Cadillac SRX, un VUS 100 % Caddy !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

La SRX est en fait la première Cadillac tout-terrain à porter la signature de la marque. Il y a bien les modèles Escalade, ESV et EXT, mais ils sont tous dérivés de modèles empruntés à Chevrolet. La SRX est une grosse familiale hybride dont la plate-forme est une évolution de la berline CTS, une vraie Cadillac autant par sa plate-forme que par sa mécanique. Et si cette marque est entrée à reculons dans l'aventure des VUS, elle s'est joliment reprise avec le dévoilement d'un nouveau modèle chaque année depuis trois ans.

Comme la CTS, la SRX est facile à reconnaître par ses phares de route verticaux, sa grille de calandre dotée d'ailettes en forme de V et ses feux arrière ressemblant à des entailles de couteau. Comme dans le cas de la berline, ce style est du genre que l'on aime ou que l'on se plaît à détester. Je dois avouer que cette approche convient fort bien à la silhouette d'une familiale. En comparaison avec la CTS, cette Caddy tout usage possède un empattement plus long de 7,6 cm tout en ayant une longueur hors tout de 15 cm supérieure. Elle est également plus haute. Il ne faut pas pour autant en conclure que le fait d'avoir transformé une berline en VUS se traduise par un déséquilibre fondamental du comportement routier ou encore de la rigidité de la caisse. La conversion est exemplaire.

Mais il n'y a pas que la plate-forme qui a été modifiée. La SRX est propulsée par une toute nouvelle version du moteur V8 Northstar. Il a non seulement été monté longitudinalement sous le capot, mais a aussi été remanié afin de pouvoir incorporer un système de calage infiniment variable des soupapes. Ce V8 est également utilisé dans le roadster XLR et développe 320 chevaux. Il est couplé à une toute nouvelle boîte de vitesses automatique à cinq rapports. Celle-ci est des plus sophistiquées et possède un mécanisme de contrôle électronique du frein moteur, un détecteur de pentes et des algorithmes favorisant une conduite plus sportive. Une version légèrement différente est couplée au tout nouveau moteur V6 de 3,6 litres. Ce V6 n'a rien à envier au V8 en fait de sophistication mécanique et de rendement.

Ces groupes propulseurs sont montés sur un châssis très high-tech comprenant des éléments de suspension en aluminium. La suspension optionnelle Magnaride à amortisseurs à réglage continu permet d'offrir le meilleur compromis possible entre le confort et la tenue de route puisque la suspension régulière est ferme. Bien entendu, une version encore plus élaborée du système de stabilité latérale StabiliTrack est de série. Comme dans la plupart des Cadillac, la suspension avant est à bras asymétriques tandis qu'on utilise une configuration à liens multiples à l'arrière.

Luxe à gogo

Les concepteurs de la SRX ont voulu en faire la Cadillac des hybrides de luxe. Cette description est quelque peu boiteuse puisqu'il s'agit d'une Cadillac. Mais il faut se souvenir qu'à une certaine époque, le prestige de cette marque était tellement élevé que l'expression « la Cadillac des? » était utilisée pour identifier un produit qui était le meilleur de sa catégorie. Cette fois, la division a la ferme intention de l'appliquer à elle-même et à la SRX en particulier.

Le tableau de bord ne réserve aucune surprise puisqu'il est emprunté à la CTS. Celui-ci a reÇu de bonnes critiques autant grâce à son design et à la qualité tactile des matériaux. Souvent par le passé, les Cadillac semblaient utiliser le même plastique que la plus économique des Chevrolet. La CTS a été la première à ignorer cette tendance avec des matériaux de choix autant pour la planche de bord que pour le pavillon.

La disposition des éléments respecte les tendances du moment avec une console verticale au centre de la planche de bord et carrément en relief de celle-ci. Elle est légèrement orientée vers le pilote afin d'en faciliter la consultation et l'accès aux commandes. La position de conduite est bonne et le sera pour presque tous les types d'utilisateurs grâce à un pédalier réglable. Il faut également mentionner que les sièges avant sont confortables en plus d'assurer un bon support latéral.

La deuxième banquette offre aussi un bon confort puisque le coussin comme le dossier sont moelleux, comme l'exige la catégorie. Il est possible de commander une troisième banquette. Celle-ci est à déploiement motorisé et est réservée à des enfants ou à des adultes très souples. Si vous désirez ne pas commander ces places additionnelles, la SRX vous sera offerte avec deux bacs de rangement placés sous le plancher de la soute à bagages.

