Toyota Camry, 225 chevaux en renfort

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

La Camry est un long roman à succès qui n'en finit plus chez Toyota. Depuis des lustres, ce modèle représente dans le domaine automobile ce qui se fait de mieux en matière de fiabilité et de durabilité. Au fil des ans, cette compacte grand format a su séduire des centaines et des centaines de milliers d'automobilistes. À preuve. Année après année, la Camry demeure l'une des voitures les plus vendues en Amérique du Nord.

Même si la concurrence exerce une pression permanente sur l'équipe d'ingénieurs attitrée au développement et à la fabrication de la Camry, ces derniers ont toujours su tirer leur épingle du jeu pour que la Camry demeure la référence des références en matière de la qualité de fabrication. J'exagère ? À peine. D'ailleurs, l'ingénieur en chef exécutif japonais de la nouvelle Solara 2004, Shigeki Terashi, nous a mentionné le plus sérieusement du monde en entrevue « que la plus grande rivale du coupé Solara était la Camry » et non pas les coupés allemand et japonais. Nous avons souri avant de réaliser qu'il faisait allusion à la qualité de fabrication. En d'autres mots, M. Terashi ne s'est pas gêné pour nous confier qu'il existait une rivalité entre les travailleurs de Georgetown au Kentucky chargés d'assembler la Solara et la Camry. À savoir lequel des deux groupes obtiendrait la meilleure note des dirigeants pour la qualité de l'assemblage.

Quand on sait que les intervalles entre les pièces composant l'habitacle de la nouvelle Solara (tableau de bord, intérieure des portières, etc.) ont été réduits de 1,5 mm à 0,5 mm. On peut supposer que les mêmes critères d'assemblage ont été appliqués pour la Camry. Une tolérance aussi minime en dit long sur la qualité et l'esprit de fabrication de Toyota. Et inutile d'ajouter que certains constructeurs auraient avantage à s'en inspirer.

Moteurs plus puissants

Outre sa bonne réputation en matière de fiabilité, la Camry n'a jamais misé sur ses accélérations et sa tenue de route pour faire des conquêtes. Même si ses performances ne sont pas vilaines, elle a toujours laissé cette chasse gardée à sa rivale de toujours, la Honda Accord. Pour courtiser les acheteurs, la Camry mise plutôt sur son confort et son silence de roulement. Toutefois, pour éviter de se faire distancer par les performances de plus en plus élevées de ses rivales, les concepteurs de la Camry ont pris l'initiative de lui boulonner des nouveaux moteurs V6 plus puissants et une nouvelle boîte de vitesses automatique plus moderne.

Il y a quelques mois déjà, Toyota avait annoncé que la puissance de son V6 de 3 litres passaient de 192 à 210 chevaux. Une décision tout à fait justifiée si la Camry voulait demeurer dans la foulée des 240 chevaux des moteurs V6 de l'Accord et de l'Altima et des 220 chevaux de celui de la Mazda6. En plus d'un bloc-moteur en alliage d'aluminium plus léger, le nouveau 3 litres de la Camry bénéficie du système sophistiqué de distribution à calage variable intelligent (VVT-i) des soupapes mis au point par les motoristes de Toyota et d'un nouveau dispositif de commande électronique du papillon des gaz qui améliore la douceur de fonctionnement à tous les régimes.

Conscient que malgré l'augmentation de la puissance du 3 litres, il se pouvait que la Camry soit boudée par les amateurs de conduite sportive, les motoristes ont décidé de lui greffer en renfort le nouveau V6 de 3,3 litres à tout faire de Toyota. Déjà utilisé dans la Sienna, le Lexus RX 330 et le récent coupé Solara, la version installée sous le capot de la Camry développe 225 chevaux. Ce qui est amplement suffisant pour chauffer ou faire mordre la poussière aux ténors de la catégorie. Par ailleurs, les deux moteurs V6 peuvent être couplés à une nouvelle boîte automatique à cinq rapports à commande électronique (ECT). Intelligente, celle-ci est programmée pour s'adapter au comportement du conducteur en contrôlant la sélection des vitesses et en maximisant les points de changement de rapport. Quant aux boîtes automatique à quatre rapports et manuelle à cinq vitesses, question d'économie, elles restent en service et sont jumelées au quatre cylindres de 2,4 litres.

Si les accélérations et les reprises montent d'un cran, le comportement routier demeure le même. Fidèle à sa réputation de grosse compacte ouatée, la Camry favorise le confort des occupants plutôt que la conduite sportive. Et ce n'est pas les propriétaires de Camry qui vont s'en plaindre puisqu'ils privilégient justement cette japonaise à cause de sa capacité hors du commun à filtrer les trous et les bosses. Par ailleurs, la direction est souple et précise. Alors que le freinage est au-delà de tout soupÇon.

Vie à bord

Même si le tableau de bord de la Camry est loin de susciter l'émerveillement, celui-ci demeure l'un des plus fonctionnels de la catégorie. Qui plus est, son design à l'américaine (ou en retrait) permet aux passagers avant de profiter de beaucoup d'espace. Seule la version SE avec ses cadrans sur fond titane égaye son habitacle austère. Si les sièges avant manquent de support, à l'arrière, la banquette offre un dégagement généreux et confortable. Quant au coffre, il est l'un des plus vastes de sa catégorie.

Conclusion

L'augmentation de la puissance du V6 de 3 litres et l'addition d'un V6 de 3,3 litres permettront à la Camry de conserver ses parts de marché face aux assauts de la Nissan Altima, de la récente Mazda6 et la nouvelle championne des ventes de la catégorie : la Honda Accord. Toutefois, pour reconquérir son titre, la Camry aurait besoin d'un léger remodelage de sa carrosserie et de son habitacle. Rendez-vous donc l'an prochain !

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires