Subaru Impreza, trop modeste

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

À l'heure où certains petits véhicules hybrides comme les Vibe et Matrix commencent à capter l'attention d'un marché dominé par les colossaux VUS hauts sur pattes et où la sportive WRX attire sur elle tous les projecteurs, les Impreza « ordinaires », mues par leur débonnaire moteur de 2,5 litres, continuent leur petit bonhomme de chemin sans turbo ni tambour ni trompette d'admission.

Après la substantielle mise à niveau mécanique opérée en 2002, c'est maintenant à la carrosserie de profiter d'un petit lissage. Ses lignes légèrement plus incisives accrochent davantage le regard, mais ce n'est toujours pas demain la veille qu'elle gagnera un concours de beauté. Encore heureux qu'on ait songé à remodeler les phares, qui lui faisaient comme deux grands yeux ahuris.

Considérations esthétiques secondaires ? Soit. Mais elles n'en sont pas moins parmi les raisons qui valent à l'Impreza de jouer le rôle de « négligée ». Et c'est là une erreur, car elle mérite tout, sauf votre indifférence.

Comportement routier séduisant

L'Impreza d'entrée de gamme se décline en trois versions. La moins onéreuse, appelée 2,5 TS Sport Wagon, revêt comme son nom l'indique une carrosserie de configuration familiale. L'Outback Sport, une autre familiale, est affublée d'un look tout-terrain et pourvue d'une suspension surélevée et plus robuste ; elle n'est cependant pas vraiment taillée pour les routes de fin du monde, comme le confirme sa garde au sol de 16 mm, un poil plus élevée que celle de la TS. Enfin, la 2,5 RS, seule berline du groupe, offre un intérieur mieux décoré et des suspensions moins flexibles.

Sous les trois capots, un seul moteur : le 2,5 litres de type « boxer » avec ses quatre cylindres à plat. Sa puissance de 165 chevaux, un peu limite dans la plus lourde Legacy, convient parfaitement à la compacte Impreza. Les accélérations sont franches, la plage d'utilisation étendue, et on ne perÇoit l'essoufflement qu'à l'approche de la ligne rouge du tachymètre. En prime, sa sonorité quelque peu agaÇante (agricole ?) au démarrage laisse place à un paisible murmure aux environs de 100 km/h. On en tire le plein potentiel avec la boîte manuelle à cinq rapports qui ne fait plus honte à ses réputées concitoyennes. La boîte automatique trahit pour sa part un manque de fluidité dans les changements de vitesse.

Les Subaru nous ont habitués à un comportement routier fort compétent, et l'Impreza ne fait pas exception à ce chapitre. La direction précise et bien dosée communique franchement avec le train avant, sans pour autant rendre la tenue de cap aléatoire. Grâce à leur important débattement, les suspensions absorbent sans coup férir les meurtrissures de la route, tout en gardant les pneus en contact étroit avec le pavé. Les amortisseurs jouissent de calibrages que ne renieraient pas les marques allemandes, et il est virtuellement impossible d'en atteindre les limites.

Le freinage a fait l'objet cette année d'améliorations importantes, puisque la traditionnelle combinaison disque/tambour a été remplacée par un ensemble de quatre disques assisté d'un répartiteur de force électronique (EDB). Ajoutons que l'ABS s'impose d'office dans toutes les versions, de même évidemment que la traction intégrale. Que dire, qui ne l'ait pas déjà été, des avantages de ce mécanisme à prise constante ? Je me contenterai donc de répéter que l'adhérence fait merveille sur tout genre de surface, sous la neige, comme sous la pluie. Chaussée de bons pneus (ce qui n'est pas le cas au sortir de l'usine), l'Impreza vous donnera l'impression de coller à la route, voire à la glace.

Un accueil mitigé

L'accueil prodigué par l'habitacle inspire des sentiments mitigés. Les baquets enveloppants sont confortables et offrent un bon soutien latéral. Les réglages en hauteur du siège du conducteur permettent à ce dernier de trouver rapidement la position qui convient. Toutefois, si les dégagements assez serrés à l'avant restent dans la norme pour ce format de voiture, ceux à l'arrière taxent le bien-être des occupants, particulièrement de celui du milieu qui criera grâce assez tôt.

Le coffre libère un volume utile qui gagnerait aussi à être augmenté, tant chez les familiales que chez la berline. Celle-ci n'offre incidemment qu'une trappe à skis en lieu et place d'un dossier de banquette fractionnable. Pour un sport plus « automobile », Subaru propose la WRX qui mérite une place de choix parmi les berlines sport. Sa grande s?ur, la STi, fait d'ailleurs l'objet d'un mini match comparatif en première partie du Guide.

L'Impreza, comme tous les produits Subaru, a la réputation d'être onéreuse. Encore faut-il la comparer à des véhicules munis eux aussi de la traction intégrale, laquelle ajoute quelques milliers de dollars au coût d'une voiture. Offerte à un prix comparable à celui des Matrix/Vibe intégrales (sans parler des coûteux VUS), la 2,5 TS de base comporte un équipement exhaustif qui inclut la climatisation, le régulateur de vitesse, les principales assistances électriques et les rétroviseurs dégivrants. Elle paraît constituer la meilleure occasion de cette gamme Impreza, même s'il vous faut renoncer aux pneus de 16 pouces ou aux sièges avant chauffants de l'Outback.

Il reste à considérer la consommation d'essence relativement élevée et la facture salée pour les pièces de remplacement, des éléments dont tiendront compte les consommateurs disposant d'un budget plus serré, mais qui n'apparaissent pas rédhibitoires en tant que tels, compte tenu des avantages dont vous fait profiter cette modeste Impreza.

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