Mitsubishi Eclipse, trop chère

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Mitsubishi Eclipse / Spyder, trop chère Avant que Mitsubishi ne fasse sa rentrée au pays, rares étaient les modèles Eclipse et Spyder que l'on pouvait voir sur nos routes. Certes, il y avait quelques Québécois qui, las d'attendre la venue du constructeur japonais au pays, avaient pris les devants en se procurant l'un de ces modèles chez nos voisins du sud. En se foutant de la faiblesse de notre dollar, ou des problèmes de réparation et de garantie liés à l'achat d'un véhicule hors frontière, ces derniers ont peut-être forcé la décision de Mitsubishi à traverser le 45e parallèle. Mais on en doute ! On peut quand même saluer ces maniaques du tuning qui ne jurent que par les produits portant la marque aux trois losanges. En effet, les modèles Eclipse et Spyder exercent auprès de cette clientèle une fascination sans borne comme en témoigne les succès des films d'action de la série Fast and furious.

Selon la version, le coupé Eclipse et le cabriolet Spyder peuvent être animés par un quatre cylindres de 2,4 litres ou un V6 de 3 litres. Développant 200 chevaux, le V6 s'avère, et de loin, le plus performant des deux. Couplé à la boîte manuelle à 5 rapports, le 3 litres permet de passer de 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes. Par rapport à des rivales comme l'Acura RSX Type S et la Celica GT-S, la courbe de puissance du V6 est plus linéaire et agréable à exploiter alors que le conducteur n'a pas à jouer dans la stratosphère du compte-tours pour tirer profit de la cylindrée.

Moins performantes, les versions RS et GS sont propulsées par un quatre cylindres de 2,4 litres. Fort de 147 chevaux avec la boîte manuelle, et 142 chevaux avec la boîte automatique, ce moteur ne peut être comparé à ceux des RSX et Celica. Il délivre toute sa puissance à bas régime et sa cavalerie n'a pas assez de sabots pour espérer déplacer avec aisance son poids de 1455 kilos (1225 kilos pour la RSX et 1116 kilos pour la Celica). À moins de trafiquer les organes mécaniques, l'Eclipse et la Spyder sont à des années-lumière des prestations offertes au cinéma. Non, mais sans blague ! Est-ce que vous croyez toujours ce que vous voyez dans les films ? Exception faite du futur sénateur Schwarzenegger, le reste est de la frime? Non !

Pour les crooners, une boîte semi-automatique à 4 rapports est offerte dans les versions GS et GT. Tandis que la RS de base se contente d'une boîte automatique à 4 rapports.

Grand-tourisme ou sportive

Malgré un roulis assez prononcé à haute vitesse, l'Eclipse affiche une bonne tenue de route dans les virages. Comme la Ford Mustang pourtant à essieu rigide arrière, la stabilité de l'Eclipse fait défaut en ligne droite. Est-ce un problème de pneus, de suspensions, ou d'équilibre des masses entre l'avant et l'arrière ? Même en freinage d'urgence, le transfert de poids vers l'avant est déstabilisant et a pour effet d'augmenter la distance de freinage. En contrepartie, la suspension indépendante aux quatre roues est confortable et s'apparente plus à celle d'un coupé grand-tourisme que d'un coupé sport. La position de conduite est sans reproche. Les sièges sont confortables et ils offrent un bon maintien latéral. À l'arrière, la banquette est destinée à de jeunes enfants.

Si les lignes de carrosserie font craquer les jeunes gens. Il en va autrement avec l'aménagement et la finition de l'habitacle. L'instrumentation est facile à lire et les commandes respectent les règles ergonomiques, mais la présentation est fade et semble dater des années 1990. Si les stylistes se frottent les mains d'avoir réussi l'an dernier le remodelage extérieur de ces modèles, ils auraient avantage à faire de même avec la planche de bord. Au lieu de passer cette commande, on peut parier que les bonzes de Mitsubishi attendront l'arrivée de la nouvelle version prévue d'ici deux ans. En effet, une Eclipse entièrement redessinée basée sur la plate-forme de la nouvelle Galant devrait être dévoilée en 2005 en tant que modèle 2006.

Et la version AWD

On se rappellera que Mitsubishi s'était bâtie une solide réputation au pays dans les années 1990 grâce à son modèle Talon. Vendu à l'époque par les concessionnaires Eagle-Jeep, ce modèle se distinguait de la concurrence avec son système de traction intégrale. Selon la demande, les dirigeants ne ferment pas les portes au retour éventuel d'une Eclipse à quatre roues motrices.

Curieusement, il est surprenant de constater qu'il faut être chanceux (ou très attentif) pour apercevoir une Eclipse ou une Spyder. Leur absence s'explique difficilement. Surtout qu'elles étaient attendues avec tant d'impatience. Pourquoi les acheteurs ne se précipitent-ils pas aux portes des concessionnaires. Peut-être ne sont-ils pas assez nombreux ? Après tout, ils ne sont que 11 au Québec, comparativement à 9 en Ontario ! Par ailleurs, on peut s'interroger sur le prix des Eclipse et Spyder. Il faut débourser environ 32 000 $ pour rouler en Eclipse GT et 34 000 $ pour une GT Premium alors qu'une Acura RSX Type S ou une Celica GT-S se vend moins de 33 000 $. On peut se demander si la clientèle visée par Mitsubishi est en mesure et intéressée à payer un tel montant. La remarque est encore plus pertinente dans le cas de la Spyder puisqu'il faut emprunter entre 41 000 $ et 43 000 $ pour pouvoir rouler les cheveux au vent alors qu'une Mustang GT décapotable se transige à partir de 35 000 $. Somme toute, on se rend compte assez rapidement que l'Eclipse et la Spyder sont boudées par les jeunes consommateurs non pas par manque d'intérêt mais à cause de leur échelle de prix. Les dirigeants canadiens auraient avantage à revoir celle-ci s'ils veulent attirer des jeunes prospects.

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