Audi A4 Cabriolet, du soleil qui coûte cher

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

La première version de l'Audi A4 cabriolet introduite en 1995 fut un échec et il semble bien qu'il en sera de même pour le modèle présenté l'an dernier. C'est une simple question d'argent ! Comme l'ancien, le nouveau cabriolet coûte tout simplement trop cher pour attirer une clientèle autre que celle qui a les quatre anneaux de la marque allemande imprimés dans le front. À près de 70 000 $ (incluant les options) pour la voiture mise à l'essai (V6, transmission CVT et la traction à l'avant seulement), nous sommes dans le territoire d'une BMW 330 Ci bien équipée, une décapotable très prisée dont la valeur de revente est supérieure à celle de l'Audi.

Les représentants du constructeur d'Ingolstadt seront prompts à nous dire que l'on peut obtenir une A4 cabrio traction avec le moteur quatre cylindres 1,8 T pour 51 100 $, mais c'est encore beaucoup d'argent pour une voiture qui doit se contenter de 170 chevaux pour affronter les 184 du six cylindres de 2,5 litres de la BMW 325 CiC (53 400 $). Et vous n'aurez toujours pas droit au système Quattro qui fera grimper la facture de 2900 $. Mais cessons de parler pognon puisque l'achat de ce type de voiture est souvent une question de goût ou une affaire de coup de c?ur.

Avouons que le nouveau cabriolet d'Audi a plutôt bonne mine. Il est aussi plus solide que son prédécesseur avec une coque rigide qui ne laisse filtrer que quelques craquements occasionnels par temps très froid. Auparavant mal insonorisée, la capote est désormais bien isolée du bruit et parfaitement étanche même dans un lave-auto « sans contact » avec de puissants jets d'eau. Jusqu'à 120 km/h, rien ne vient perturber la quiétude de l'habitacle.

Patience, patience

La capote, par ailleurs, met une éternité à s'escamoter ou à vous mettre à l'abri des mauvais coups de la météo. Il faut lui accorder 29 longues secondes pour se refermer et 27 pour s'ouvrir contre 24 et 19 pour une Mercedes décapotable essayée la semaine précédente. Et comme toutes les voitures bénéficiant d'un toit qui va se cacher dans le coffre, ce dernier voit son volume réduit de moitié lorsqu'on roule à ciel ouvert. On peut heureusement compter sur une poignée pour rendre le coffre plus profond lorsque le toit est en place.

Quant à l'habitabilité, il est de notoriété publique que la banquette arrière de n'importe quelle A4 (berline ou familiale) n'est pas très hospitalière. Alors, imaginez ce que cela peut être avec seulement deux portières et vous saurez que l'on parle d'un refuge temporaire, surtout lorsque la capote est fermée. Comme toujours chez Audi, les sièges ont la fermeté du béton. On aime ou on n'aime pas, mais on ne peut manquer d'apprécier le support lombaire (style rouleau à pâte) mobile qui se gonfle et se déplace de haut en bas. Pas loin du studio de massage? et légal à part Ça. La présentation intérieure est purement Audi, c'est-à-dire agréable à l'?il et soignée. Cela n'exclut toutefois pas certaines anomalies, comme la petite roulette des sièges chauffants qui se trouve beaucoup trop près de la surface horizontale et de la console centrale, ce qui la rend difficile à manipuler. Aussi, si vous trouvez que les sièges avant mettent trop de temps à s'avancer pour libérer l'accès aux places arrière, sachez qu'un bouton placé près de la poignée servant à rabattre le dossier peut accélérer le processus.

Adieu le sport

Si c'est un cabriolet sportif que vous recherchez, regardez ailleurs, car cette Audi est trop lourde et pataude pour revendiquer une telle étiquette. Les pneus hurlent à qui mieux mieux en virage rapide et le sous-virage s'en donne à c?ur joie. Le roulis s'en mêle également malgré une suspension assez ferme qui vous fait ressentir les imperfections du revêtement.

Pire encore, l'absence du système Quattro (quatre roues motrices) transforme les pneus avant en véritables savonnettes. Dès que la chaussée est le moindrement glissante, les pneus patinent sans cesse, et je n'imagine pas quelqu'un passer l'hiver avec une voiture ayant si peu d'adhérence, même avec l'antipatinage. Assurez-vous donc de cocher l'option « traction intégrale » si jamais vous envisagez l'achat d'une A4 cabriolet.

Combiné avec la transmission à rapports continuellement variables (CVT), le moteur V6 de 3 litres se défend très honorablement et m'a semblé moins amorphe que dans d'autres versions. Serait-ce l'absence du système Quattro qui lui donne les ailes nécessaires pour signer un 0-100 km/h en 7,8 secondes ? À moins que ce ne soit l'excellente boîte de vitesses automatique dite à six rapports, mais qui s'avère capable de s'adapter à toutes les conditions d'utilisation en allant chercher le rendement optimal du moteur.

Bien que l'on puisse être ambivalent sur l'efficacité des transmissions CVT, force est d'admettre que celle-ci procure des accélérations semblables à celles d'une boîte manuelle tout en permettant de réduire un tantinet la consommation d'essence. Je dis un tantinet parce que, malgré leur format, les petites Audi ont tendance à consommer pas mal (12 litres aux 100 km dans le cas qui nous intéresse. Le seul aspect déroutant du système CVT est que le moteur reste à son régime maximal quand on sollicite le kick down tant et aussi longtemps que l'on garde le pied à fond sur l'accélérateur. Étrange, mais jamais inquiétant.

Pour revenir à mon propos du début, les lignes qui précèdent devraient vous servir à prendre une décision quant à l'acquisition d'un tel modèle. L'A4 cabriolet est bien séduisante, mais suis-je suffisamment en amour pour dépenser autant d'argent ? C'est une question à laquelle chacun peut répondre pour lui-même.

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