Toyota Echo Hatchback, bonne, pas chère et un grain de beauté en boni

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Compte tenu de l'aversion des automobilistes américains pour les modèles hatchback, Toyota a décidé de créer une version exclusivement canadienne de sa populaire Echo en la dotant d'une carrosserie à hayon arrière. Celle que Le Guide de l'auto décrivait jusqu'ici comme « laide, bonne et pas chère » ajoute maintenant un grain de beauté à son portrait global. L'Echo Hatchback est notre nouveau coup de c?ur dans la catégorie des petites voitures économiques et abordables.

Comme les Québécois sont nettement plus branchés en matière de bagnole que nos voisins du sud, ils apprécient les qualités des hatchback sous toutes leurs formes et particulièrement dans la catégorie des compactes et sous-compactes. Nous avons d'ailleurs souvent été pénalisés dans le passé puisque plusieurs modèles semblaient interdits de séjour sur notre marché. Par exemple, la moitié des Toyota Echo vendues au Canada le sont dans notre province même si la plupart des acheteurs ne sont pas nécessairement emballés par la silhouette pour le moins étrange de ce modèle. Pendant ce temps, les Européens et les Japonais bénéficiaient de la Yaris ou de la Vitz, une voiture nettement plus élégante que son hayon avait bannie du marché nord-américain. Du moins jusqu'à ce que Toyota Canada décide de s'affranchir de son grand frère américain pour nous offrir un modèle exclusif au Canada : l'Echo Hatchback !

Une Yaris améliorée !

Même si les dirigeants de Toyota au Canada insistent pour préciser qu'il ne s'agit pas d'une Yaris, pas besoin d'être un grand expert pour constater que ces deux modèles se ressemblent étrangement. D'ailleurs, lors du dévoilement de ce nouveau modèle à Toronto, tous les journalistes présents croyaient qu'il s'agissait de la version européenne construite en France. Si Toyota Canada insiste pour parler d'un modèle exclusif, c'est que l'Echo Hatchback est fabriquée au Japon et qu'elle a connu suffisamment de modifications tant sur le plan mécanique que sur le plan de l'équipement qu'il n'est pas erroné de parler d'un modèle à part. Par contre, la silhouette aguichante de la Yaris originale a été conservée, ce qui est l'élément le plus important.

Le verdict est unanime : cette sous-compacte a de quoi faire craquer le plus imperturbable des acheteurs. Le secret de cette esthétique ensorceleuse est l'absence de porte-à-faux à l'arrière qui nécessite l'utilisation d'ailes se prolongeant dans le pare-chocs arrière. À l'avant, le capot plongeant associé à une grille de calandre trouée et encadrée par des blocs optiques très sophistiqués lui donne beaucoup d'allure pour une voiture au prix aussi mince. D'ailleurs, toutes les personnes rencontrées dans le cadre de cet essai nous ont affirmé qu'elles trouvaient cette Toyota irrésistible.

Vous vous demandez sans doute comme moi pourquoi la compagnie n'a pas tout simplement appelé cette nouvelle venue de son nom original plutôt que de l'identifier comme une Echo Hatchback. La réponse est simple. L'Echo jouit déjà d'une bonne réputation sur notre marché et on a préféré développer une famille de modèles de ce nom plutôt que de repartir à neuf avec une nouvelle identification. De plus, quoi faire avec la berline si on avait utilisé le nom Yaris pour les trois et cinq portes ? La simplicité a prévalu sur la diversité.

Bien équipée

Même si la Hatchback est une nouvelle voiture sur notre marché, elle est commercialisée en Europe et au Japon depuis 1999, ce qui nous assure d'une bonne maturité sur le plan mécanique. Et encore là, elle est équipée du même moteur quatre cylindres 1,5 litre de 108 chevaux qui propulse la berline. Ce quatre cylindres est le seul de sa catégorie à offrir une telle fiche technique. En plus de posséder un bloc en alliage léger, il se distingue par un allumage par bobine, deux arbres à cames en tête et le calage infiniment variable des soupapes. La boîte manuelle à cinq rapports est de série tandis que l'automatique à quatre rapports à commande électronique est en option.

L'Echo Hatchback est offerte en versions trois portes et cinq portes. Malgré notre perception visuelle qui nous laisse croire que le cinq portes est plus long, les deux modèles sont identiques presque en tout point tant en fait de longueur, d'empattement et de largeur que de hauteur. Et si vous craignez que la silhouette plutôt verticale ait un impact négatif sur le coefficient de pénétration dans l'air, sachez que celui-ci est de 0,29, une statistique impressionnante.

Il ne faut pas se surprendre si l'essieu arrière est demi-indépendant en raison de la présence d'une poutre déformante. Comme dans toute petite voiture qui se respecte, la suspension avant est à jambes de force. Et, bonne nouvelle, les freins ABS sont de série dans tous les modèles de même que des coussins de sécurité pour le conducteur et le passager. Pas trop mal pour une voiture dont le prix de base n'est que de 12 995 $.

La Hatchback cible une clientèle jeune qui aime bien personnaliser sa voiture et Toyota a pris les moyens de répondre à ses attentes. Par exemple, la radio n'est pas installée en usine mais chez le concessionnaire puisque les clients ont le choix entre la radio AM-FM-Cassette de la version de base et trois autres chaînes audio de meilleure qualité. Mais ce n'est que la pointe de l'iceberg de la personnalisation puisque la compagnie prévoit offrir plus d'une cinquantaine d'accessoires approuvés et installés par le concessionnaire. Puisque chaque élément est vendu à la pièce, il sera possible de s'amuser à modifier son auto au fur et à mesure des semaines et des mois. Parmi les éléments les plus intéressants, il faut mentionner des roues en alliage, des barres de suspension anti-rapprochement, des systèmes d'échappement sport, des déflecteurs, un collecteur d'admission haute performance et la liste est très longue.

