BMW Z4, à la puissance « M »

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Comme le disent nos amis français, la Z4 a récemment subi un lifting, quatre ans après son lancement sur le marché. Cette refonte attendue du roadster a également permis le développement de deux nouveaux modèles qui ont par ailleurs hérité des composantes mécaniques de la M3, et qui font maintenant partie de la gamme élargie des voitures de la division « M » du constructeur bavarois. Voici donc le récit de deux rencontres sur route et sur circuit avec la Z4 M Roadster et la Z4 M Coupe.

Pour BMW, l’utilisation de circuits de course fait partie intégrante du développement de nouveaux modèles, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de nouvelles variantes de la division M. C’est pourquoi les ingénieurs de cette division ont bouclé plusieurs tours du célèbre Nordschleife du Nurbürgring avant de réaliser un chrono de 8 minutes 15 secondes, soit 15 secondes de mieux que ceux enregistrés avec le modèle précédent qu’était la Z3 M Roadster. Ces tests effectués par l’équipe d’ingénieurs et de pilotes d’essai ont permis de peaufiner les réglages des suspensions ainsi que ceux du différentiel à blocage variable qui a été emprunté, tout comme le moteur, à la dernière M3. Sur le plan technique, la Z4 M Roadster partage donc plusieurs composantes avec la M3 (moteur, différentiel, direction, etc.), mais elle fait également usage de nouvelles pièces développées spécifiquement pour ce nouveau modèle, notamment en ce qui a trait aux trains avant et arrière de la voiture.

À la base, la Z4 M Roadster utilise le châssis déjà très rigide de la Z4 qui n’a pas eu à être modifié malgré le fait que la puissance du moteur soit nettement plus élevée. Chiffrée à 330 chevaux pour 3,2 litres de cylindrée, la puissance développée par le moteur de la M3 lui permet de rejoindre le club fermé des moteurs atmosphériques capables de livrer plus de 100 chevaux par litre ce qui est un exploit remarquable sur le plan technique. Cela est dû en partie au concept du moteur à régime élevé mis de l’avant par les ingénieurs de BMW qui n’ont pas hésité à fixer la limite de révolutions moteur à 8 000 tours/minute.

Sur le circuit, la Z4 M Roadster impressionne par ses indéniables qualités dynamiques, et surtout par la rapidité avec laquelle elle s’inscrit sur la trajectoire idéale en virage. La tenue de route exceptionnelle de ce roadster est en partie due à sa répartition parfaite des masses qui est de 50 % sur le train avant et de 50 % sur le train arrière, et aux savantes calibrations des réglages des suspensions. De plus, le différentiel à glissement limité permet de bien exploiter le couple et la puissance du moteur en sortie de courbe, et l’intervention du système de contrôle dynamique de la stabilité (DSC – Dynamic Stability Control) s’est avérée très subtile, sauf lors des quelques tours du circuit de Jerez de la Frontera que j’ai eu l’occasion de boucler sous la pluie.

Style à la fois typé et fonctionnel

Le style de la nouvelle Z4 M Roadster est à l’image des autres bolides de la division M avec les décorations usuelles, mais se double également d’éléments aérodynamiques fonctionnels comme en témoigne l’intégration d’un diffuseur à l’arrière de la voiture, ce qui permet d’améliorer son coefficient aérodynamique. De plus, le bouclier avant met en relief les lignes et ouvertures en forme de X, alors que le capot avant présente deux arêtes ultrafines, et la Z4 M Roadster est dotée de roues en aluminium de 18 pouces qui lui sont exclusives. Le look M se poursuit dans l’habitacle qui est lui aussi décoré d’identifications à la division, et le tachymètre reprend l’une des caractéristiques déjà vues sur la M5 et la M6, soit l’intégration d’un gradateur lumineux aux compte-tours qui vous met en garde de ne pas trop solliciter le moteur avant que celui-ci n’ait atteint sa température idéale. Ces témoins lumineux s’éteignent graduellement, vous autorisant ainsi à exploiter pleinement toute la puissance du moteur et les révolutions à haute voltige.

