Chrysler PT Cruiser, inclassable

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Aucune hésitation possible : on retrouve les joues rouges de son enfance face à cette étrange silhouette plongeante. D'ailleurs partout où elle pose ses roues, la PT Cruiser répand le bonheur, suscite la convoitise. À sa vue, les yeux des tout-petits pétillent, alors que les plus grands esquissent de larges sourires.

Flancs galbés, poignées chromées, toit déclivité, roues géantes : difficile de résister aux appâts que nous tend cette jeune américaine. Et comment ne pas arborer un large sourire devant la palette de couleurs extérieures proposée par DaimlerChrysler, qui rivalise d'audace avec celle des Smarties ? Qui plus est, on ne déchante pas en ouvrant les portières, derrière lesquelles nous attend un habitacle imaginatif, ensoleillé et coloré.

Nostalgie, quand tu nous tiens !

Perchés sur de petits promontoires, les baquets de la PT Cruiser disposent d'une multitude de réglages qui favorisent la recherche d'une position de conduite agréable (et verticale), aidés en cela par une colonne de direction inclinable. Le bonheur aurait été complet n'eût été du coussin, trop court, de la quasi-absence de supports latéraux et de l'assise un peu haute (malgré les ajustements disponibles) pour assurer un confort de conduite optimal. Par chance, si vous cochez l'option cuir cette année, vous aurez droit, ainsi que votre passager de droite, à des éléments chauffants pour vous réchauffer le callipyge durant les froides soirées d'hiver.

Trois orbiculaires à fond blanc perforent l'une des deux faÇades laquées (de la même couleur que la carrosserie) de la planche de bord où se fondent des instruments coutumiers (indicateur de vitesse, jauge à essence, compte-tours, etc.) et une série de voyants lumineux. Pas de jauge de suralimentation cependant. Dommage. Plus au centre, on trouve étrangement les commandes des glaces et, plus en bas, le panneau de climatisation et la radio. Dans la partie basse on trouve les sacro-saints porte-verres dont l'emplacement oblige à quitter la route des yeux pour être en mesure de récupérer nos précieuses boissons (gazeuses bien sûr). Bien que cela puisse gêner, il serait toutefois malvenu d'accorder une importance démesurée à ce défaut, puisqu'on finit malgré tout par trouver ses repères. Par contre, on pardonne moins aisément à cet habitacle d'héberger sous ses panneaux une trop mince couche de matériaux isolants, incapable de contenir la montée de décibels qui se manifeste aussitôt que le pied droit comprime solidement la pédale de l'accélérateur.

Logeable, la PT Cruiser ? Immense ! À l'avant, le dégagement en hauteur est si important qu'il faut pratiquement renverser la tête vers l'arrière pour consulter la boussole suspendue au pavillon ! Idem pour les deux passagers qui prendront place à l'arrière qui n'ont pas à craindre de se lustrer le cuir chevelu contre le toit. Pratique, il y aurait dit-on 26 configurations possibles, la banquette s'escamote, en tout ou en partie, ou se retire complètement (attention, chaque siège pèse environ 30 kilos) pour accroître le volume d'un coffre à bagages déjà très vaste (538 litres) et pour former un plancher à peu près plat.

Turbos à la rescousse

À ses débuts, la PT Cruiser avait l'air de ces hot-rod qui campent l'été durant chez Orange Julep (vous savez, la grosse orange aux abords de l'autoroute Décarie à Montréal). L'air peut-être, mais pas la chanson compte tenu du modeste rendement du quatre cylindres de 2,4 litres. Vous vous en doutez bien, la présence de ce moteur atmosphérique avait et a toujours des répercussions pernicieuses sur les performances.

Pour faire oublier son manque d'entrain, la PT Cruiser adopte depuis l'année dernière une mécanique suralimentée de 215 chevaux qui, sans la transformer en un foudre de guerre, a permis de rendre la conduite plus excitante. Soucieuse de faire partager ce plaisir aux acheteurs des autres versions de la PT Cruiser, DaimlerChrysler ajoute une seconde mécanique turbocompressée à son catalogue cette année. Cette dernière délivre 180 chevaux et sera offerte en option, et ce, uniquement dans les versions Touring et Limited, les plus lourdes.

Ordinaire

Désormais campée sur des roues de 16 pouces, la PT Cruiser vire relativement plat et offre un comportement routier très prévisible (lire ordinaire). De plus, même si ses dimensions compactes semblent la prédisposer à une certaine agilité, la PT Cruiser souffre tout de même d'un long diamètre de braquage qui oblige, par exemple, à s'y reprendre par deux fois pour se glisser dans un espace de stationnement restreint. Heureusement, cette Chrysler peut compter sur l'assistance d'une direction correctement dosée et précise de surcroît.

Encore une fois, ne vous fiez pas aux apparences : la PT Cruiser manifeste une certaine réprobation à être traitée comme un jouet, et en témoigne par une paresse perceptible lors des changements de cap. La suspension se veut assez ferme, mais pas au point d'être inconfortable, quoiqu'on note quelques trépidations du train arrière sur revêtements abîmés. Côté freinage, on s'étonne que la version Turbo (180 chevaux) doive encore compter sur des tambours à l'arrière vu les performances plus élevées du véhicule.

Que doit-on conclure ? Un véhicule aux formes joyeuses et rafraîchissantes, qui est à la fois pratique et polyvalent. Idéal pour « cruiser » rue Sainte-Catherine, ou, à compter du printemps prochain, pour prendre un bain de soleil avec l'entrée en scène d'une version découverte.

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