Lexus LX 470, quand la concurrence se rapproche !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2003

Il faut souligner que Lexus a été l'une des premières compagnies à s'intéresser au marché des gros VUS de luxe. Pendant que Cadillac et Lincoln s'interrogeaient quant à la viabilité de ce marché, les ingénieurs de Lexus avaient déjà complété la transformation du Toyota Land Cruiser en LX 470. Et il faut préciser que cette transformation ne s'est pas limitée à installer des sièges en cuir dans l'habitacle et une nouvelle calandre. Des raffinements ont été apportés au châssis, au groupe propulseur et à la suspension.

Au fil des années, de nombreuses révisions de détails ont permis à ce modèle de se défendre contre les nouveaux arrivants dans cette catégorie, notamment les Cadillac Escalade et Lincoln Navigator. L'un de ses atouts était son moteur V8 de 4,7 litres. Alors que certains modèles concurrents doivent toujours se contenter de moteurs à soupapes en tête, ce gros 4,7 litres a toujours proposé une culasse dotée de deux arbres à cames par rangée de cylindres et de 32 soupapes. Mais ce n'est pas tant sa complexité mécanique que son incroyable douceur qui le fait apprécier. La puissance est toujours livrée de faÇon très progressive tandis que le niveau sonore est excessivement bas. Et les vibrations sont tellement faibles qu'on est porté à croire que c'est une turbine qui s'active sous le capot. Cette année, la puissance a été portée à 235 chevaux, un gain de cinq par rapport à l'an dernier. Toujours sur le plan des améliorations, la boîte de vitesses automatique est maintenant à 5 rapports, ce qui augmente la douceur du groupe motopropulseur. Les rapports étant plus rapprochés, leurs passages sont moins perceptibles. Par contre, cette boîte est parfois lente à réagir et à rétrograder en certaines circonstances. Mais puisque ce gros VUS de luxe affiche un tempérament plutôt placide, cela ne se remarque pas tellement.

Cette année, les stylistes se sont consacrés à réviser la calandre et presque toute la partie avant, histoire de conserver une silhouette dans le ton et de ne pas souffrir d'une allure trop veillotte face aux nouveaux Lincoln Navigator et Range Rover.

Traitement Lexus

Même revu et corrigé, le LX 470 ne fait pas tourner les têtes. Il est correct sans plus, avec juste ce qu'il faut de retenue pour être apprécié par son propriétaire. C'est surtout l'intérieur de même que la qualité générale de la finition et des matériaux qui lui permettent de se démarquer. En effet, Lexus est passé maître dans l'art de l'assemblage impeccable, de la peinture sans effet de pelure d'orange et d'une perception de qualité hors du commun. Confortablement assis dans des sièges en cuir, devant un volant avec un boudin en bois et des cadrans électroluminescents, le pilote de ce gros VUS se sent « en voiture ». Il faut avouer que les autres occupants, à l'exception de ceux de la troisième banquette, n'ont pas à se plaindre non plus dans leurs sièges confortables.

Enfin, même si chaîne audio de qualité et conduite en forêt ne semblent pas une association naturelle, la chaîne Mark Levinson qu'on trouve dans le LX 470 figure parmi ce qui se fait de mieux. C'est certainement la référence dans cette catégorie. Sa seule présence nous donne par ailleurs une bonne idée de l'usage anticipé de ce VUS qui servira beaucoup plus pour des randonnées boulevardières que pour des raids dans la forêt boréale. Mais si jamais vous avez envie de vous aventurer loin des sentiers battus, ce Lexus a tout ce qu'il faut.

L'électronique prime

Non seulement ce tout-terrain possède une transmission intégrale à commande électronique, mais il est également pourvu d'une suspension pneumatique à hauteur variable et d'un système antipatinage « intelligent » qui transmet le couple voulu aux roues qui ont le plus d'adhérence. Cela rassure lorsque la route principale devient une route secondaire pour se transformer en un étroit sentier forestier. Mais si les systèmes d'aide électronique au pilotage sont sophistiqués, les dimensions du véhicule, son poids et des pneus qui ne font pas toujours bon ménage avec la neige réduisent les capacités en conduite hors route. Il ne faut pas se montrer trop téméraire ou tout au moins procéder avec circonspection dans les passages difficiles, car vous allez vous en souvenir si jamais vous vous embourbez. C'est un gros véhicule à sortir du trou.

Sur la route, il est impressionnant de constater de prime abord le confort qu'offre la suspension. Alors que vous vous attendez à être secoué sur les mauvais revêtements, les ressorts pneumatiques semblent littéralement avaler les trous et les bosses. De plus, même si elle s'avère quelque peu engourdie, la direction à crémaillère est précise. Il faut souligner une fois de plus que ce fut l'un des premiers gros VUS à bénéficier d'une assistance variable pour la direction.

Par contre, si vous portez un jugement sur le comportement routier en utilisant les mêmes critères que pour une automobile, le LX 470 perd alors des plumes. Il est certain que sa stabilité en ligne droite est plus fortement affectée par les vents latéraux que celle d'une LS 430, par exemple. De plus, la direction n'a pas la même sensibilité et l'agrément de conduite n'est pas aussi élevé. Mais si vous considérez et conduisez ce gros 4X4 pour ce qu'il est, vous allez apprécier son confort, sa solidité et un comportement routier tout de même équilibré pour un véhicule pesant deux tonnes et demie, d'une hauteur de 185 cm et capable d'accommoder huit personnes réparties sur trois rangées.

C'est de la démesure, mais de la démesure de qualité. Et son prix frôlant les 100 000 $ est aussi hors de proportion avec la réalité. Mais ce n'est pas plus logique de dépenser le même montant pour une ultrasportive qui ne peut rouler en hiver. Les qualités hivernales de cette Lexus constituent au moins un argument de plus dans cette discussion qui ne sera jamais terminée. La meilleure solution : la sportive en été, le VUS en hiver.

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