Mazda 6, un coupé quatre portes

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

L'arrivée sur le marché de la Mazda6 au début de 2003 a donné lieu à une véritable valse-hésitation chez les acheteurs en quête d'une voiture de format moyen. Je ne sais pas combien de fois j'ai eu à répondre à des questions du genre de celle-ci : j'hésite entre une Honda Accord et une Mazda6, laquelle me conseillez-vos ?

Pour trancher cette question d'environ 30 000 $, nous avons non seulement organisé un match comparatif opposant chacun des modèles de cette catégorie, mais nous avons aussi enrôlé pour un essai à long terme ces deux grandes rivales que sont la Mazda6 et la Honda Accord. Vous trouverez ailleurs dans cet ouvrage les résultats de ces deux affrontements. Sans donner dans la redondance, on peut dire que l'agrément de conduite a été l'élément dominant de la Mazda6 tandis que le confort de la Honda a été son point fort. Mais ne vendons pas la mèche et concentrons-nous ici sur la version à moteur quatre cylindres de cette Mazda, un modèle certes moins puissant mais plus abordable tant en ce qui concerne la facture d'achat que les prix à la pompe.

Pour son argent

Rien n'est plus facile que de se laisser impressionner par des berlines de luxe comme les Audi A4, BMW Série 3 et Infiniti G35. Mais nous pouvons dire sans exagérer que plusieurs compactes intermédiaires vendues moins de 25 000 $ pourraient faire honte à ces berlines de plus de 35 000 $. Si nous avions réalisé un match comparatif toutes catégories et berlines confondues, vous pouvez parier que ce ne sont pas tous les constructeurs qui auraient accepté que leurs modèles y participent. En effet, certaines berlines de luxe auraient eu trop à perdre comparées à des modèles comme la Mazda6.

Celle-ci est probablement la plus jolie de sa catégorie. Sous l'influence de la nouvelle RX-8, elle adopte des surfaces sculptées et un capot nervuré aux formes athlétiques. L'arrière est tellement profilé qu'on a l'impression que la voiture est un coupé quatre portes.

Son aménagement intérieur fait dans le techno et correspond à son allure de sportive. Le revêtement en titane de la console centrale et la finition chromée des instruments de forme circulaire captent immédiatement le regard. De même, le volant à trois branches se prend bien en main et privilégie la conduite sportive. Par ailleurs, la disposition de certaines commandes n'est pas à l'abri de la critique. Par exemple, il faut un certain temps avant de pouvoir maîtriser la ventilation et la chaîne audio.

La Mazda étant plus large et plus longue que la défunte 626, les passagers profiteront d'un habitacle plus spacieux. Toutefois, l'accès aux places avant et arrière, de même que l'espace pour les passagers, ne sont pas ce qui se fait de mieux dans la catégorie. Les Camry et Altima s'avèrent plus généreuses à cet égard. De même, l'assise des sièges est un peu trop dure. Toutefois, leurs nombreux ajustements permettent de trouver une bonne position de conduite. Par ailleurs, la colonne de direction ajustable en hauteur et en profondeur n'est pas étrangère à ce confort.

Malgré les dimensions réduites de la carrosserie, le coffre arrière est facile d'accès et l'un des plus volumineux de sa catégorie. Qui plus est, le rabattement en deux sections du dossier de la banquette (60/40) permet une meilleure cohabitation entre les passagers et les objets transportés. Cela se fait en un tour de main grâce à des tirettes placées à l'intérieur du coffre.

La mécanique

Comme le dicte la loi non écrite de la catégorie, les acheteurs de grosses compactes désirent pouvoir opter entre deux motorisations, un quatre cylindres et un V6 (seule exception, le moteur W8 de la Passat).

Les motorisations de la Mazda6 sont un quatre cylindres de 2,3 litres (160 chevaux) et un V6 de 3 litres (220 chevaux). En optant pour le moteur quatre cylindres, il est possible de se procurer une version GS sous la barre psychologique des 25 000 $. Un détail non négligeable dans le contexte économique actuel où un consommateur averti désire conserver des paiements décents.

Si le V6 mérite des éloges, il faut admettre que les motoristes ne semblent pas avoir eu le même doigté dans la conception de leur quatre cylindres, au fonctionnement moins souple et doux que ceux de la concurrence.

Comportement routier

Sur la route, on comprend assez vite que la Mazda6 a été conÇue pour les amants de la conduite sportive. En effet, les deux premiers rapports courts de la boîte manuelle, le mordant des quatre freins à disque et l'adhérence des pneus à profil bas de 17 pouces ne laissent planer aucun doute sur sa vocation. En contrepartie, sa suspension et ses pneumatiques vous feront sentir plus durement les imperfections de la route.

Somme toute, la Mazda6 mise sur une présentation extérieure plus musclée et un comportement routier plus dynamique que la concurrence. Ce qui fera oublier à coup sûr feue la 626. Il faut souligner au passage que la berline n'est pas le seul modèle existant puisqu'un hatchback cinq portes et une familiale sont offertes dans plusieurs pays. Ces deux modèles devraient arriver en sol canadien au cours de l'année. Ce qui devrait donner à la Mazda un bon coup de pouce par rapport à ses rivales.

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