Infiniti Q45, spectaculairement anonyme !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

La culture, c'est connu, c'est comme le beurre d'arachides : moins on en a, plus on l'étend. Les plus grands hommes (hommes dans le sens d'espèce, pas dans le sens de sexe) n'étalent pas leur savoir au premier venu et font parfois preuve d'une sauvage retenue. L'Infiniti Q45 est un peu du même moule. À moins d'avoir pris le temps de la connaître intimement, on est porté à l'ignorer tellement ses lignes sont banales. Et les changements apportés cette année ne la rendront pas plus attirante. Mais les avantages à la côtoyer sont nombreux.

Un bref coup d'oeil sur le texte de la Q45 cuvée 2004 nous rappelle à quel point cette voiture passe inaperçue. Pour 2005, Infiniti a apporté des changements subtils même si les communiqués de presse tentent de nous faire croire que la voiture se montre désormais beaucoup plus agressive ! Les parties avant et arrière ont été rafraîchies et seul un oeil averti peut rapidement remarquer la différence. On note aussi quelques fines retouches dans l'habitacle, quelques éléments de luxe et de sécurité ont été ajoutés à la liste (déjà longue) de l'équipement standard, et la transmission automatique à cinq rapports a été calibrée de façon différente pour améliorer la rétrogradation des vitesses, un défaut reproché l'an dernier dans le Guide de l'auto.

Heureusement, Infiniti n'a pas touché aux éléments qui fonctionnaient le mieux. Du côté mécanique on retrouve donc le très efficace V8 de 4,5 litres qui fait sienne une cavalerie de 340 chevaux. Même si la Q45 est relativement lourde, les accélérations et reprises ne laissent place à aucune interprétation : le 0-100 se dilapide en sept secondes et des poussières tandis que le passage entre 80 et 120 km/h ne dure que 6,1 secondes. En plus de faire preuve de dynamisme, ce moteur est souple et la puissance, toujours disponible et bien dosée. La transmission automatique à cinq rapports relaie les chevaux aux roues arrière d'une façon particulièrement douce. Quatre freins à disque avec ABS, EDB et BA (chaque lettre ajoute sûrement quelques centaines de dollars au prix de base de la voiture, mais elles en valent la peine !), ces freins, donc, se montrent très solides. Même si elles sont rattachées à un châssis d'une excellente rigidité, les suspensions, modernes, n'assurent pas une tenue de route sportive. En contrepartie, elles apportent un niveau de confort très relevé. Je suis convaincu que le choix du confort plutôt que de la tenue de route est entériné de par les propriétaires de Q45. De plus, une foule d'intervenants électroniques se charge de garder la voiture dans la bonne voie. Que demander de plus ? Une direction plus précise ne ferait assurément pas de torts...

Dans l'habitacle, tous les accessoires et gadgets relatifs à ce type de voiture sont offerts. De façon tout à fait standard, on retrouve un volant qui se déplace sur deux axes, les sièges avant climatisés, le siège du conducteur ajustable électriquement en 10 sens (avec support lombaire, naturellement), du cuir fin et des boiseries en érable véritable. Il ne faut pas oublier le système audio Bose de 300 watts. S'il vous en faut plus, changez la batterie de votre appareil auditif. Le tableau de bord comprend aussi un écran de 7 pouces qui gère les paramètres de la radio, du climatiseur et vous tient au courant de l'entretien à venir. On y retrouve aussi un système de navigation et à peu près tout ce qui se retrouve dans cet écran peut être commandé par la voix et en français s'il vous plaît ! Contrairement à certains autres systèmes de ce genre, celui-ci n'est pas trop complexe à faire fonctionner.

À l'arrière, les passagers qui se plaindraient d'un manque de raffinement mériteraient de voyager sur la banquette d'une Kia Rio pour le reste de leurs jours. Déjà que les places arrière se révèlent confortables (quoique le dégagement manque un peu), il est possible, moyennant supplément, d'offrir à ses occupants des sièges chauffants à ajustement électrique ainsi que des commandes audio et de climatisation. Pas mal. D'autant plus que bien des propriétaires de Q45 ne toucheront jamais (ou le moins souvent possible) au volant, mais se feront véhiculer en relisant le compte-rendu de la dernière assemblée générale des actionnaires.

Au chapitre de la sécurité, outre les assistances électroniques à la conduite, une panoplie de coussins gonflables protègent les occupants au cas où l'impensable deviendrait réalité. De plus, deux accessoires sont à souligner : la caméra de recul et le régulateur de vitesse dit « intelligent ». Pour en revenir à la caméra de recul, il s'agit, selon moi, de la plus belle invention depuis l'avènement de la roue. Quant au régulateur de vitesse « intelligent », sa capacité à ajuster la vitesse de la voiture avec celle de la voiture précédente impressionne. Cependant, dès que le trafic commence à être dense, il ne sert plus à rien.

Au chapitre du confort, du raffinement technique et mécanique, de la sécurité et des accessoires, il est difficile de porter des accusations contre la Q45. Mais son manque de rigueur dans les courbes, l'imprécision de sa direction ainsi que des lignes qui pourraient difficilement être plus insignifiantes à regarder représentent autant de bémols. Il n'en demeure pas moins que la Q45 mérite toute notre attention. Elle a beaucoup à dévoiler...

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