Infiniti G35 Berline, un an plus tard

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

La voiture de l'année du Guide de l'auto 2003 a connu un succès sans précédent dans l'histoire d'Infiniti. Louangée par l'ensemble de la presse automobile, la G35 est devenue la berline sport à la mode. Après l'avoir conduite pendant six mois et jusqu'aux premières neiges du dernier hiver, j'ai finalement obtenu la réponse à la question la plus souvent posée au sujet de cette voiture. Avec sa propulsion, peut-elle passer l'hiver sans donner des sueurs froides à son conducteur en se livrant à des exercices de dérapage peu contrôlables ? La réponse dans les lignes qui suivent.

Bien que les acheteurs de la première heure se soient montrés généralement satisfaits de la voiture, Infiniti n'entend pas se reposer sur ses lauriers et la version 2004 de la G35 peut compter sur un certain nombre de changements ou d'ajouts qui devraient lui permettre de conserver sa popularité. D'abord, des roues de 17 pouces sont désormais de série dans tous les modèles. Ils rehaussent la tenue de route d'une coche sans grande pénalité côté confort. La version 6MT (boîte manuelle 6 rapports) avec l'intérieur en cuir se voit dotée d'un différentiel autobloquant sans supplément de prix. Au rayon des accessoires de luxe, toutes les G35 reÇoivent des rétroviseurs chauffants (à l'extérieur bien sûr), un lecteur CD six disques amélioré (plus rapide) et un dispositif de contrôle de la pression des pneus en tout temps.

Rien, semble-t-il, n'a été fait pour prolonger la durée des plaquettes de freins, une critique formulée par un certain nombre de conducteurs de G35 dont quelques-uns n'ont pu dépasser les 17 000 km avec les plaquettes d'origine. D'autres ont souligné que le revêtement de la console centrale était trop vulnérable aux égratignures. À part Ça, peu de plaintes, sauf des cas isolés justifiables ou non?

Six mois de plaisir? et l'hiver !

Le Guide de l'auto peut témoigner aussi de la qualité de cette Infiniti puisque nous avons eu le loisir d'en conduire une pendant plus de six mois, sans que rien ne flanche ou donne le moindre signe d'usure. Et maintenant, la réponse à la question fatidique ! La G35 n'est évidemment pas la reine des neiges et sa propulsion l'oblige à chausser d'excellents pneus d'hiver. Comme on pourra le lire dans notre « match de la glisse » en première partie de cet ouvrage, le système antipatinage de la voiture n'est pas le meilleur sur le marché. Son intervention se révèle quelquefois un peu tardive pour être efficace et le bruit de castagnettes qui accompagne son fonctionnement me paraît hors normes pour une berline qui flirte avec le luxe. Même l'ABS pourrait être, lui aussi, plus discret.

Si Infiniti a pu offrir la G35 à un prix aussi alléchant, il a bien fallu que l'on coupe quelque part et je ne serais pas surpris que ce soit du côté des aides électroniques à la conduite. Oui, la voiture peut sortir en hiver sans trop chatouiller les congères, mais prenez soin de la chausser de bonnes bottines adhérentes.

Le modèle essayé sur plus de 8000 km était équipé de la transmission automatique que je préfère nettement à la boîte manuelle à six rapports qui est venue s'ajouter au catalogue en milieu d'année. À moins d'être un inconditionnel du passage manuel des vitesses, vaut mieux opter pour l'automatique. Comme dans le coupé G35 ou la Nissan 350Z, la boîte manuelle est coriace et son maniement n'est pas particulièrement plaisant.

Rappelons en passant que nos accolades à cette Infiniti ont été le résultat non seulement d'un essai prolongé mais aussi d'un match comparatif (voir Le Guide de l'auto 2003) qui a permis à la G35 de sortir victorieuse d'une confrontation avec la Cadillac CTS et, surtout, avec la berline sport la plus acclamée au monde, la BMW 330i. Pour une débutante, ce fut un exploit peu commun.

Le moteur et le châssis figurent pour beaucoup dans le comportement de la voiture. Son V6 de 3,5 litres est d'une belle vivacité et répond prestement à toute sollicitation de l'accélérateur. Les performances que l'on en tire sont fort respectables et la consommation très raisonnable. Quant au châssis, la G35, comme la Nissan 350Z, est montée sur la plate-forme FM (pour Front Midship) utilisée dans plusieurs modèles du constructeur nippon. Celle-ci a la particularité de placer le moteur en position centrale avant afin de favoriser une meilleure répartition du poids. Par son bel équilibre et sa rigidité, ce châssis procure une tenue de route très enviable en même temps qu'un confort appréciable. Pour l'auteur de ces lignes, la plus grande qualité de la G35 vient justement de ce châssis qui vous donne l'impression de rouler dans une voiture qui serait passée par l'Allemagne plutôt que par le Japon avant de prendre son envol. Elle a du caractère et tranche carrément avec tout ce que l'industrie automobile japonaise nous a offert jusqu'à maintenant.

Nos nombreux essayeurs de l'an dernier n'avaient pas manqué non plus de souligner que l'espace intérieur de la voiture est beaucoup plus hospitalier que celui de ses rivales. On avait aussi vanté son rapport qualité/prix et la générosité de ses équipements de série : climatisation à deux zones, phares au xénon, lecteur CD six disques au tableau de bord, dossier de banquette arrière inclinable, etc. Seul le freinage s'est montré un peu juste tandis que l'aménagement intérieur s'en est tiré sans autre critique qu'une ergonomie détestable ou du moins peu habituelle.

Bref, l'Infiniti G35 méritait pleinement son titre de « voiture de l'année » (que la compagnie n'a pas eu la décence de réclamer), coiffé cette fois d'un léger bémol pour son comportement sur route enneigée. En dernière heure, nous apprenons qu'Infiniti offrira bientôt la traction intégrale en option, une décision qui permettra d'éliminer certaines des critiques formulées plus haut au sujet de la G35.

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