Hyundai Sonata, respectabilité à prix d'aubaine

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

La Sonata me fait penser un peu à ces personnes que l'on croise dans la rue et sur lesquelles on porte un jugement uniquement en fonction du quartier où elles habitent, des vêtements qu'elles portent et de leur démarche. La plupart du temps, ces jugements ne sont pas tellement positifs. Bah ! Ce doit être un petit commis de bureau à la semaine ! Jusqu'au jour où vous apprenez que l'une d'elles habite une grosse maison dans un quartier chic et que son compte en banque est fort bien garni. La Sonata fait partie de ces choses que l'on juge sans trop s'y attarder. La silhouette trop sage de cette berline n'ébloui personne et, pour plusieurs, la marque Hyundai n'est pas encore synonyme de voiture digne d'intérêt. Ce qui n'empêche pas ce manufacturier de vendre chaque mois au Québec plus de voitures que bien des grandes marques.

Ces préjugés tombent à la suite d'un essai routier, car cette berline intermédiaire surprend agréablement. Il ne faut pas non plus sauter hâtivement aux conclusions et en déduire qu'elle surclasse ses rivales. Il s'agit toutefois d'un produit offrant un rapport qualité/prix très impressionnant Pour le prix d'une Toyota Corolla bien équipée, vous vous retrouvez au volant d'une berline plus spacieuse et pas trop en reste en fait de performances et de tenue de route.

Trop sobre

L'un des points faibles de la Sonata est sans aucun doute sa silhouette qui est bien équilibrée, mais qui manque quelque peu de piquant. Le capot avec ses doubles renflements et les phares en forme de 8 quelque peu semblables à ceux de certaines Mercedes constituent les éléments les plus dynamiques de la partie avant. Le reste s'avère moins inspirant, notamment cette calandre rectangulaire traversée verticalement de bâtonnets de couleur noire. Question d'équilibrer le tout, les stylistes ont également choisi un rectangle cerclé de chrome pour abriter la plaque d'immatriculation. J'admets que ce design est quelque peu intemporel, mais on aurait pu être plus audacieux. Quoi qu'il en soit, la Sonata plaira aux gens qui veulent passer inaperÇus. Quant à l'habitacle de la Sonata, au fil des générations de modèles, il est passé d'atroce à pas trop pire. La qualité des plastiques, la présentation de la planche de bord et le tissu des sièges, les éléments les plus critiqués auparavant, ont tous été améliorés. Ces faiblesses ont toutes été corrigées dans la présente édition. Il y a toujours place pour de l'amélioration, bien sûr, mais le résultat n'est qu'un tantinet inférieur à ce que les constructeurs japonais nous proposent? mais nous font payer quelques milliers de dollars de plus.

Le tableau de bord respecte la disposition la plus populaire du moment avec cette console verticale placée en relief au centre de la planche de bord et abritant les buses de ventilation, la radio et les commandes de climatisation. Le modèle GLX V6 se démarque par des appliques en similibois dont l'apparence s'est raffinée au fil des ans, mais qui manquent toujours de naturel. En revanche, il est impressionnant de constater le niveau d'équipement de la Sonata pour une voiture de ce prix. Parmi les accessoires de série, il faut souligner la colonne de direction réglable, un tachymètre, des poignées de maintien et une télécommande de verrouillage des portières. Par contre, si vous voulez commander un volant au boudin partiellement en cuir, vous devrez débourser plus de 500 $. Et dans tout ce concert d'accessoires, il faut souligner l'absence de coussins de sécurité latéraux.

Sans caprice

La brochette de prix de la Sonata contribue sans aucun doute à sa popularité. Mais son autre grande qualité est le fait que ce n'est pas une voiture qui tente de nous dissimuler sa vraie nature. Cette berline constitue un moyen de transport honnête doté d'un comportement routier adéquat et proposant un choix entre deux moteurs tout à fait adaptés. Elle n'est pas une sportive, ni une voiture de luxe, mais elle joue fort bien son rôle de moyen de transport familial.

La GL est propulsée par un moteur quatre cylindres de 2,4 litres dont la puissance est de 138 chevaux. Il est couplé à une boîte automatique à quatre rapports qui est la seule offerte sur cette voiture. C'est le même moteur que celui offert de base dans le SantaFe. Sans être un foudre de guerre, il est relativement performant, surtout si on passe les rapports en mode manumatique. Par contre, il devient bruyant à haut régime. Comme pour se faire pardonner, il consomme peu.

Il est certain que le moteur V6 2,7 litres donne un peu plus de fougue à la Sonata. Grâce à ses 170 chevaux, il permet de boucler le 0-100 km/h en 9,2 secondes, ce qui est quand même pas mal. En passant, ce V6 équipait le Santa Fe en 2003 et celui-ci hérite du V6 3,5 litres cette année. Il se peut que la Sonata prenne du galon avec le 3,5 litres l'an prochain. Mais il ne s'agit que d'une supposition ou d'un souhait.

Sur la route, la suspension plutôt souple ne fait pas bon ménage avec une conduite sportive. La voiture sous-vire allègrement dans les virages abordés à haute vitesse et le train avant se manifeste avec un hurlement des pneus qui incite à lever le pied. En revanche, cette suspension indépendante aux quatre roues fait plutôt bon ménage avec nos mauvaises routes. Et puisque la direction est quelque peu floue au centre, les secousses dans le volant au passage des trous et des bosses sont atténuées. Enfin, les freins s'échauffent rapidement.

Pour apprécier la Sonata à sa juste valeur, il faut la considérer pour ce qu'elle est : une voiture familiale dotée d'une mécanique adéquate et d'un comportement routier correct vendue à prix d'aubaine.

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