Cette Cadillac tout usage se démarque davantage en offrant le plus imposant toit ouvrant de la catégorie. Appelé « UltraView » il vous permet d'admirer le ciel par l'intermédiaire d'une ouverture longue de 1,7 mètre. De plus, un puits de lumière fixe est situé vis-à-vis le troisième siège. Le toit ouvrant et le puits de lumière sont dotés d'un panneau de fermeture motorisé.

Neige et macadam

L'essai d'un modèle équipé du moteur V8 de 320 chevaux m'a permis de découvrir que les ingénieurs de Cadillac avaient fait leur devoir autant sur le plan mécanique que dynamique. Malgré un toit ouvrant géant, la rigidité ne semblait pas affectée outre mesure. Même les routes cahoteuses du Michigan n'ont pas réussi à provoquer des bruits de caisse. Par contre, la suspension dotée des amortisseurs réguliers m'est apparue très ferme. Il faudra sans doute opter pour les modèles de type électromagnétique, plus efficaces et plus confortables en même temps, mais plus chers.

Malgré des dimensions qui n'en font pas un poids plume, la SRX, comme le souligne Jacques Duval en contrepartie, est un véhicule qui se défend fort bien sur la route. De plus, en février dernier, j'ai eu l'opportunité de participer à une présentation de la SRX sur la neige et la glace dans un bled perdu du nord du Michigan. Cette ancienne base de l'aviation américaine a été transformée en terrain d'essai hivernal par GM. Le but de l'exercice était d'évaluer le système de stabilité latérale de la SRX face à plusieurs concurrentes, notamment les Mercedes ML320, BMW X5, Volvo XC90 et Lexus RX 300. La Cadillac a remporté cette confrontation haut la main. La traction était excellente sur les surfaces à faible coefficient d'adhérence tout en permettant d'assurer une conduite sportive lorsque le système de stabilité latérale entrait en action. Non seulement la traction longitudinale était excellente, mais les dérobades étaient bien contrôlées sans pour autant trop ralentir le véhicule. Bref, la SRX s'est révélée la plus sophistiquée en conduite hivernale de ce groupe sélect. Un simple bémol au passage : dans le cadre de ces essais, la lunette arrière se salissait de projection de neige en quelques minutes.

On se croise les doigts

À moins que la fiabilité ne s'avère catastrophique au fil des mois ou que la qualité d'assemblage ne soit pas à la hauteur, la Cadillac SRX semble posséder toutes les qualités requises pour venir inquiéter les ténors de cette catégorie. Elle est également un symbole. Il semble que General Motors a compris que les gens ne se contentaient plus de demi-mesures, peu importe l'écusson accroché sur la grille de calandre. Denis Duquet

Contrepartie

On nous dit qu'elle a pris pour cible la Mercedes-Benz ML500, qu'elle offre un volume de chargement deux fois plus important qu'une BMW X5, qu'elle possède un toit vitré de 5 pi2, que son long empattement lui donne une habitabilité exceptionnelle et patati et patata. C'est vrai que la SRX offre tout Ça, à moins que les gens de Cadillac soient de fieffés menteurs. Mais au-delà de ces affirmations qui ressemblent à des extraits de dépliants publicitaires, qu'est-ce que cet autre utilitaire sport peut bien avoir de différent des autres ?

D'abord, je dirais que c'est peut-être le premier VUS qui fait honneur à la lettre S pour sport de son appellation générique. Pourquoi ? Parce que je l'ai conduit sur des routes sinueuses où la SRX a défié le roulis tout en mordant le bitume comme une bonne berline sport. Le poids se fait évidemment sentir légèrement et provoque un léger sous-virage mais rien de dramatique. En ligne droite, elle semble aussi peu dérangée par son gabarit et sa hauteur. Dans le modèle de présérie mis à l'essai, l'arbre de transmission grondait un peu fort à mon goût, mais on me dit que ce problème sera absent dans les versions définitives. Mon collègue Denis Duquet vous donne ci-contre toutes les caractéristiques de cette Cadillac SRX qui devrait connaître un succès b?uf sur le marché. Je n'endosse pas pour autant la cause des VUS, mais disons que des véhicules comme celui-ci ou le Nissan Murano ou encore la Volvo XC90 réussissent à nous faire moins détester le genre. Jacques Duval

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