Hyundai Accent, sortez la loupe

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2003

Les dirigeants de Hyundai doivent beaucoup à l'Accent ; notamment de leur permettre de faire figurer la marque au H stylisé au sommet du palmarès des ventes de sous-compactes au Québec. Ils lui sont aussi redevables du fait qu'elle représente une part plus qu'importante de leurs ventes totales au pays.

Alors si vous avez moins de 15 000 $ à consacrer à l'achat d'un véhicule neuf, la Hyundai Accent se retrouvera assurément sur votre liste de magasinage.

En apparence, l'offre de Hyundai ne manque pas d'attraits (dégagement intérieur accru, prix attractif), mais allez y voir de plus près? Demandez par exemple à obtenir la servo-direction, le climatiseur ou la transmission automatique, autant d'accessoires qui refusent de monter à bord de la version vendue (et annoncée à grand renfort de publicité) pour moins de 13 000 $. Une fois de plus, la calculette est le meilleur ami de l'acheteur.

Avant de visiter l'habitacle, deux mots sur l'aspect extérieur partiellement redessiné cette année. Comme en font foi nos documents photographiques, phares, calandre, carénage et feux portent tous le sceau de la nouveauté.

Berline ou coupé ?

Histoire de faire mentir les apparences, la berline et le coupé à hayon arrière ouvrant affichent à peu de chose près les mêmes dimensions et le même empattement, de sorte que le volume intérieur de ces deux véhicules ne présente guère de différence. Donc, peu importe le style de carrosserie, les places arrière sont relativement confortables mais toujours aussi difficiles d'accès. Par ailleurs, on s'étonne toujours que la version à hayon ne dispose pas d'un coffre à bagages aussi volumineux que celui de la berline. Curieux ! Cependant, le hayon est toujours pourvu d'une ouverture béante qui facilite le chargement, et il demeure toujours possible de rabattre en tout ou en partie le dossier de la banquette arrière pour faciliter le transport des objets encombrants.

Maintenant, l'aménagement intérieur. CommenÇons par la position de conduite agréable (un peu ferme, rouspéteront certains), heureux contraste avec la négligence dont font preuve certains concurrents dans ce domaine pourtant fondamental. En effet, de série, le baquet du conducteur se règle en hauteur.

Avec sa sous-compacte, la direction de Hyundai au Canada fait taire, de nouveau, ceux qui lui reprochent de ne construire que des véhicules bon marché. La décoration intérieure plastifiée deux tons (couleur et texture) de l'Accent charme l'?il, mais se révèle en outre d'une belle facture. Bref, la qualité est au rendez-vous et la finition plus minutieuse qu'auparavant. Les principales commandes et instruments se regroupent dans l'environnement immédiat du conducteur et les espaces de rangement (vide-poches, console centrale, coffre à gants) sont nombreux et pratiques.

Deux qualificatifs que l'on ne peut accoler à l'équipement de série, alors que plusieurs accessoires offerts contre supplément nous rendraient la vie plus agréable, dans les modèles à hayon surtout. Un exemple ? En voici deux qui feront l'affaire : le lave-glace/essuie-glace de lunette arrière (offert uniquement dans la GSi) et l'ouverture télécommandée du hayon (absente au rayon des options des modèles hayon). Plus désolant encore : seul le conducteur a droit à la protection d'un coussin de sécurité gonflable. Inadmissible !

Un pas en avant

Sur le plan technique, la GS, le modèle de base, abandonne le 4 cylindres 1,5 litre de 92 chevaux au profit d'un 1,6 litre (106 chevaux), jadis exclusif aux seules GSi et GL. Contrairement au 1,5 litre, ce moteur à double arbre à cames en tête fait bon ménage avec la transmission automatique à 4 rapports offerte en option. Toutefois, pour s'assurer d'accélérations et de reprises intéressantes, mieux vaut arrimer cette mécanique à la transmission manuelle à 5 rapports. Cette dernière, autrefois talon d'Achille de l'Accent, a nettement progressé, même si la synchronisation demeure encore un brin déficiente.

Volant en main, l'Accent se révèle une automobile honnête, sans plus. La direction de la livrée de base est toujours privée d'un précieux mécanisme d'assistance. À moins de vouloir vous faire des bras, mieux vaut retenir ses services. C'est 400 $. Cela dit, la tenue de cap s'avère sans histoire (à condition que le vent ne souffle pas trop fort sur ses tôles) et la caisse bien suspendue considérant la vocation (et le prix) de l'auto. L'Accent se fera en outre apprécier pour sa maniabilité (son diamètre de braquage est étonnamment court) qui la rend diaboliquement agile en milieu urbain.

En dépit de ses rachitiques pneus d'origine (P155/80R13), l'Accent se comporte joyeusement, car sa suspension indépendante lui permet de négocier les virages sans trop prendre de roulis et d'absorber les ondulations de la route avec aplomb pour une automobile de cette catégorie. Pour plus de « frissons », il est préférable d'opter pour la livrée GSi qui reÇoit une suspension plus ferme et une monte pneumatique plus performante (P185/60R14). Deux ingrédients qui permettent de retarder l'apparition du sous-virage (train avant qui chasse à l'extérieur du virage) et de rendre la conduite plus agréable, plus incisive.

Le système de freinage (disques à l'avant et tambours à l'arrière) ne peut toujours pas être doublé d'un dispositif ABS. Dommage, car la stabilité en situation d'urgence s'en ressent, surtout sur une chaussée détrempée.

Fiable, agile et économique à l'achat comme à la pompe, l'Accent mérite considération. Méfiez-vous cependant de son alléchant prix de base, car il exclut nombre d'atouts précieux.

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