Mitsubishi Diamante, était-ce vraiment nécessaire ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Comme si elle n'en avait pas assez sur les bras, la direction de Mitsubishi Canada a intégré dans son catalogue son porte-étendard, la Diamante. Était-ce vraiment nécessaire ? Vendue, sans grand succès aux États-Unis depuis 1996, cette berline est assemblée en Australie où elle est connue sous le nom de Magna.

Hormis le segment des véhicules utilitaires, celui des berlines de luxe compactes est sans doute l'un des plus disputés de toute l'industrie. Chaque année débarque de nouveaux acteurs, plus sophistiqués, plus performants, plus fonctionnels. Même Hyundai et Kia n'ont pas su résister à la tentation de monter dans l'arène avec des automobiles au gabarit de limousine, richement équipées, mais vendues pour une bouchée de pain ou presque. Même si ses réalisations ont été accueillies mollement et sa notoriété reste encore à faire, Mitsubishi se lance à son tour dans la bataille.

Ceux et celles qui ont déjà croisé une Diamante aux États-Unis remarqueront que cette berline a retouché sa toilette cette année. Calandre et phares portent le sceau de la nouveauté. Est-ce suffisant pour séduire ? Parions que non. La Diamante posera ses roues dans les salles d'exposition sans tambour ni trompette et aura du mal à diriger les projecteurs dans sa direction.

Si vous prenez rendez-vous avec elle, sachez qu'elle se décline en trois versions : LS, GS et VR-X. La première nommée étant la plus accessible financièrement, mais aussi la moins bien équipée. La GS est sans doute le compromis idéal, même si la VR-X avec ses appendices sportifs ne manque pas de piment. Sachez résister aux appâts qu'elle vous tend puisque hormis son look athlétique et les cinq chevaux-vapeur additionnels que son moteur délivre, cette version est en tout point identique aux autres. Mêmes suspensions, mêmes pneumatiques, même force de couple.

Cela dit, règne à bord une impression de grands espaces où quatre adultes peuvent prendre place sans avoir à jouer du coude. Un troisième passager ? Il devra composer avec l'accoudoir central et se priver d'appuie-tête. Une fois assis à l'avant, vous n'aurez aucune peine à trouver une position de conduite agréable, mais regretterez cependant que la colonne de direction ne se déplace que sur un seul axe, celui de la hauteur. De plus, au fil des kilomètres, peut-être trouverez-vous la console centrale un peu trop gênante. Sans doute aussi aurez-vous à redire sur le positionnement des commandes de la radio et de la climatisation, visiblement dessinées par un styliste qui ignorait tout de l'ergonomie. De sorte qu'il faut régulièrement quitter la route des yeux. Par chance, les commandes de la radio sont dupliquées au volant. Même si son apparence fait franchement vieillot, le tableau de bord intègre un bloc d'instruments clair, lisible (tant que les rayons du soleil sont maintenus à l'écart) et complet. Surtout dans la version VR-X, qui fait patiner ses aiguilles sur fond blanc.

Si la Diamante ne se refuse rien, à condition de payer les suppléments exigés pour faire riche, la finition, elle, est pas mal, sans plus. Certains détails dénotent cependant pour un véhicule qui prétend représenter ce que Mitsubishi fait de mieux.

Diamant non taillé

Vrai, la Diamante n'en beurre pas épais sur le plan technique : elle mise plutôt sur des éléments connus et maîtrisés par Mitsubishi. Avant d'aller plus loin, précisons que la Diamante est une traction (roues avant motrices).

Sous le capot ronronne un V6 3,5 litres de 205 chevaux. Un moteur pas très raffiné (simple arbre à came), ni très performant puisqu'il s'époumone assez rapidement aussi bien au chapitre des accélérations que des reprises. Sa consommation d'essence est modérée, mais la « précieuse » recommande qu'on l'abreuve que de super. Par chance, cette mécanique est fiable, si l'on prête foi à nos collègues américains. Idem pour la transmission automatique, laquelle compte quatre rapports, soit un de moins que la norme actuelle dans ce segment de marché. Elle est lente, d'accord, mais elle fait son travail correctement.

Discrétion et confort

Même si ses lignes extérieures ne manquent pas de sex-appeal, reste que qualité et agrément de conduite ne sont pas tout à fait au goût du jour. La direction manque de consistance et ne donne nullement envie d'augmenter la cadence. Malgré tout, cette Mitsubishi se comporte dignement et sainement. Sur un long et monotone ruban d'asphalte, on reconnaît à la Diamante une grande stabilité et une prédisposition certaine à avaler sans effort les kilomètres qui s'étirent devant elle. À défaut de nous enthousiasmer par sa conduite, la Diamante surprend par sa discrétion et son confort. Les suspensions filtrent les imperfections et le niveau sonore dans l'habitacle est fort convenable. Sur le plan du freinage, la Diamante ne casse rien, ni fracasse de records. Surtout la version de base qui exige un déboursé supplémentaire pour obtenir les services du système antiblocage et de l'antipatinage (de série dans les deux autres modèles). Un haut de gamme, vraiment ?

De toute évidence, la Diamante n'a ni le raffinement ni la sophistication et encore moins le tempérament pour briller face à ses rivales. À tel point que même les Hyundai XG350 et Kia Amanti risquent de la faire mal paraître et de représenter une meilleure affaire. C'est tout dire et prouve que tout ce qui brille?

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