Volkswagen Passat / W8, mais jusqu'où vont-ils aller ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Jusqu'où iront-ils ? C'est la question qui nous vient immédiatement à l'esprit lorsqu'on consulte la liste des modèles Passat offerts pour l'année 2004. On dirait la ritournelle de La souris verte : 5 variantes, 4 moteurs, 3 transmissions, 2 configurations, 2 rouages d'entraînement (oups !) et 1 seule Passat? Et en plus, elle partage sa plate-forme et des éléments mécaniques avec des cousines Audi et Seat. En voilà une éloquente démonstration de convergence !

Pour l'année-modèle 2004, elle étend encore son emprise en ajoutant un moteur diesel à la GLS de base, le seul d'ailleurs dans ce segment chaudement agité. Il s'agit d'un quatre cylindres 2 litres à 16 soupapes avec quatre injecteurs-pompes qui libérera 134 chevaux et un couple athlétique de 236 lb-pi à seulement 1750 tr/min. Il niche déjà sous le capot de la nouvelle Audi A3, et on rapporte que sa douceur et son silence de fonctionnement convaincront les « anti-diesel » des mérites de cette option.

L'autre grande nouveauté concerne l'annonce du mariage entre le rouage d'entraînement 4Motion et le moteur turbo 1,8T, qui sera consommé dans les modèles GLS. Même s'il offre 10 chevaux de moins que dans les Jetta, soit 170, on lui reconnaît sa douceur et ses reprises vitaminées. Quant au système 4Motion, il regroupe des composantes presque identiques à celles qui ont fait la renommée du système Quattro d'Audi, soit les différentiels électroniques EDL et le fameux Torsen au centre. Il arrive de plus accompagné d'une suspension entièrement indépendante à l'arrière, plus efficace que la poutre déformante en usage dans les tractions.

Continuons la ritournelle des moteurs. Le troisième est un V6 2,8 litres 30 soupapes d'origine Audi, officiant dans les GLS et les GLX plus richement équipées, qu'il ne faut pas confondre avec le VR6 des Jetta et des Golf (la convergence amène parfois certaines bizarreries). Ses 190 chevaux demeurent en retrait par rapport à la concurrence qui en affiche jusqu'à 245 (Nissan Altima), surtout qu'il carbure au super, tout comme le 1,8T d'ailleurs.

Warning à la W8

Le dernier, et non le moindre, est le W8 4 litres de 270 chevaux. On se demande bien ce qu'il fait dans cette flottille de galères de moyen tonnage. Il faut dire qu'il arrive avec la procession complète des équipements, incluant le système 4Motion, de belles boiseries, du cuir odorant, le système OnStar, de puissants phares au xénon, un ordinateur de bord et un système de stabilité électronique. Il ne lui manque que les roues de 17 pouces, la suspension sport et une boîte manuelle six vitesses, offertes quand même moyennant supplément. Ses performances déÇoivent dans l'ensemble (0-100 km/h en 8,5 secondes) pour une voiture de ce standing et de ce prix, et elles expliquent peut-être la mévente de cette version, mais il ne faut pas s'attendre à des miracles avec un rapport poids/puissance aussi moyen.

Contrairement à la plupart des autres berlines de format moyen, la Passat arrive aussi sous forme de familiale, et mue par tous les moteurs, incluant le W8. Cette configuration offre une soute de grande dimension, comparable à celle de plusieurs gros VUS, mais ceux-ci ont l'air d'éléphants sur une piste de danse par rapport à cette agile allemande lorsque la route devient sinueuse. Chacune des Passat offre en effet un comportement routier de bon niveau, les versions familiales étant légèrement mieux équilibrées que les berlines, et les 4Motion encore plus rassurantes. Les tractions sous-virent finalement plus facilement, lorsque la vitesse excède l'adhérence des pneumatiques, mais la caisse n'accuse jamais un roulis alarmant et les grandes courbes s'avalent avec aplomb. En fait, la Passat voyage exceptionnellement bien sur l'autoroute, car ce type de parcours ne taxe pas trop ses amortisseurs qu'on peut parfois accuser d'une certaine mollesse. La direction vous renseigne fidèlement sur les limites de l'adhérence et les imperfections de la route, mais sans jamais vous déranger même si le revêtement se dégrade sérieusement. Le freinage confié à quatre disques et à un ABS de meilleur calibre que celui des Jetta autorise des distances d'arrêt moyennes, mais sa constance saura vous rassurer.

Un habitacle très réussi

Un dénominateur commun à toutes les Passat demeure l'aménagement particulièrement réussi de l'habitacle. Pas une des représentantes de la concurrence ne lui arrive à la cheville à ce chapitre. La qualité des matériaux vous flattera l'?il et le bout des doigts, leur facture vous convaincra de leur solidité, et même la couleur crème de certains plastiques semble rafraîchissante dans ce monde parfois gris souris. Le tissu « velours » recouvrant les fauteuils change lui aussi cette année, et ce ne peut être que pour le mieux. Le cuir offert dans les versions GLS et arrivant d'office avec la GLX respire bien, mais la fermeté de l'assise demeure surprenante pour les non-initiés aux allemandes. Tous trouveront par ailleurs une bonne position de conduite, car le siège du conducteur s'ajuste en hauteur et le volant en hauteur et en profondeur. L'espace ne fait pas défaut, même à l'arrière, bien que la large console centrale à l'avant frictionne avec trop d'insistance le genou du conducteur.

Même si sa fiabilité semble en net progrès par rapport aux désastreuses premières éditions, elle reste moyenne, mais au bout du compte, la Passat constitue une belle grande routière, offrant habitabilité et confort, bien construite et habilement finie. Mais à quand la version camionnette ?

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