Hummer H2/H2 SUT, la brute se raffine

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Il est vrai que la popularité du Hummer H2 a chuté au cours des 12 derniers mois, son arrivée sur le marché en 2003 a été tout un phénomène. En dépit d'une silhouette carrée à l'extrême, d'un encombrement hors norme et d'un prix très costaud, les gens se l'arrachaient. Le caractère macho du Hummer, son apparence intimidante et la légende de son prédécesseur, tout cela a permis de créer un engouement à travers toute l'Amérique.

Et avant de passer ce véhicule au crible et de l'accuser d'être trop gros, de posséder des fenêtres trop petites et d'être trop haut, il faut toujours se rappeler qu'il est dérivé du Hummer H1, lui-même une incarnation civile d'un véhicule militaire, le légendaire Humvee des forces armées américaines, qui a connu sa part de déboires en Iraq. Mais si ce dernier est vulnérable aux lance-roquettes des contestataires irakiens, le H2 semble être construit à toute épreuve. Du moins pour se promener en ville ou rouler en forêt.

Pour jouer aux matamores, il faut être fait solide et le H2 possède tous les ingrédients nécessaires. Son châssis autonome a été emprunté aux camionnettes Chevrolet Silverado/GMC Sierra 2 500, tandis que le moteur est un gros V8 6,0 litres. Il est le seul groupe propulseur disponible et il produit 325 chevaux cette année, un gain de neuf chevaux par rapport à 2004. Ce qui n'est pas superflu étant donné que le H2 fait osciller la balance à tout près de trois tonnes. Ce gros V8 est couplé à une transmission automatique à quatre rapports. Comme il se doit, la transmission intégrale est de série. Elle comprend un différentiel central en plus d'un autre à chaque extrémité. Il est possible de verrouiller les différentiels central et arrière. J'ai eu l'occasion de mettre le H2 à l'épreuve sur une piste d'essai spéciale au centre d'essai de Milford au Michigan, et force est d'admettre que ce gros costaud est capable de franchir bien des obstacles. Il est en plus capable de grimper une pente de 60 degrés et de circuler au milieu d'un ruisseau d'une profondeur de 50 cm. Ajoutons pour terminer que la garde au sol est de 25 cm. Et comme si cela n'était pas suffisant, les organes mécaniques sont protégés contre les chocs par d'épaisses plaques métalliques.

Confort ?

Malgré ses allures de boîte en métal sur roues, l'habitacle du Hummer est d'un confort surprenant, pour autant qu'on ait été assez souple pour grimper à bord, ce qui nécessite de lever la jambe assez haut. Les marchepieds sont pratiques, mais ils doivent être enlevés lorsque le temps est venu de s'attaquer sérieusement à des sentiers hors catégorie. Opération relativement facile qui consiste à enlever quelques boulons.

Une fois à bord, le tableau de bord impressionne avec ses buses de ventilation proéminentes, sa console verticale, son levier de vitesses en forme de « L » inversé. Les stylistes ont accompli du bon travail. Par contre, il est surprenant de constater que l'habitabilité n'est pas tellement bonne en dépit des dimensions hors tout de ce véhicule. Malgré une visibilité arrière moyenne et un encombrement garanti, la conduite de ce Hummer est d'une grande facilité et le gros morceau est facile à piloter. De plus, en conduite hors route, vous avez une incroyable impression d'invulnérabilité. Il faut résister à ce sentiment, faute de quoi vous risquez de vous retrouver dans des situations difficiles. Le H2 a beau être un bon tout terrain, il y a des limites.

SUT alors ?

Cette année, le H2 est également offert en version camionnette utilitaire d'où le nom de « SUT », l'abréviation de « Sport Utility Truck ». Comme son nom l'indique, la partie arrière du H2 régulier a été remplacée par une boîte de chargement. Ce qui contribue à donner à ce Hummer une silhouette bien à part. Mais il ne s'agit pas uniquement d'une camionnette comme toutes les autres. Les ingénieurs ont eu la bonne idée de le doter du « Midgate » de la Chevrolet Avalanche. Ce mécanisme permet de replier la cloison arrière de la cabine à l'intérieur de l'habitacle afin d'allonger la caisse de chargement. Ce faisant, le H2 SUT devient encore plus polyvalent tout en conservant les qualités de véritable passe-partout grand format du H2 régulier. Cette boîte est de 122 cm par 244 cm une fois le panneau de la cabine abaissé. Comme il se doit sur un modèle de nature plus exclusive, l'habitacle est doté de sièges à sellerie de cuir. Enfin, au simple toucher d'un bouton, toutes les glaces s'abaissent de même que la lunette arrière. Un autre bouton permet de faire de même avec le toit ouvrant.

Il ne faudrait pas se surprendre si le H2 SUT devient la saveur à la mode en 2005 parmi les amateurs de « grosses bébelles sur roues ». Si vous vous demandez ce qu'il advient du H1, ce véhicule antédiluvien est toujours sur le marché, mais en version 2004 seulement. En clair, la compagnie écoule les stocks avant de lui dire adieu ou encore de le remplacer par une toute nouvelle version qui sera, vous l'avez deviné, encore plus grosse que le modèle qu'elle remplacera en 2006.

Si vous voulez mon avis, je suis davantage partisan de l'arrivée d'un modèle H3 plus petit, plus agile et surtout plus raisonnable. C'est beaucoup plus sage que d'espérer le retour d'un H1 gargantuesque qui n'a pas sa place dans le garage de la quasi-totalité des automobilistes.

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