Toyota 4Runner, il était temps !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2003

Lors de la dernière refonte de ce 4X4 traditionnel en 1995, les changements esthétiques avaient été fort limités et la mécanique avait peu évolué. Tant et si bien que le 4Runner avait de plus en plus de difficulté à soutenir la comparaison avec de nombreux nouveaux modèles, tous plus modernes les uns que les autres. La transformation totale de ce tout-terrain pour 2003 n'est certainement pas un caprice. Par contre, il fallait faire attention de ne pas créer un nouveau concurrent au Highlander ou au Sequoia.

Puisque le premier est en fait une grosse familiale à transmission intégrale et le second un imposant véhicule utilitaire sport, on a voulu faire du nouveau 4Runner un heureux compromis. Il a été conÇu pour répondre aux besoins des personnes à la recherche d'un vrai tout-terrain avec châssis autonome, suspension arrière à essieu rigide et rouage d'entraînement intégral avec démultipliée. Il conserve, somme toute, ses caractéristiques originales. Mais l'exécution est totalement différente. Le châssis de type échelle est non seulement beaucoup plus rigide avec neuf traverses, mais aussi nettement plus sophistiqué. La suspension avant est à doubles leviers triangulés tandis que la suspension arrière à essieu rigide est à liens multiples avec bras tiré Panhard. Le modèle Limited est également doté d'amortisseurs pneumatiques à l'arrière, ce qui permet de bénéficier d'une suspension réglable en hauteur dans cette version.

Mais la grande nouveauté en 2003 est l'arrivée de deux nouveaux moteurs sous le capot. Le plus intéressant des deux est un V6 4 litres de 245 chevaux qui est le premier moteur avec bloc en alliage léger à être utilisé par Toyota dans une camionnette. Il représente une toute nouvelle génération de moteurs V6 légers et puissants qui seront utilisés dans de multiples applications. En fait, en dépit de sa cylindrée moindre, il produit 10 chevaux de plus que le V8 de 4,7 litres déjà installé dans plusieurs véhicules de la marque. Très doux et ultrasilencieux, affichant un couple supérieur à celui du V6, il sera le choix des gens appelés à effectuer de fréquents remorquages. Les deux moteurs ont une capacité de remorquage de 2 268 kg, mais le V8 est plus doué pour ce type de travail. Il est de plus relié à une boîte automatique à 5 rapports, une autre première pour Toyota dans cette catégorie. Le V6, bien que plus moderne, se contente de la boîte à 4 vitesses. La boîte de transfert est de type Torsen, une autre innovation. Le rouage d'entraînement du modèle à moteur V6 est à temps partiel et contrôlé par une roulette à multiples pressions, permettant de passer en « 2H », « 4H », « 4L » et démultipliée avec différentiel verrouillé. Le V8 est livré avec la transmission intégrale qui comprend un rapport démultiplié.

Ce 4Runner nouveau et corrigé possède également de multiples aides électronique à la conduite. Sans trop entrer dans les détails, mentionnons le système de contrôle de vitesse de descente (DAC), le mécanisme de départ sans recul dans les pentes (HAC) et la distribution électronique du freinage. Bref, Toyota a remis le 4Runner au diapason de la catégorie.

Un style moderne

Il suffisait de jeter un coup d'?il à la silhouette de l'ancien modèle, de se glisser dans le siège du pilote et de rouler quelques mètres à peine pour conclure qu'il s'agissait d'un véhicule d'un autre âge. Cette nouvelle cuvée renverse la vapeur. La silhouette reprend les thèmes des Sequoia et Highlander, mais les passages de roues plus accentués, le capot à la partie centrale surélevée, la grille de calandre à deux barres transversales et les parois sculptées en leur section inférieure sont autant d'éléments destinés à donner plus d'impact visuel. Le hayon arrière possède pour sa part un bourrelet agencé aux appliques latérales.

L'habitacle est moderne. Les cadrans indicateurs sont disposés dans trois anneaux concentriques cerclés argent, un peu à la manière du RAV4. La pièce de résistance est la console centrale avec ses commandes à boutons dotés de multiples points de pression servant à régler la climatisation. On est un peu confus au début, mais ces contrôles deviennent rapidement intuitifs et rapides. Les sièges avant offrent un bien meilleur support pour les cuisses que précédemment tandis que la banquette arrière se replie facilement sans qu'on doive enlever les appuie-tête. Enfin, dans la soute à bagages, le Limited est livré avec une ingénieuse tablette articulée fort pratique.

Les différentes générations de 4Runner donnaient toujours l'impression de piloter une camionnette modifiée. Ce n'est plus le cas. La direction est plus précise, le train roulant bien isolé et il se dégage une impression de raffinement et de solidité. Le moteur V8 n'est pas nécessairement très vigoureux pour effectuer des temps d'accélérations canon, mais il est très vivace lors des reprises et c'est ce qui compte le plus dans ce genre de véhicule. Il a été impossible d'établir des tests de performance avec le moteur V6, mais il est plus nerveux en accélération initiale et fait match nul avec le V8 en reprise. Et comme il est plus léger, il aura un avantage côté performances.

La suspension est beaucoup mieux réglée qu'auparavant ; l'essieu arrière ne s'accommode pas trop mal des imperfections de la chaussée et ne se fait pas prier pour suivre la trajectoire dans les virages. Par contre, la direction s'avère quelque peu engourdie et un sous-virage quand même assez prononcé se manifeste dans les courbes. La conduite hors route bénéficie elle aussi des améliorations apportées au châssis et au rouage d'entraînement.

Toyota a pris les moyens pour moderniser son 4X4. Dorénavant, le 4Runner n'intéressera pas uniquement les mordus de la marque et mérite une sérieuse considération de la part de ceux qui recherchent un VUS.

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires