Volkswagen Golf, du simple au plus que double

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2003

Quatrième génération de la berline construite dès 1974, la Golf (née Rabbit en Amérique du Nord) poursuit sa route et multiplie les variantes. Trois portes, cinq portes, sans oublier la Jetta ? une Golf à trois volumes ? et le Cabrio qui en est encore à sa 2e génération mais qui prend sa retraite cette année. Agrémentez le tout de quatre moteurs, de trois boîtes de vitesses, de divers réglages de suspension et de quelques aménagements intérieurs et vous aurez une image claire ? faÇon de parler ? de cette demoiselle de 30 ans.

Trente ans déjà ! Certes, ce n'est pas encore le record de longévité de son aïeule, la Beetle, mais la Golf tient le coup. D'ailleurs, à ce sujet, faisons-nous le porte-parole de ceux qui pensent que la Golf, dans sa forme actuelle, commence à faire vieillot et que le nouveau modèle prévu pour 2004 arrivera à point. Il y a aussi ce manque chronique de fiabilité qui commence à nuire à la réputation de la marque allemande.

Cela dit, place à l'essai de la version 1,8T, renouvelée l'an dernier avec l'adoption sous le capot du 4 cylindres turbo et 20 soupapes développant 180 chevaux, sans doute l'un des meilleurs 4 cylindres au monde. Souple, onctueux même, puissant à souhait, développant dès 1 950 tr/min le couple remarquable de 174 lb-pi, ce moteur est un véritable régal pour qui aime sentir qu'il se passe quelque chose lorsqu'on appuie sur le champignon. Quant à sa consommation, sans être championne de la catégorie, elle bat celle du vétuste 2 litres proposé comme moteur de base. D'ailleurs, un conseil à ceux qui s'intéressent à la Golf : oubliez le 2 litres ; il est plutôt nul. Si c'est l'économie que vous cherchez, optez pour le turbodiesel de la version TDi qui compense amplement ses maigres 90 chevaux par un couple de? cheval procurant des belles reprises en ville, un cheval d'ailleurs très frugal puisqu'il se contente de 6 petits litres de carburant aux 100 km.

Et si vous êtes allergique aux 4 cylindres (et vous avez tort), la Golf vous propose son V6 de 2,8 litres et 201 chevaux, avec sa boîte 6 vitesses. De quoi faire perdre la tuque à Monsieur lorsque Madame décidera de planter son pied droit au plancher. Mais vous voulez mon avis ? Non ? Vous l'aurez quand même : too much ! Oui, elle est too much la Golf catapultée par ce V6. Trop pour une petite traction, trop sur les roues avant qui souffrent le martyre à chaque virage serré, trop au point de gâcher le plaisir de la conduite sportive, car qui dit conduite sportive, dit aussi équilibre et la Golf V6, malgré ses grosses godasses, brise ce délicat équilibre qui fait le charme d'une petite voiture bien née. Voilà pour les moteurs. Ajoutons que si la boîte manuelle à 5 vitesses est proposée de série avec tous les moteurs, la V6 vous est livrée avec une boîte à 6 vitesses et il existe évidemment l'option de la boîte automatique à 4 rapports.

Petite bourgeoise

Comme vous pouvez le lire dans le match comparatif des minis, si la Golf 1,8T brille par son moteur, son comportement routier est plus proche de celui d'une petite berline bourgeoise. Non pas que ce soit mauvais, puisque confort et civilité sont des qualités appréciables et appréciées de la majorité des automobilistes. Même tendance pour l'aménagement intérieur où la qualité des matériaux et de la finition comptent parmi les atouts de la Golf. Notons en particulier la présence dans tous les modèles d'un volant réglable en hauteur et en profondeur, ce qui n'empêche cependant pas les petites erreurs d'ergonomie que sont la position basse de la radio et des commandes de chauffage/climatisation et la présence de la détestable molette pour le réglage des dossiers.

En somme, une gamme riche, allant du simple (diesel, 90 chevaux) au plus que double (V6, 201 chevaux), de l'ultra économique au redoutable.

Dommage !

Dommage, en effet, que la Golf GTI Édition 337, qui célèbre les 25 ans (européens) de la GTI ne soit pas arrivée plus tôt pour nous permettre de l'inclure dans notre comparatif des minibombes. Car l'ultime Golf, c'est bien cette 337 dont seulement 1 750 exemplaires seront livrés en Amérique du Nord. Une Golf triturée par les préparateurs (tuners, si vous préférez l'english) pour en faire une très sérieuse candidate au podium des GTI.

Si le moteur est identique à celui de la 1,8T, les suspensions sont sérieusement revues, les freins aussi et l'habitacle bénéficie de superbes ? et superbement confortables ? baquets Recaro, le tout animé par la boîte à 6 vitesses. Mes amis, Ça déménage ! Et tenez bien votre tuque, car avec des disques ventilés de 300 mm à l'avant et de 255 mm à l'arrière, Ça freine joliment. Aussi bien que la Focus SVT, ce qui nous permet de deviner que la 337, avec son couple et ses chevaux, pourrait fort bien battre la remarquable SVT sur piste et ? seul un autre match comparatif permettra de le confirmer ? de prendre la première place sur le podium. Sachez en tout cas que notre chrono a enregistré 7,9 et 6,4 secondes pour le 0 à 100 km/h et le 80 à 120 km/h (en 4e) respectivement.

Très solidement campée sur ses suspensions abaissées (groupe Sport de la GTI) auxquelles s'accrochent les belles jantes BBS de 18 pouces chaussées d'impressionnants Michelin Pilot de 225/40R18Z, la 337 colle à la route de faÇon spectaculaire sans toutefois vous faire claquer des dents. Et ce, malgré l'avertissement servi dans la documentation de VW qui vous prévient que les roues et les pneus à taille ultrabasse n'aiment pas les nids-de-poule ni les chaussées enneigées? Remercions donc le ciel que le Programme des infrastructures se traduise ces jours-ci par la réfection de quelques-unes de nos célèbres routes !

Remercions aussi VW d'avoir, en voulant donner la réplique à la Mini Cooper S et à ses acolytes, renoué avec l'esprit des premières GTI. Vous voyez bien que c'était possible ? pour un petit 32 900 $ !

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