Ford Freestyle, pratique ! pratique !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Je dois vous avouer que le Freestyle ne m'a pas impressionné lors de son dévoilement en décembre 2003. Ford avait profité de la période des fêtes pour nous révéler une flopée de nouveaux modèles, tous supposément capables de ramener le constructeur sur le chemin de la rentabilité. Et le Freestyle était l'une des vedettes de ce lancement. Pourtant, cette silhouette à mi-chemin entre un VUS traditionnel et une familiale ne m'inspirait pas trop. Mais c'était avant de le conduire. Cette silhouette qui m'avait laissé de glace s'est révélée plus intéressante lorsque vue en mouvement, et ce véhicule a également démontré d'intéressantes qualités routières et pratiques.

Avant d'analyser la fiche technique et le comportement routier, mieux vaut examiner la silhouette qui est sans doute l'élément qui soulèvera le plus de discussions. Règle générale, c'est lorsqu'un véhicule est d'un design avant-gardiste qu'il est controversé. Cette fois, c'est parce que la silhouette est très sage. Les stylistes semblent s'être contentés de reprendre les éléments visuels de l'Escape et de l'Explorer pour

nous proposer un ensemble correct, mais drôlement conservateur. Ce conservatisme a plusieurs avantages toutefois. Non seulement sa silhouette saura bien vieillir et n'aura pas l'air dépassé d'ici trois ans, mais sa présentation s'harmonise fort bien avec le reste de la gamme Ford.

Sur une note plus positive, je dois admettre que les larges passages des roues, les jantes en alliage à cinq gros rayons et la grille de calandre en pointe de diamant viennent donner un peu de dynamisme. Il faut toutefois souligner le fait que le toit est légèrement surélevé à partir du pilier « C », aussi bien pour obtenir un bon dégagement pour la tête que pour offrir un meilleur espace de chargement si la troisième rangée de banquette n'est pas occupée.

Cependant, il faut vous avouer que lors du lancement, les présentateurs ont consacré beaucoup plus de temps à nous vanter les mérites de l'habitacle que ceux du style et ce n'est pas sans raison.

Depuis que J. Mays a été nommé en charge du design chez Ford, les tableaux de bord de la plupart des nouveaux modèles se sont mérités plus que leur part d'éloges, et celui du Freestyle fait partie de ce groupe. Autant la présentation extérieure est sobre, autant le tableau de bord du Freestyle est réussi. Une fois à bord, la première chose qui nous frappe est cette console en plein centre de la planche de bord, surplombée par deux buses de ventilation circulaires dominant la radio et les commandes de climatisation. De plus, le tout est passablement intuitif alors que les pictogrammes sont simples à déchiffrer. Au-dessus du coffre à gants se retrouve une barre de maintien qui est à la fois pratique et esthétique. Par contre, sur certains modèles, la couleur de fond des cadrans indicateurs était trop sombre. Heureusement, notre voiture d'essai était dotée de cadrans de couleur claire. Une bonne note pour le volant qui se prend bien en main grâce à un boudin de la bonne grosseur. Toutefois, si le conducteur dispose d'un excellent repose-pied pour déposer son pied gauche, le passager avant doit cohabiter avec une paroi de la cabine qui interfère avec son espace pour les pieds. Malgré tout, les places avant sont confortables et spacieuses, tandis que les sièges médians offrent un bon dégagement pour les jambes même une fois les baquets avant reculés au maximum.

Les représentants de Ford ont beau nous affirmer que la troisième rangée de sièges est celle qui offre le plus d'espace dans sa catégorie, elle demeure toujours réservée à des personnes de petite taille et pas claustrophobes. Par contre, les deux rangées arrière sont surélevées l'une par rapport à l'autre afin de faciliter la vision des occupants, permettant de mieux voir l'écran ACL du lecteur DVD disponible en option.

Mais, le but du Freestyle est d'offrir le plus de polyvalence possible et vous allez constater comme moi que les ingénieurs se sont retroussés les manches.

