Saab 93, un cabriolet quatre saisons

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Dans Le Guide de l'auto 2002, nous avions adressé au cabriolet Saab 93 une critique assez sévère en concluant que cette voiture née en 1994 était complètement dépassée. Avec le nouveau cabriolet dévoilé en début d'été, Saab confirme notre verdict en modifiant de fond en comble son cabriolet quatre places.

La berline Saab 93 lancée en 2003 a recueilli les éloges de la presse spécialisée et, plus important encore, celles du public. Depuis son arrivée sur le marché, cette voiture a sensiblement contribué au relèvement des ventes du constructeur suédois.

Montée sur la nouvelle plate-forme « mondiale » de GM dénommée Epsilon, la nouvelle Saab se distingue par un comportement routier valable, un confort appréciable et des performances satisfaisantes, le tout agrémenté d'une belle qualité d'assemblage. Les deux principaux responsables de ce succès sont la structure rigide et le nouveau moteur turbo.

La rigidité au menu

Dérivé de la berline 93, le nouveau cabriolet utilise les mêmes éléments mécaniques et la même plate-forme conÇue dès le départ en fonction d'un éventuel cabriolet. Il s'agit là d'une distinction importante par rapport à une plate-forme conÇue pour une berline et dont on charcute ensuite le toit pour en faire un cabriolet. C'était justement le cas de l'ancien cabriolet 93 dont le châssis ne convenait tout simplement pas à la transformation en cabriolet.

Saab a donc bien fait ses devoirs en s'assurant depuis le tout début que la plate-forme Epsilon pouvait accepter les contraintes imposées par l'absence de toit. Certes, le châssis du cabriolet reÇoit de nombreux renforts dont le principal est un sous-châssis secondaire. La rigidité ainsi obtenue est trois fois supérieure à celle du châssis précédent. Les résultats sont immédiatement reconnaissables sur la route : la « tremblote » a disparu, les quatre pneus sont bien plantés au sol, l'énorme effet de couple dans le volant s'est pratiquement envolé, la voiture respire la solidité et la visibilité arrière redevient acceptable.

Outre l'importante amélioration de la rigidité, Saab a aussi revu la suspension, dont les principaux éléments sont à présent fabriqués d'aluminium pour réduire le poids non suspendu et dont la géométrie a été revue pour minimiser l'effet de couple. Notons qu'à l'arrière, l'ancien essieu semi-rigide a disparu au profit d'une suspension indépendante.

Un turbo en santé

Quant au moteur, il s'agit d'un nouveau 2 litres à deux arbres à cames en tête et 16 soupapes dérivé du quatre cylindres Ecotec de GM, gavé par un turbocompresseur avec échangeur de chaleur. Malgré l'absence de distribution variable, ce 2 litres parvient à développer 210 chevaux et un couple de 221 lb-pi à partir de 2100 tr/min, le tout livré avec une souplesse et une progressivité qui font presque oublier le redoutable turbo lag (temps de réponse), talon d'Achille des moteurs ainsi suralimentés.

Autre nouveauté digne de mention, la robuste capote qui se replie automatiquement en 20 secondes (un record mondial selon Saab) à la simple pression d'un bouton. Notons qu'il est possible d'actionner la capote sans s'arrêter, à condition de rouler à moins de 30 km/h. Une fois repliée, la capote qui se dissimule dans le coffre disparaît sous un beau couvercle en matière plastique de la même couleur que la carrosserie. Ce couvercle se prolonge d'ailleurs par les moulures de haut de porte traitées de la même faÇon. Ce clin d'?il aux intérieurs d'antan finis en métal aux teintes de la carrosserie ajoute une touche agréable de couleur à l'habitacle. Fidèle à la tradition Saab, l'habitacle reprend les principes qui lui sont chers, notamment la clé de contact logée entre les sièges avant et la console centrale inclinée vers le conducteur. Si l'accessibilité aux diverses commandes se révèle excellente, la multiplication des boutons aux formes identiques constitue un désagrément qu'il aurait été facile de pallier en adoptant des molettes rotatives pour les commandes de chauffage et de climatisation.

L'essai qui s'est déroulé au Danemark et au sud de la Suède nous a aussi permis d'essayer le système de navigation par satellite qui, après une certaine période d'accoutumance, s'est révélé d'une utilité remarquable sur des routes et dans des villes qui nous étaient parfaitement inconnues. Dommage que la cartographie du Canada ne soit pas encore prête pour nous permettre de profiter de cette merveille technologique. Une petite anecdote en passant : lors du trajet du retour, le système avait été programmé pour nous ramener à Copenhague par l'autoroute, ce qu'il fit à merveille, sauf que nous nous sommes retrouvés sur le quai d'un traversier, chemin le plus court entre le départ et l'arrivée. Nous avions oublié de préciser au système d'éviter les traversiers !

Sur route, le cabriolet 93 se distingue par l'agrément de conduite propre à tous les cabriolets avec, en prime, des remous de vent bien contrôlés par l'écran que l'on peut placer derrière les deux sièges avant. Les performances du quatre cylindres de 2 litres s'avèrent suffisantes, sans égaler toutefois les chronos obtenus par des moteurs de plus grosse cylindrée, la récompense étant une consommation raisonnable. Seule ombre au tableau, capote fermée, des bruits de vent nuisent quelque peu à la sérénité de l'ensemble.

La troisième génération du cabriolet Saab quatre places est en somme une voiture bien réussie tant sur le plan de la ligne que de l'agrément de conduite. Elle devrait permettre à Saab de reprendre une place honorable dans le créneau des cabriolets de luxe qui affiche, depuis 1998, une croissance de 50 %.

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