Kia Spectra, une sous-compacte à l'aise

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Quand la marque Kia s'est amenée au pays en 1999, la route avait déjà été toute pavée par l'autre constructeur sud-coréen Hyundai. Apparu au Québec en 1984, Hyundai débuta modestement avec la Pony puis la Stellar. Ces voitures bon marché ont connu tout de même des années fastes qui ont permis à Hyundai d'engranger durant les années noires pour ensuite élaborer une gamme nord-américaine plus complète. Quand les véhicules Kia ont débarqué au port de Vancouver quinze ans plus tard, le scénario ressemblait étrangement à celui de sa cousine par alliance.

Sans dire que Kia est arrivé au pays avec une claque et une bottine (ce qui n'est pas loin de la vérité), les modèles Sportage et Sephia de l'époque n'étaient ni plus ni moins que les nouvelles Lada du marché canadien. Puis les évènements se sont précipités à un rythme fou et le fameux miracle sud-coréen s'est produit. À preuve : auparavant, Kia avait passé indemne au travers de la crise financière du Sud-Est asiatique des années 1997-1998. On connaît la suite et le constructeur Daewoo avait dû déclarer banqueroute avant d'être racheté par GM il y a trois ans. Donc, parler de miracle n'est pas trop fort dans le cas de Kia puisqu'au cours des six dernières années, la gamme offerte au pays s'est enrichie de six nouveaux modèles.

Depuis le début des années 2000, cette croissance a eu des répercussions importantes sur l'industrie automobile sud-coréenne. À tel point que Kia et son mentor financier Hyundai aspirent ensemble à devenir le cinquième plus gros constructeur mondial d'ici 2007 devant Volkswagen, Nissan et Mazda. Qui aurait prédit un tel revirement durant les années 90 ?

Depuis deux ans, le Sorento et la Sedona sont les fers de lance de Kia. Toutefois, avec la hausse des prix de l'essence il ne faudrait pas croire que ces deux utilitaires pourront supporter à eux seuls la destinée de Kia. Pour ce faire, en bon constructeur sud-coréen, Kia se devait d'offrir une sous-compacte de qualité dont le rapport équipement/prix ne serait pas son seul argument de vente. Pour cette raison, Kia n'avait pas le choix que de remodeler entièrement son modèle Spectra. En effet, l'ancienne génération ne pouvait plus assumer les comparaisons avec des modèles aussi aguerris que les Mazda3, Honda Civic et Toyota Corolla.

Pour se mesurer à ces japonaises, la nouvelle Spectra partage plusieurs éléments avec sa cousine l'Elantra. Toutefois, la carrosserie adopte une ligne résolument différente quoique générique, et se confond un peu trop facilement dans la masse des sous-compactes. Mais là n'est pas son dada. Cependant, il est dommage que les stylistes n'aient pas mis toute la gomme pour tenter de nous impressionner. Que voulez-vous, quand on dessine une silhouette aussi biscornue que l'Amanti, on comprend que la culture sud-coréenne ne cultive pas nécessairement les mêmes goûts que les nord-américains en matière de design. Mais il faut se rappeler que les voitures Kia ne courtisent pas nos sens mais notre portefeuille. Alors vu comme ça, on achète pour le prix et non pour le béguin.

Pour satisfaire tous les budgets, la Spectra est offerte en quatre versions. Ainsi, il est possible de dégoter une LX pour moins de 16 000 $. Pour cette somme, vous pourrez écouter votre musique préférée grâce au lecteur de DC, et trouver une meilleure position de conduite grâce à la colonne de direction inclinable. Qui plus est, la sécurité des occupants sera assurée par six coussins gonflables. Sans oublier la fameuse garantie 5-5-5 ou 100 000 kilomètres qui vous donnera la tranquillité d'esprit pendant cinq ans. En effet, vous n'aurez qu'à faire vos paiements puisque même les vidanges d'huile (changement d'huile est un calque de l'anglais !) sont incluses à vie.

Pour un montant additionnel d'environ 1 800 $, vous aurez un été moins chaud avec la climatisation alors que le groupe électrique de la LX Commodité (glaces, verrouillage central, rétroviseurs chauffants) agrémentera votre conduite au quotidien. De même, vous pourrez arrêter sur un dix sous grâce à ses quatre freins à disque. Pour un autre 1 000 $, le régulateur de vitesse de la EX vous permettra de vous reposer et peut-être d'éviter quelques contraventions ! Quant aux jantes en alliage, elles vous permettront de vous sentir moins déprécié quand votre beau-frère viendra vous narguer avec sa nouvelle sous-compacte japonaise. Et pour un dernier 1 000 $, la Spectra EX Commodité est « toute garnie » et inclut des freins ABS. Le montant total de la facture : 19 995 $. Ah ! oui, j'oubliais : vous avez horreur de la boîte manuelle, et ce, même si elle est précise ? Alors, pour l'automatique signez un autre chèque de 1 000 $. Merci. Facture totale avant le coût du transport, de la préparation, et des taxes : 21 095 $. À ce prix-là, Je ne suis pas sûr s'il ne vaudrait pas mieux que vous magasiniez une japonaise !

Par ailleurs, toutes les versions sont animées par un 4 cylindres de 2 litres à DACT et 16 soupapes de 138 chevaux. Les accélérations et les reprises sont dans la moyenne, et la nouvelle plate-forme offre un comportement routier honnête compte tenu de la vocation économique de la voiture. Les suspensions sont douces, et aucun bruit de caisse ou de vent n'est venu perturber notre essai, et ce, peu importe la vitesse. Somme toute, les versions LX et LX Commodité sont assurément de bonnes affaires. Quant aux deux versions EX, il faudrait voir ce qu'offre la concurrence avant d'arrêter votre choix sur celles-ci. Il ne faudrait pas oublier également qu'un hatchback, la Spectra 5, se joindra à la berline durant l'année en cours.

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