BMW X3, plus brillant qu'il n'y paraît

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

On a beau s’appeler Kennedy, ça ne fait pas automatiquement de nous un millionnaire. De même, les véhicules BMW ne sont pas tous égaux. Le X3, par exemple, fait toujours figure de parent pauvre (à 45 000 $ pour la version de base !) par rapport à son grand frère, le X5. Et, dans le cas présent, il ne s’agit pas uniquement d’une question de perception comme c’est souvent le cas. À peine plus long qu’un Honda CRV, par exemple, mais moins large, BMW a pourtant donné à son plus petit VAS ( véhicule d’activités sportives ) beaucoup de moyens pour réussir. Mais pour plusieurs, ce n’est pas suffisant.

En fait, le plus gros problème du X3 est… le X5. Jusqu’à l’année dernière (cette année le X5 est sérieusement remanié), le X3 ne pouvait soutenir la comparaison avec ledit X5, plus gros, plus raffiné et plus performant. Mis à part cette tension familiale, le X3 subit de plus en plus de pression de la concurrence qui se raffine à un rythme fou. Land Rover propose désormais le nouveau LR2, Lexus a installé un 3,5 litres dans son RX350 et Mercedes-Benz s’apprêterait à lancer, en Europe, le MLK, un véhicule qui aurait pour mission d’éliminer la concurrence...

Parlons d’avenir

Cette année, question de se mettre au goût du jour, le X3 connaît quelques subtils changements esthétiques, autant à l’avant qu’à l’arrière. Mais, au moment d’aller sous presse, aucune information précise n’avait transpiré des dirigeants de BMW. Internet, cet ami pas toujours très fiable, raconte à tout le monde que le X3 recevrait, dès cette année, les moteurs et transmissions déjà utilisés pour la Série 3, soit le 3,0 litres de 255 chevaux de la 330i. Excellente nouvelle ! Ce serait bien aussi que BMW revoie un tantinet l’habitacle dont certains plastiques font plutôt General Motors. Ce n’est pas un compliment…

Quoi qu’il en soit, le X3 tel que nous le connaissons est loin d’être un mauvais véhicule. Le style, s’il se rapproche trop de celui du X5, est loin d’être vilain à l’œil (au mien en tout cas) et fait paraître le véhicule plus gros qu’il ne l’est en réalité. L’habitacle, comme nous venons de le mentionner, propose des matériaux qui, s’ils ne sont pas cheaps, ne correspondent pas à l’image de marque de BMW, tant par leur raffinement quelquefois approximatif que par leur design, un peu moche. Au chapitre de « l’habitable », par contre, le X3 se montre franchement convivial. Les sièges sont confortables (surtout ceux en véritable cuir), mais ont la fâcheuse manie de se salir rapidement s’ils sont pâles. La visibilité ne cause aucun problème et le tableau de bord s’avère fonctionnel à défaut d’être pâmant. Il est même possible d’aérer davantage l’intérieur grâce au toit ouvrant panoramique optionnel, qui à 1 800 $, « est dans les prix ». Si les occupants sont surpris par le vaste habitacle, les bagages n’ont pas à se plaindre non plus ! Curieusement, même si le X3 est plus petit que le X5, ses capacités de chargement sont supérieures.

Un p’tit, un gros

Mécaniquement parlant, le X3 faisait appel, depuis ses débuts en 2004, à deux six cylindres en ligne. Le premier de 2,5 litres dispose de 184 chevaux et 175 livres-pied de couple. Ce n’est pas mal, certes, mais venant d’un constructeur ayant toujours privilégié le plaisir de conduite, on s’attend à un peu plus de rigueur ! Ce moteur se montre un peu trop juste et sa sonorité n’a rien pour faire frissonner de plaisir les amateurs de course automobile. Le moteur le mieux adapté à la sportivité du X3 est, bien entendu, le 3,0 litres de 225 chevaux et 214 livres-pied de couple. Cela n’en fait pas une bête d’agressivité mais il entraîne le X3 avec célérité, compte tenu des 1 825 kilos à transporter. Ce moteur est à la fois souple et discret, tout en procurant une belle sonorité en accélération. Chacun de ces moteurs peut être marié à une transmission automatique à cinq rapports ou à une manuelle à six rapports.

Mais c’est davantage le rouage intégral Xdrive qui impressionne chez BMW. Ce système, très flexible, distribue le couple du moteur à l’essieu possédant la meilleure traction, et ce, de façon continuellement variable, grâce à un embrayage multidisque situé entre la transmission et son arbre. Ce rouage très sophistiqué accorde au X3 une excellente tenue de route tout en lui permettant d’aller jouer dans la boue. Mais avouons que la très grande majorité des X3 ne rouleront jamais ailleurs que sur les routes asphaltées ! C’est d’ailleurs à cet endroit qu’il se montre sous son meilleur jour. À vrai dire, on a plus l’impression de conduire une berline qu’un véhicule utilitaire sport (pardon, un véhicule d’activités sportives). Et puis le système XDrive assure une excellente traction dans la neige, à condition, bien entendu, d’avoir chaussé son X3 de bons pneus à neige et de réfléchir avec sa tête ! Le X3 a beau être bardé de bidules électroniques censés récupérer nos gaffes mais il ne peut défier les lois de la physique. Si les suspensions demeurent toujours un peu fermes, comparativement à un Grand Cherokee où elles sont trop flasques, la direction est typiquement BMW, c’est-à-dire qu’elle se montre à la fois parfaitement dosée et précise tout en procurant un excellent feedback de la route.

De dimensions très raisonnables, pour ce type de véhicule s’entend, esthétiquement réussi et sécuritaire, le X3 a tout pour plaire. Malheureusement, plusieurs lui trouvent trop de ressemblances avec son grand frère, le X5. Cette année, pourtant, le X3 devrait se bonifier en recevant de nouvelles motorisations et un très léger facelift alors que le X5 prendra du gallon. Et mentionnons, en terminant que BMW a dévoilé, au dernier Salon de l’auto de Francfort, un X3 hybride. Ça promet.

feu vert

Dimensions raisonables
Rouage intégral efficace
Sportivité innée
Volume de chargement adéquat
Moteur 3 litres (2006)

feu rouge

Certaines options criminelles $$$
Suspensions sèches
Moteur 2,5 litres un peu juste
Habitacle très plastique
Fiabilité couçi-couça

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