Chevrolet Blazer, départ imminent?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2003

Il vous est sans doute arrivé d'avoir des invités pour le dîner qui ne semblent pas vouloir partir. Bien calés dans leur fauteuil, ils s'éternisent chez vous alors que vous tombez de sommeil. C'est un peu la même chose avec les Chevrolet Blazer/GMC Jimmy qui sont toujours parmi nous, même si leur départ est annoncé depuis belle lurette. L'arrivée des nouveaux modèles TrailBlazer et Envoy devait théoriquement signifier leur départ, mais ce tandem est toujours en place.

Cette insistance à nous revenir n'est pas le fruit du hasard. C'est que ces deux modèles sont suffisamment différents en taille par rapport à leurs remplaÇants théoriques qu'il se trouve un marché pour eux. En effet, les TrailBlazer/Envoy sont nettement plus longs et plus larges. Leur prix est également plus élevé. Il y a bien le Tracker, mais il est sur la voie d'évitement en plus de ne pouvoir nullement se comparer au Jimmy et au Blazer. Bref, ces derniers se retrouvent toujours au catalogue, car ils répondent à un besoin du public. De plus, leur prix est compétitif et leur mécanique éprouvée. Il faut également souligner que le Jimmy n'est vendu qu'au Canada et seulement en version 4 roues motrices. Le Blazer est plus démocratique, étant vendu tant ici qu'aux États-Unis. Il peut également être commandé en version 2 roues motrices.

Retour en arrière

Il suffit de piloter un TrailBlazer et ensuite de prendre le volant d'un Blazer pour se rendre compte de la grande différence entre un véhicule moderne et un autre d'une certaine époque. Mais avant d'entrer davantage dans les détails, il faut également mentionner que si la silhouette de ces deux utilitaires a été revue il y a cinq ans environ, elle n'a pas le modernisme des concurrentes plus récentes dont le design a plus d'impact. Sur une note plus positive, les lignes de ces deux vétérans sont quand même agréables et devraient bien vieillir sur le plan esthétique. Il en est de même du tableau de bord qui a été revu en 1998. Il est très pratique avec ses cadrans à chiffres faciles à lire et ses commandes aussi simples que fonctionnelles. Par contre, la finition de l'habitacle est toujours perfectible tandis que le tissu des sièges fait bon marché. Ce qui est curieux, car plusieurs personnes spécialisées dans la modification de véhicules me jurent que ces tissus sont non seulement très résistants et de bonne qualité, mais antitaches. Malgré tout, ils ne paient pas de mine.

Les sièges avant sont trop mous pour offrir quelque support que ce soit. Ils seront malgré tout appréciés lors de longs trajets sur les autoroutes, mais leur manque de support lombaire et latéral les rend inconfortables à la longue. Et le passager avant n'aura aucun avantage à se réfugier sur la banquette arrière, car c'est encore pire. Le siège est trop bas et le dossier semble avoir été conÇu pour développer des maux de dos. Dans le cas du modèle deux portes, l'accès à la banquette arrière n'est pas tellement facile et la position pas plus confortable.

Simple et solide

Ce duo a de plus en plus de difficulté à masquer ses rides au chapitre du comportement routier. Heureusement que les éléments mécaniques sont bien adaptés à l'usage anticipé de ce véhicule. Si GM utilise les lettres SS, pour Super Sport, sur plusieurs de ses modèles, il serait également possible d'associer ces deux lettres à nos deux vétérans. Toutefois, ce serait pour Simple et Solide. En effet, c'est l'incontournable Vortex 4 600 avec ses 190 chevaux qui a la tâche de déplacer cette masse. De type à soupapes en tête, il bénéficie cette année d'un système d'injection multipoint qui permet d'obtenir un meilleur rendement et une consommation moindre. Et malgré une certaine vétusté, ce V6 est solide et capable d'en prendre. Il est même possible de l'associer à une boîte manuelle à 5 rapports dans les versions deux portes tant chez GMC que chez Chevrolet. Malheureusement, cette boîte déÇoit autant par l'espacement des rapports que par le manque de précision du levier de vitesses qui est drôlement situé. Mieux vaut s'en tenir à la boîte automatique à 4 rapports dont la fiabilité et l'efficacité ont été démontrées au fil des ans.

Autre modèle deux portes, le Jimmy ZR2 fera son entrée sur le marché en cours d'année. Sa suspension spéciale, sa voie plus large de même que des ressorts spéciaux vont permettre à son propriétaire de se livrer à une conduite hors route plus agressive sans arrière-pensée. Même chose chez Chevrolet alors que le modèle Xtreme est équipé de pneus plus larges, d'une suspension Z87 pour la conduite hors route en plus de nombreuses pièces d'équipement de luxe telles les vitres teintées, le volant gainé de cuir et des roues spéciales. Mais on aura beau déguiser ces deux vétérans et les affubler de tout l'équipement possible, leur châssis a connu de meilleurs jours. Ce n'est pas qu'il soit mauvais, mais il en existe des meilleurs de conception plus moderne. Malgré tout, dans sa version deux portes, le Blazer, tout comme le Jimmy, ne s'en laisse pas imposer par le Ford Explorer de même configuration qui a beaucoup plus de difficulté à se démarquer.

Ces deux vestiges des années 80 jouissent toujours d'une certaine popularité, car leur prix est alléchant, leur mécanique a fait ses preuves et ils n'offrent quand même pas une tenue de route trop moche. Autant le Blazer que le Jimmy s'avèrent relativement confortables sur la grand-route où leur suspension se révèle bien adaptée. Mais dès qu'on tente de pousser un peu trop, les limites du châssis sont rapidement atteintes et il faut alors négocier les virages avec plus de prudence. Par contre, à une époque où tous les modèles de la catégorie ont tendance à prendre de l'embonpoint et à augmenter leurs prix, ces deux valeurs sûres font l'affaire de plusieurs.

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