Hyundai Elantra, le bâton de vieillesse de Hyundai

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Tout manufacturier automobile doit pouvoir compter sur un modèle à la fois populaire et accessible, un brin classe et judicieusement placé en milieu de gamme. Question de garder dans son giron l'acheteur qui, il n'y a pas si longtemps, ne pouvait se payer autre chose que le modèle le moins dispendieux. Dans le cas présent, l'Elantra fait parfaitement le travail. Et pour cette raison, Hyundai ne cesse de la raffiner. Cette année, le constructeur coréen lui apporte ses quelques modifications mineures, les premières depuis le lancement du nouveau modèle, en? 2001 !

Dès l'année suivante, 2002, un modèle GT, avec hayon, s'ajoutait à la gamme. Pour l'année modèle 2002, l'Elantra fut le deuxième modèle Hyundai le plus vendu, le premier étant, naturellement, l'Accent. Quand je vous dis qu'il s'agit d'une voiture importante pour Hyundai ! Pour l'Elantra 2004, outre des modifications esthétiques à la carrosserie et dans l'habitacle, l'ajout d'une prise 12 volts dans la console et une longueur totale accrue (de 3mm !), c'est le moteur qui retient le plus l'attention. Le nombre de cylindres demeure le même (4), la cylindrée aussi (2 litres), de même que le nombre d'arbres à cames et tête (2) et le nombre de soupapes (16). C'est plutôt le calage variable de ces soupapes qui vient modifier la fiche technique puisqu'il est désormais variable, comme le désire la tendance. Ce moulin plus économique à la pompe passe maintenant de la cote « véhicule à basses émissions » à « véhicule à ultrabasses émissions ». Dans notre monde de plus en plus vert, cette dénomination vaut son pesant d'or.

Le moteur : inchangé ou presque !

La puissance affiche maintenant 140 chevaux, sensiblement la même chose que l'an dernier. Le couple, lui, s'élève dorénavant à 136 lb-pi et, surtout, se montre disponible plus tôt, c'est-à-dire à 4500 tr/min au lieu de 4800. C'est donc dire que les reprises sont maintenant plus vives et les dépassements moins hasardeux. Par contre, une rapide prise en main de l'Elantra 2004 à la veille de la date de tombée du Guide de l'Auto n'a pas permis de constater une différence notable. À vrai dire, si on ne m'avait pas dit que le moteur avait été bonifié, je ne m'en serais jamais aperÇu ! Les accélérations et les reprises de l'Elantra, au demeurant plutôt bruyantes, demeurent donc dans la bonne moyenne de sa catégorie.

Les suspensions se révèlent assez stables sur mauvaise chaussée mais, curieusement, j'ai eu l'impression que celles de la GT, pourtant considérée plus sportive que la berline, s'avéraient un tantinet moins dures. L'âge, sans doute. Les transmissions manuelles et automatiques effectuent professionnellement leur boulot tandis que la direction gagnerait à devenir légèrement plus sensible. Tous ces ingrédients donnent à l'Elantra un comportement sous-vireur (mais n'est-ce pas là le lot des tractions ?). Conduite dans le respect des limites de vitesse (et même un peu plus?), cette Hyundai ne vous causera pas de surprises désagréables et se montrera même plaisante à conduire. Quant aux freins, ils font leur boulot, ni plus ni moins.

Pour 2004, les dénominations demeurent les mêmes, soit GL, VE et GT. Les deux premières représentent des berlines et seuls quelques détails de présentation et d'équipement les différencient. Reprenant la mécanique et le châssis de la berline, la GT, en revanche, affiche fièrement son hayon et son équipement beaucoup plus élaboré, à un prix, ma foi, très réaliste. On ne peut, par contre, passer sous silence le fait que certains éléments de sécurité comme les freins ABS et le contrôle de traction ne soient disponibles qu'en cochant l'option « Premium Package », qui, elle, ne peut être commandée qu'avec la GT. Aberrant.

Le tableau de bord a été revu mais, encore ici, les dessinateurs de Hyundai ne se sont pas fait aller la créativité trop fort ! La principale nouveauté réside dans les buses de ventilation dont les volets ajustables passent de l'horizontale à la verticale. Les instruments aussi sont redessinés, de même que certains boutons de commande. On a profité de l'occasion pour faire un peu plus tendance en insérant une prise 12 volts au tableau de bord. Quant aux sièges, ils sont confortables et facilitent une bonne prise en main du volant. Dommage que le cuir de ce dernier, dans la version GT Premium, soit si glissant. Le coffre, déjà de bonnes dimensions dans la berline voit sa capacité grandement accrue dans la GT dont le hayon s'ouvre bien grand. Il est toutefois un peu difficile à refermer.

« Le pied dans le tapis »

Hyundai a présentement le vent dans les voiles ou, dans un langage plus « automobilistique », le pied dans l'tapis ! En 2003, l'entreprise coréenne a vendu plus de 70 000 véhicules au Canada pour une part de marché de 4,4 %. Au Québec, ce pourcentage grimpe à 11,6 %. Le marché fait donc de plus en plus confiance à celui qui fabriquait, il y a des millénaires, les inénarrables Pony et Stellar. Hyundai figure présentement en 6e position au palmarès des ventes de véhicules de tourisme au Canada et vise la 5e place. La barre est haute mais l'Elantra peut lui permettre de réaliser l'exploit. Espérons seulement que la fiabilité et la qualité générale soient toujours au rendez-vous?

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