Mercedes-Benz Classe C Coupé Sport, une pouliche pur-sang

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

L'automobile puise pour des raisons évidentes une grande partie de ses analogies à même le vocabulaire équestre. Ainsi, lorsqu'il est question de Mercedes, s'entend-on pour dire que l'écurie allemande abrite une brillante filiation pur sang. Parmi celle-ci, un coupé sport de la classe C, né il y a deux ans, et auquel sa fougue bien policée donne le rang de pouliche, en regard des puissants destriers qui partagent son enclos.

Cette légère vue de l'esprit m'amène à vous dire que le nouveau coupé Mercedes semble plaire davantage aux femmes qu'aux hommes. Pourquoi ? Je ne saurais l'affirmer avec certitude, mais j'oserais tout de même avancer que les rondeurs de sa jolie silhouette y sont sûrement pour quelque chose. On peut aussi penser à sa taille réduite, qui lui permet de se faufiler facilement dans la circulation. Et puis, enfin, il y a son tempérament routier : vif et primesautier, ce coupé sport se laisse mener à trot rapide, mais sans manifester d'élans qui désarÇonneraient sa cavalière.

Une nouvelle motorisation plus musclée

Cela risque cependant de changer un peu cette année, avec l'arrivée d'une nouvelle version au catalogue, le coupé C320, qui, comme son nom l'indique, est propulsé par le V6 de 3,2 litres à 18 soupapes qu'offraient déjà les berlines et familiales de la Classe C. Grâce à ses 215 chevaux et à son couple progressif libéré à bas régime, ce groupe motopropulseur donne plus de muscle à cette jeune monture.

Quoi qu'il en soit, sa sonorité de baryton flatte l'oreille, ce qu'on ne peut encore dire de l'autre motorisation proposée, un quatre cylindres à turbocompresseur de 1,8 litre qu'on retrouve sous le capot du coupé C230 Kompressor. Ce petit moteur autorise des accélérations qui, pour être fermes, ne peuvent guère recevoir le qualificatif de sportives. Il se rachète heureusement par des reprises assez vigoureuses et une consommation d'essence raisonnable (si seulement ses ralentis ne résonnaient pas comme le grondement d'un tracteur de ferme?). La boîte automatique à cinq vitesses permet d'en tirer bon parti, alors que la manuelle à six rapports offre moins de satisfaction, en raison des passages de vitesse quelque peu rébarbatifs.

Solidement ancré à une plate-forme rigide qu'il partage avec les berlines et les familiales de la Classe C, le coupé transmet, comme ses « grandes s?urs », une impression de robustesse et de solidité. Ses suspensions antiplongée assurent un excellent compromis entre douceur et fermeté. Sur la grand-route, il démontre un comportement sûr grâce à la constance de sa tenue de cap, et fait preuve de suffisamment d'agilité en virage avec son centre de gravité plus bas que celui des berlines pour vous donner envie d'allonger votre parcours par les chemins de campagne sinueux. Selon le tempérament du conducteur, la glissade progressive de son train arrière entraînera l'intervention du compétent système électronique de stabilité (ESP), que vous pourrez débrancher si le c?ur vous en dit.

La direction semble un peu lourde à basse vitesse, mais elle fait preuve par la suite de rapidité et de précision, ainsi que d'une légèreté qui ne dépaysera pas les conducteurs de voitures américaines. Quatre gros disques munis de l'ABS et d'un système d'assistance au freinage (BAS) se chargent diligemment de tempérer vos ardeurs. Et puisqu'il est question de sécurité, ajoutons que celle des occupants est assurée par le déploiement de sacs gonflables latéraux avant et arrière, ainsi que de rideaux gonflables protégeant la tête de chaque côté de l'habitacle. Une vraie Mercedes.

Un habitacle spacieux et dynamique

L'arrière tronqué, le grand arc formé par son toit et ses lignes de caisse tendues nerveusement donnent à ce coupé une apparence qui détonne un peu avec sa vocation plutôt bourgeoise. Plus qu'à un coupé 2+2, sa carrosserie s'apparente à celle d'une hatchback, dont elle partage les cotes d'habitabilité. Nonobstant la troncature de sa croupe, la soute à bagages comporte un espace de chargement raisonnable, auquel on accède facilement grâce à la large ouverture du hayon. Il est plus malaisé de se glisser aux places arrière, malgré le dispositif de rabattement des baquets avant, mais les dégagements pour la tête et les jambes conviennent pour deux adultes de taille moyenne. Ajoutons que les sièges offrent un excellent soutien, ainsi qu'un confort caractérisé par la fermeté de leur rembourrage.

Les espaces pour le rangement sont nombreux, et l'ergonomie satisfait même si elle n'est pas exempte de maladresses. Par exemple, aux places avant, il faut aller chercher les ceintures de sécurité loin derrière soi. La finition apparaît soignée, et la qualité des plastiques semble honorable. Les cadrans bien visibles s'éclairent joliment, le pédalier en aluminium fait écho à des appliques du même matériau, bref on a su créer un environnement dynamique qui devrait plaire à une clientèle jeune.

Ceci expliquant cela, Mercedes a dû couper dans le gras pour garder les prix bas. La dotation de base comprend des sièges recouverts de tissu à réglages manuels, risquant ainsi de porter un dur coup à l'ego de ceux qui se réjouissaient à l'idée d'arborer l'étoile Mercedes. Le prix d'entrée ne comprend pas davantage le lecteur CD. Au total, il y a pour près de 10 000 $ d'équipement optionnel dont on ne saurait presque se passer dans ce segment, alors qu'on retrouve l'équivalent, moins cher, chez des concurrents évidemment moins prestigieux. Beau cas de conscience pour les brand-conscious et amateurs de petits pur-sang de ce monde?

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