Chevrolet Aveo, curieux mélange !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Tous les spécialistes s'entendent, General Motors possède trop de divisions et trop de modèles ! Le premier constructeur mondial est même d'accord avec cet énoncé puisqu'il a éradiqué la division Oldsmobile pour cette raison. Alors, pourquoi diantre vient-il nous présenter trois nouveaux modèles devant faire leurs débuts au printemps de 2004 ? Si l'arrivée de l'Aveo se justifie par le besoin de GM d'être présent dans le secteur des sous-compactes économiques, plusieurs s'interrogent quant à la pertinence de l'Epica et de l'Optra, deux berlines réservées exclusivement au marché canadien.

En général, General Motors préfère concevoir la silhouette de ses voitures dans ses propres studios. Mais puisque l'Aveo est dérivée de la Daewoo Kalos, elle bénéficie d'un design signé Giugiaro. Ce grand maître du stylisme a accompli du bon travail sur la version hatchback, mais semble avoir suivi à la lettre les instructions des dirigeants de Daewoo lorsque est venu le temps de réaliser la berline. Quoi qu'il en soit, les deux modèles sont dotés d'un habitacle spacieux capable d'accueillir quatre adultes dans un bon confort. Toujours en raison de ces origines étrangères, le tableau de bord est différent de ce qui est dessiné dans les studios de Detroit et personne ne s'en plaindra.

Le moteur quatre cylindres est à double arbre à cames en tête et possède quatre soupapes par cylindre. Avec une puissance de 105 chevaux, les performances devraient être intéressantes et l'économie de carburant rassurante. Il faut souligner que ce modèle sera également commercialisé par Suzuki sous l'appellation Swift+. Il est de plus certain que le modèle à hayon cible directement la Toyota Echo Hatchback.

Étrange ?

S'il est facile d'expliquer la présence de l'Aveo sur notre marché, celle de l'Epica est beaucoup plus difficile à justifier, surtout avec l'arrivée de la toute nouvelle Malibu. En effet, les deux ont un empattement pratiquement similaire et leur longueur hors tout est quasiment semblable. Pourtant, les deux ne partagent ni leur plate-forme ni leur mécanique. L'élément mécanique le plus intrigant de cette berline à la silhouette tout de même élégante est la présence d'un moteur six cylindres en ligne de 155 chevaux monté transversalement. Ce moteur est doté d'une culasse à double arbre à cames en tête et d'un bloc en alliage léger. Seule une boîte automatique à quatre rapports est offerte. Celle-ci est de type adaptatif en plus de posséder un algorithme de logique de pente qui prévient les changements intempestifs des rapports dans les côtes. Cette fiche technique se complète par des freins à disque aux quatre roues reliés à un système ABS.

Non seulement cette berline cinq places est dotée d'une bonne habitabilité, mais son niveau d'équipement est très complet. En voici d'ailleurs une liste partielle : sièges avant à réglage électrique en huit positions, climatisation, vitres à commande électrique, verrouillage des portes à distance, phares automatiques de type projecteur et la liste continue.

Il sera possible de commander l'Epica en deux versions : la LS plus économique et la LT vraiment toute garnie. Reste à savoir si cela sera suffisant pour intéresser les clients. D'autant plus que ce nom n'est pas tellement facile à retenir.

Une chose est certaine, ce modèle va causer de la confusion dans la catégorie des intermédiaires. Et ce sera la même chose avec l'Optra.

La Cavalier coréenne ?

Une fois de plus, nous nous perdons en conjectures lorsque vient le temps de justifier la présence de l'Optra dans la gamme Chevrolet. En effet, si l'Epica était quasiment la réplique de la Malibu en fait de dimensions, celle-ci vient jouer dans les plates-bandes de la Cavalier avec un empattement et une longueur hors tout quasiment similaires. D'ailleurs, les deux sont dotées d'un moteur quatre cylindres. Par contre, celui de la Cavalier possède une plus grosse cylindrée, 2,2 litres en comparaison de 2 litres, et ses 140 chevaux font mal paraître les 119 chevaux de l'Optra. Soulignons que ces deux frères ennemis proposent une boîte manuelle à cinq rapports de série ou l'automatique à quatre vitesses en option.

Comme la Cavalier, ce modèle cible une clientèle à la recherche d'une berline compacte offrant un habitacle spacieux, un équipement de série adéquat et un prix compétitif. S'il faut en croire General Motors, le comportement routier de cette Chevrolet d'origine coréenne serait passablement sportif. Et il faut admettre que la silhouette est davantage inspirée par les stylistes européens.

La seule justification de l'arrivée de ce trio sur notre marché est le désir de General Motors d'utiliser ses nouvelles ressources coréennes provenant du rachat d'une partie de Daewoo pour colmater les moindres brèches dans son offre de modèles sur le marché canadien.

L'Aveo permet de couvrir le marché des sous-compactes délaissé depuis le départ de la Geo et de la Firefly, ce qui permettra à la prochaine Cavalier de devenir plus luxueuse. L'Optra pourrait se glisser juste un cran en dessous de cette dernière afin de cibler les gens qui ne pourraient se payer la nouvelle Cavalier 2005 qui sera entièrement transformée. Mais il est plus difficile de justifier la présence de l'Epica. Compte tenu de ses caractéristiques et de ses dimensions, elle pourrait venir s'insérer entre la Cavalier et la Malibu. Si ce n'est entre la Malibu et la prochaine Impala. J'arrête, cela me donne des vertiges !

Pourquoi ces deux exclusivités canadiennes ? Seul le temps nous le dira.

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