Buick Verano 2012, le silence est d'or

Points forts
  • Agréable à l'oeil
  • Confort assuré
  • Habitacle très silencieux
  • Comportement routier très correct
  • Finition réussie
Points faibles
  • Moteur 2,4 litres un zest trop faiblard
  • Direction trop assistée
  • Certaines commandes "confusantes"
  • Places arrière ordinaires
Évaluation complète

Le grand chef des produits de General Motors (que je ne connais aucunement) a une tâche colossale à réaliser. Il doit s’assurer, entre autres, que l’auguste manufacturier de Detroit n’oppose pas certains de ses produits à… certains de ses produits. Des expériences comme la Cadillac Cimarron (1982 – 1988 qui n’était qu’une fade copie un peu plus luxueuse de la triste Chevrolet Cavalier ou, si l’on préfère, de la plate-forme J) ont rendu plusieurs consommateurs frileux.

Mais General Motors a appris. Prenez, par exemple, la toute nouvelle Buick Verano. Bien malin celui ou celle qui pourrait, d’un premier coup d’œil, ou même après un essai routier, savoir qu’il s’agit, en fait, de la base d’une Chevrolet Cruze. Aussi bien le dire tout de suite, les ingénieurs de Buick ont fait un très bon boulot d’adaptation.

Belle signature

Tout d’abord, le style est « résolument Buick », avec la grille avant de style chute d’eau (les designers de GM adorent utiliser l’expression waterfall pour qualifier la partie avant de leurs créations!), les phares cerclés de bleu et la partie arrière relevée ma foi très jolie. Oh, n’oublions surtout pas de mentionner les fameux portholes, ces espèces de décorations appliquées de chaque côté du capot et qui rappellent les Buick des années 50. Personnellement, je trouve ça d’un kitsch, mais d’un kitsch…

Même dans l’habitacle, on se sent dans un univers Buick. Ici, pas de touche rétro! L’ensemble fait très moderne, classique et beau à la fois. Il y a certes beaucoup de boutons dans la partie centrale du tableau de bord, ce qui le rend un peu « confusant » au début (trouver le bouton qui fait ouvrir le coffre a demandé un temps fou à… DEUX – oui, deux! − journalistes automobiles) mais, pour le reste, il y a peu à redire. Les jauges sont faciles à consulter et se parent d’un beau bleu glacier la nuit venue. Les sièges, en cuir dans la version essayée, se sont avérés très confortables. Le contraire eût été surprenant dans une Buick. Par contre, les places arrière ne m’ont pas impressionné outre mesure. La version de base reçoit des sièges en tissu. En fait, il y a une erreur dans la phrase précédente. Il n’y a pas de version de base. Il y a une seule variante à laquelle on peut ajouter des options. 
On se Regal sous le capot
Sous le capot, les ingénieurs ont vraiment tenu à séparer la Verano de la populiste Cruze en choisissant la mécanique de la Buick Regal. Pour le moment, seul le quatre cylindres de 2,4 litres Ecotec développant 180 chevaux et 171 livres-pied de couple anime la nouvelle venue. Ce moteur est associé à une boîte automatique à six rapports et les roues avant sont motrices. Ce groupe motopropulseur fonctionne avec douceur, onctuosité même. Le moteur est suffisamment puissant dans la majorité des occasions mais, lors de dépassements, par exemple, on souhaiterait avoir un tantinet plus d’équidés sous le pied droit. La transmission fournit un rendement sans histoire et travaille main dans la main avec le moteur pour procurer la meilleure économie d’essence possible. Au courant de l’année, Buick proposera un moteur 2,0 litres turbocompressé, associé à une boîte manuelle à six rapports ou une automatique à six rapports aussi. Cet ensemble est déjà offert sur la Regal. Pendant que j’y pense, la capacité de remorquage est de 1 000 livres (454 kg).

Sur la route, deux choses sautent aux yeux. Façon de parler, bien entendu. Dès les premiers tours de roue, la légèreté de la direction surprend. Malgré tout, les sensations de la route ne sont pas complètement filtrées. Ensuite, le silence de roulement. Les gens de Buick ont beau clamer haut et fort qu’ils veulent rajeunir l’image de la marque, n’empêche qu’ils se contredisent un peu en concevant un habitacle extrêmement silencieux. À ce sujet, mentionnons que les vitres latérales font 4,85 mm d’épaisseur contre 3 mm en temps normal. Les caoutchoucs entre les portières et le châssis sont triples, on a installé trois couches de matériau acoustique dans les portes, cinq dans le pavillon et la moquette est à double intensité (ce qui veut sans doute dire qu’elle est deux fois plus dense qu’habituellement). Toujours dans le domaine de la contradiction, la Verano a beau être l’une des voitures les plus silencieuses sur le marché, il est quand même possible d’opter pour un système audio Bose de 250 watts…

Le mot-clé : Confort

La suspension, MacPherson à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière est empruntée à la Cruze mais elle a été passablement revue pour privilégier le confort et le silence de roulement. Essayée lors d’une brève prise en main la semaine dernière, la Verano a affiché un comportement sain et prévisible. Même en virage serré, elle demeure stable mais je serais d’avis que bien peu de gens qui se procureront cette voiture vont s’amuser à tourner « carré ». Nous n’avons pas eu l’occasion de rouler sur des routes en très mauvais état, néanmoins quelques trous et autres normalités de notre réseau routier n’ont pas affecté le confort général.

La Buick Verano ne révolutionnera pas le monde de l’automobile, non plus qu’elle rajeunira énormément l’âge moyen de ses propriétaires. Cependant, avec un prix de départ de 22 595 $, elle s’avère subitement beaucoup plus accessible et nombre de personnes qui aiment le confort et le prestige de Buick peuvent tout à coup y croire sans avoir à gagner à la loterie. La version Turbo qui s’en vient, elle, ira sans aucun doute chercher un autre type de clientèle, tout comme la Regal Turbo. Voilà, c’est dit : la Buick Verano est beaucoup plus une petite Regal qu’une Chevrolet Cruze de luxe.

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