La Z4 M Roadster a fait son entrée sur le marché canadien en mars 2006, et son prix est fixé à 69,900 dollars canadiens. Ce prix représente une aubaine si l’on considère que la Z4 M Roadster coûte seulement 9 000 dollars de plus que la Z4 3.0Si habituelle (60,900 dollars), et 4 500 dollars de moins que le Coupe M3 (74,400 dollars) auquel elle emprunte plusieurs éléments mécaniques. Avis aux intéressés…

Contact avec le Coupe

L’histoire de ce nouveau modèle peut être comparée à celle d’un sous-marin qui s’est transformé en speedboat, dans la mesure où les ingénieurs de BMW ont développé la Z4 M Coupe dans le plus grand secret avant de littéralement surprendre la haute direction de la marque qui n’avait jamais autorisé un tel projet. Chez d’autres constructeurs que BMW, les responsables de cet affront se seraient probablement retrouvés au chômage, mais il faut croire que les grands patrons du constructeur bavarois ont aimé l’audace de leur petite équipe triée sur le volet puisqu’ils ont rapidement donné le feu vert à la M Coupe, qui est ainsi passée du stade de prototype à celui de modèle de production en seulement 17 mois.

Cette évolution accélérée est en partie due à la fois au fait que la M Coupe hérite de plusieurs composantes mécaniques de l’actuelle M3 (moteur, boîte de vitesses, différentiel, direction et j’en passe…), et que la mise au point de la version M Roadster était déjà bien amorcée. Comparativement au roadster, le Coupe est doté de suspensions plus fermes et son châssis est aussi plus rigide en raison de la présence du toit. À la pesée, le Coupe s’avère plus lourd de seulement cinq kilos, ce qui fait que les performances en accélération comme en reprise sont pratiquement identiques, mais le Coupe est plus rapide que le roadster sur circuit à cause d’un centre de gravité abaissé de dix millimètres.

Sur le circuit d’Estoril, la Z4 M Coupe s’est montrée exceptionnelle par sa tenue de route, mais principalement par son équilibre. Il suffit de désactiver le système DSC (Dynamic Stability Control) et d’appuyer sur le bouton Sport pour commander une réponse plus rapide de l’accélérateur électronique, afin de pouvoir exploiter pleinement tout le potentiel de performance de la Z4 M Coupe. Au fil des tours, j’ai été grandement impressionné par la performance en virage de la Z4 M Coupe et surtout par la rapidité avec laquelle la voiture répondait à la moindre sollicitation.

Comparativement à la Z4 M Roadster, le Coupe s’inscrit plus rapidement en virage et il est possible de contrôler facilement les glissades tellement le comportement de la voiture est prévisible, même aux delà de l’adhérence des pneus… Comme go-kart, on ne fait pas mieux ! La Z4 M Coupe est rapide, précise voir incisive, et c’est pourquoi je recommande aux acheteurs de cette voiture de rouler sur un circuit si l’occasion se présente, car c’est vraiment dans ce contexte particulier qu’elle s’exprime pleinement.La motorisation de la Z4 M Coupe étant identique à celle de l’actuelle M3, le conducteur profite d’un moteur qui a mérité le prix convoité de « moteur de l’année » pendant les cinq dernières années dans la catégorie des moteurs de 3 à 4 litres, un exploit dont ses concepteurs sont très fiers, à juste titre.

Côté style, le Coupe est certainement plus expressif que le roadster parce que les proportions classiques d’une voiture de Grand Tourisme sont ici beaucoup plus évidentes. En effet, le capot avant est très long, alors que le toit s’arque vers l’arrière ce qui donne l’impression que l’habitacle se termine aux roues arrière de la voiture. De plus, le Coupe est doté d’un trait caractéristique des BMW soit le fameux « Hofmeister kick » qui fait le lien entre la fin de la vitre latérale arrière et le reste de la carrosserie.Au premier coup d’œil, le Coupe apparaît ainsi plus bas, plus sportif et plus dynamique que le roadster. Avec son prix de 68,900 dollars, la Z4 M Coupe coûte 1 000 dollars de moins que la Z4 M Roadster et cette nouvelle variante de la division M du constructeur bavarois se mesurera directement à la Porsche Cayman S, ainsi qu’à la toute nouvelle génération de la Audi TT. Voilà donc un beau match comparatif en perspective…

Quant au choix à faire entre ces deux nouveaux modèles de la division M, le Coupe conviendra aux purs et durs de la performance et se montrera plus redoutable en conduite sur circuit. Pour ce qui est du roadster, parions que les acheteurs ne le solliciteront pas autant au chapitre des performances pour apprécier à l’occasion la conduite plus relaxe et à ciel ouvert d’une décapotable qui cache bien son jeu.

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