Elle ne déÇoit pas

Il est fréquent qu'une voiture à la silhouette accrocheuse nous déÇoive par des performances en retrait et un comportement routier couci-couÇa. Puisque ce hatchback est une version dérivée de la berline, comme cette dernière, il offre des prestations routières légèrement supérieures à la moyenne. Mais il faut décortiquer ce jugement. Parmi les points plus positifs, il faut souligner le rendement du moteur qui ne se fait pas prier pour boucler le 0-100 km/h en moins de 10 secondes, des distances de freinage très courtes et une consommation d'essence fort modeste. Il faut toutefois souligner que la hauteur de ce véhicule nous incite à la prudence dans les virages alors que les lois de la physique se manifestent. Bien entendu, cette verticalité rend l'Echo aussi sensible aux vents latéraux. De plus, le moteur grogne un peu en accélération. Si la boîte manuelle est très satisfaisante avec un étagement bien adapté et des passages de rapports francs, il est important de souligner que la boîte automatique à quatre rapports fait très bon ménage avec ce moteur en dépit du couple un peu juste de ce dernier. Si vous aimez la silhouette et n'appréciez pas une boîte manuelle, vous serez à peine pénalisé au chapitre de la conduite et de la consommation de carburant avec l'automatique.

Citadine dans l'âme, l'Echo se faufile aisément dans la circulation grâce à son moteur bien adapté tandis que ses dimensions permettent de la stationner sur une pièce de monnaie. Ajoutons que la visibilité est également bonne. Enfin, il faut également souligner qu'il est facile de prendre place à bord et d'en sortir en raison de l'assise élevée des siège rendue possible grâce à la hauteur de cette voiture. Naturellement, le dégagement pour la tête n'est pas un problème, même à l'arrière. Toutefois, dans le modèle trois portes, il faut une certaine dose d'agilité pour accéder au siège arrière. Malgré tout, quatre adultes peuvent prendre place confortablement dans cet habitacle aux espaces de rangement nombreux. La banquette arrière ne peut cependant accommoder que deux occupants, car elle possède en sa partie centrale une petite console dotée d'un porte-verres.

Enfin, les places avant sont moyennement confortables et le support latéral est correct, sans plus. Il faut mentionner que la finition est impeccable, la qualité des matériaux bonne et les commandes à la portée de la main. Comme c'est la tendance, les cadrans indicateurs sont regroupés dans une nacelle placée au centre de la planche de bord et orientée en direction du pilote. Certains ont de la difficulté à s'adapter à cette configuration, mais les ingénieurs soulignent que la consultation est plus aisée de la sorte. Les avis sont partagés à ce sujet, mais tous apprécieraient la présence d'un compte-tours dans tous les modèles Echo.

Bref, l'Echo Hatchback est une belle réussite, sinon notre coup de c?ur de l'année. Son arrivée signifie l'élimination du coupé. La berline partage la même mécanique et poursuit sa carrière avec une silhouette qui est loin de faire l'unanimité, mais il y aura toujours des partisans des véhicules trois espaces. Mais pour le beau, bon, pas cher, c'est la version Hatchback qui l'emporte haut la main.

Et la berline alors ?

Eh bien, c'est du pareil au même en fait de tableau de bord et de comportement routier. Elle se différencie seulement par une silhouette qui ne fait vraiment pas l'unanimité. En revanche, plusieurs la préféreront pour son coffre séparé de l'habitacle. Denis Duquet

Contrepartie

En cette période d'extravagance, l'automobile nous est présentée sous les formes les plus audacieuses. Plus de technologie et plus de puissance, c'est la règle. La conséquence directe est palpable puisque le prix des voitures ne cesse d'augmenter. Heureux de constater que Toyota est sensible aux us et coutumes de certaines régions du monde. Par leur caractère, les Canadiens sont plus sensibles que d'autres à l'environnement et c'est loin d'être un défaut. L'arrivée de la petite Echo Hatchback lance un nouveau souffle de fraîcheur qui rappelle l'arrivée des Japonais en sol nord-américain il y a bien des années. Mais malgré le grand nombre de qualités énumérées par Denis Duquet dans la description ci-haut, force est d'admettre que le propriétaire d'une Echo devra se convaincre qu'il a bien fait d'acquérir une voiture économique, bon marché et assez mignonne au détriment de la passion. Faut-il vous rappeler que l'automobile est un bien essentiellement émotif et que dans ce créneau, l'émotion n'est pas souvent au catalogue?

Visuellement, la version hatchback de l'Echo est beaucoup plus réussie que les berlines deux ou quatre portes et c'est à se demander pourquoi le constructeur n'a pas présenté celle-ci au tout début. Pour le reste, chapeau à Toyota pour cette réalisation. La preuve est faite que tous les constructeurs sont en mesure de concevoir une voiture moderne avec une mécanique à la fine pointe de la technologie, un comportement routier et des performances élevées ainsi qu'une carrosserie agréable à regarder tout en maintenant un prix raisonnable. C'est sûrement la voiture la plus intéressante présentée cette année compte tenu de la situation économique et du prix de l'essence à la pompe. Jacques Deshaies

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