrées en vue d’offrir le plus grand confort possible aux dépens de la tenue de route qui, malgré tout, demeure suffisamment relevée. Les courbes prises avec trop d’entrain font toutefois ressortir un roulis considérable, et si on pousse vraiment la voiture, on se retrouve avec un sous-virage marqué. Cependant, je ne crois pas que l’acheteur type de l’Avalon conduise de façon aussi agressive. Aussi, la direction n’est pas très précise, ni très bavarde sur le travail des roues avant. En accélération vive, on ressent un certain effet de couple, ce qui est un peu normal compte tenu de la puissance élevée dirigée en même temps vers les seules roues avant.

Même si l’Avalon a connu des améliorations bénéfiques l’année dernière, surtout dans l’habitacle, je serais surpris qu’on en retrouve davantage sur nos routes. Cependant, de tous les modèles compétiteurs, cette voiture est de loin la plus fiable, malgré les quelques rappels dont elle a fait l’objet. Juste pour cela, elle mériterait un meilleur sort. Après tout, quand on a un certain âge, la dernière chose qu’on veut, c’est d’être pris au garage!

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