Polyvalence à gogo

Le but premier d'un véhicule multifonction est, comme son nom l'indique, de pouvoir être en mesure de remplir plusieurs tâches tout en proposant un comportement routier proche de celui d'une automobile. Nous verrons plus loin si le Freestyle se comporte comme une automobile sur la route. En attendant, voyons comment les occupants et les bagages peuvent cohabiter. Tel que mentionné précédemment, les sièges avant sont confortables. Vous êtes assis plus haut que dans une berline, mais il est facile de monter à bord puisque l'assise des sièges est à la hauteur des hanches. Il suffit de se glisser à bord et non pas d'y grimper ou de se laisser tomber. À la seconde rangée de sièges, il est possible de bénéficier de deux sièges baquets séparés par une console ou encore une banquette traditionnelle. Enfin, la troisième rangée est constituée d'une banquette modulaire composée de deux éléments placés côte à côte.

Ce qui importe, c'est surtout la facilité avec laquelle ces sièges et dossiers peuvent se replier pour faire place aux bagages. La troisième rangée peut s'escamoter dans le plancher, tandis que les dossiers de la banquette ou des sièges baquets de la rangée secondaire se remisent également à plat. Et pas à moitié ou au tiers, mais complètement à plat. De plus, il n'est pas nécessaire d'enlever les appuie-tête ou d'avancer les sièges avant pour effectuer ces transformations. Et comme le veut la tendance actuelle, le dossier du siège avant droit se rabat vers le tableau de bord afin d'allonger l'espace de chargement.

Le Freestyle répond donc à la lettre aux exigences du genre.

Inspiration scandinave

Lorsque Ford s'est porté acquéreur de la compagnie Volvo, les inconditionnels de cette marque ont démontré de vives inquiétudes. Ils craignaient que le géant américain transforme les voitures suédoises en Ford d'inspiration scandinave. Pourtant, c'est le contraire qui se produit puisque le Freestyle emprunte sa plate-forme à Volvo. En effet, elle est similaire à celle de la XC90 tout comme c'est le cas avec la berline 500. Silhouette à part, ces deux véhicules sont dotés du même groupe propulseur comprenant un moteur V6 3 litres d'une puissance de 203 chevaux couplé à une boîte automatique à six rapports ou à une transmission à rapports continuellement variables. Dans le cas de la transmission à rapports continuellement variables - CVT - elle est similaire à celle utilisée par Audi et fabriquée par la compagnie ZF. Il s'agit donc d'un élément mécanique éprouvé. Il est également possible de commander le véhicule avec une transmission intégrale. Fabriqué par Haldex, ce mécanisme est à commande électronique et son intervention est très rapide. Cette conclusion est établie suite à des tests effectués sur des côtes d'un degré

d'inclinaison de 35 % et recouvertes de terre meuble. Après un arrêt au milieu de cette côte, le Freestyle AWD est reparti sans même faire patiner les roues d'un millimètre !

Puisqu'il s'agit d'un produit dérivé de la Volvo XC90, il n'est pas surprenant de constater la présence d'un essieu arrière indépendant, de freins à disque aux quatre roues et d'un système de protection des occupants très complet comprenant, en option, des rideaux latéraux gonflables. De plus, la structure de la carrosserie est spécialement étudiée pour offrir une très grande protection aussi bien lors d'un impact latéral que frontal. Après tout, tant qu'à être

propriétaire de Volvo, Ford serait stupide de ne pas faire appel à l'expertise du constructeur

suédois en matière de sécurité.

L'équilibre Roger, l'équilibre

La caractéristique majeure de cette Ford multifonction est son équilibre général. Elle ne fait rien de mal, mais elle ne nous éblouit pas non plus par des performances spectaculaires ou une tenue de route extraordinaire. Tout est bien exécuté, tous les éléments s'intègrent les uns aux autres sans problème. Le moteur fait bon usage de ses 203 chevaux et les temps d'accélération sont dans les dix secondes et un peu moins, ce qui est mieux que ces modèles concurrents dotés de moteurs plus puissants. Parmi les élément positifs, il faut souligner la précision de la direction, un freinage puissant de même qu'une transmission intégrale très efficace. Par contre, la conduite est quelque peu aseptisée par un manque de feedback de la route.

Le Freestyle sera donc apprécié par les personnes à la recherche d'un véhicule pratique, polyvalent et doté d'une bonne tenue de

route.

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