BMW X5, révision majeure

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Lorsque BMW a dévoilé son Véhicule d'Activités Sportives ou VAS en 1999, la compagnie avait promis de revoir cette catégorie de fond en comble. Pourtant, le X5 n'était pas tout à fait à la hauteur de ces promesses. Il est et demeure un véhicule exceptionnel à plus d'un point de vue, mais il n'a rien révolutionné. Ses concepteurs se sont surtout contentés d'utiliser les recettes qui avaient connu du succès ailleurs et les ont appliquées avec brio. Et pour faire bonne mesure, ils ont jeté dans la balance tout ce qu'il y avait de mécanique sophistiquée chez BMW. Il en est résulté un gros VAS qui était très brillant sur la route et pas tellement impressionnant hors route.

D'ailleurs, l'hiver dernier, dans le cadre d'un essai organisé par Cadillac dans le but de démontrer les qualités de son système de stabilité latérale, le X5 présent avait une fois de plus été désarÇonné. Le rouage intégral n'était pas tellement impressionnant au chapitre de la traction et son système de stabilité latérale avait l'air d'un cancre, tandis que celui de la Cadillac était carrément le meilleur. Il ne faut donc pas se surprendre si la direction de BMW a décidé de faire subir une cure de jouvence à sa grosse intégrale.

Cette fois, non seulement la silhouette est revue au goût du jour, mais le rouage intégral et plusieurs groupes propulseurs ont été modifiés pour 2004.

Intégrale phase 2

Plusieurs spécialistes ont déploré le manque de raffinement de la transmission intégrale qui avait souvent tendance à vouloir ralentir le véhicule plutôt que d'améliorer la traction. Le X5 devenait assez pénible à piloter sur la glace et dans la boue. Les ingénieurs semblent avoir planché très fort pour résoudre ce problème et ont mis au point le système xDrive qui permet de répartir de faÇon continue et variable les forces de propulsion entre l'essieu avant et arrière avec une très grande rapidité. En fait, selon BMW, il s'agit d'un mécanisme qui anticipe toute situation. Pour ce faire, le centre de contrôle de la traction est alimenté en information non seulement par les capteurs des roues signalant tout patinage, mais également par les données enregistrées par les capteurs du système de stabilisation DSC. Par exemple, les informations transmises concernant le taux de lacet et le degré du braquage du volant sont analysées chaque milliseconde afin de bien anticiper les conditions de conduite. Le système électronique réagit alors de faÇon ultrarapide en transmettant les instructions nécessaires à l'embrayage central à lamelles. Cette grande rapidité d'exécution permet de toujours répartir le couple aux roues qui ont la meilleure adhérence. L'ancien système était affligé d'un temps de réponse beaucoup trop lent qui obligeait le système de stabilité à intervenir de faÇon beaucoup trop énergique.

Et BMW a tellement confiance en ce système que ses ingénieurs ont même doté le X5 d'un contrôle de stabilité pour remorque. Il empêche l'apparition du mouvement pendulaire de la remorque qui parvient quelque fois à déstabiliser le véhicule. On utilise les freins de la remorque pour réussir cette man?uvre.

L'héritage de la 7

Les berlines de la Série 7 sont propulsées par des moteurs d'une très haute technologie faisant appel au système Valvetronic de gestion de soupapes de même que le mécanisme d'aspiration bi-Vanos à variabilité constante. Comme il fallait s'y attendre, ces technologies sont dorénavant utilisées dans d'autres moteurs. Cette année, le V8 4,4 litres en bénéficiera. Il produit maintenant 315 chevaux, ce qui permet de boucler le 0-100 km/h en 7 secondes et des poussières. Autre innovation, ce V8 est couplé à la nouvelle boîte automatique Steptronic à six rapports.

Le six cylindres en ligne 3 litres est de retour et il produit toujours 225 chevaux. Toutefois, il pourra être associé avec une transmission manuelle à six rapports pour en tirer tout le potentiel. Toujours du côté de la motorisation, au printemps 2004, BMW offrira sur le marché canadien une version vraiment très musclée avec la présence sous le capot d'un nouveau moteur V8 5,4iS dont la puissance devrait excéder les 400 chevaux.

Bref, le X5 est suffisamment renouvelé sur le plan mécanique pour résister aux attaques du nouveau Mercedes ML prévu en cours d'année et l'arrivée de la Cadillac SRX qui ne manque pas de qualités.

Nouvelle allure

Il aurait été difficile aux stylistes de complètement redessiner la silhouette du X5, compte tenu de sa grande popularité. Ils ont quand même modifié la partie avant de faÇon assez substantielle. En fait, tout est nouveau jusqu'au pilier « A ». Les changements les plus notables sont un capot remanié en sa partie centrale, des orifices d'admission d'air de la calandre plus grands tandis que les doubles phares bi-xénon, de série dans les modèles à moteur V8, sont circonscrits par un contour extérieur plus dynamique. De l'arrière, le X5 2004 est également facile à identifier en raison de ses nouveaux feux.

Plus puissante, rajeunie sur le plan esthétique, cette BMW revue et corrigée devrait continuer à séduire les acheteurs attirés par ses qualités routières et le prestige de la marque. Malheureusement, la position de conduite est toujours aussi haute et cette masse de plus de deux tonnes n'est pas plus maniable qu'il ne le faut. C'est dommage puisque son comportement sur la route nous permet de songer à ce que le X5 serait si les ingénieurs avaient tenu leur pari au lieu de suivre la parade des autres gros véhicules du genre.

Le X5 souffre toujours d'embonpoint, mais puisque les autres ont suivi la même voie, il devrait encore figurer dans le groupe de tête de la catégorie.

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