Audi TT, opération réussie

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Lors de son arrivée en 1998, la TT faisait tourner les têtes en raison de sa silhouette vraiment unique qui combinait une inspiration rétro à des lignes tout de même fort modernes. Et l’habitacle, avec ses buses de ventilation circulaires en aluminium brossé, a fait école autant par son classicisme que par son côté innovateur. Bref, cette voiture ne laissait personne indifférent. Par contre, ses prestations sur la route en ont déçu quelques-uns tant son apparence laissait présager davantage à ce chapitre. Cette fois, la TT raffine sa silhouette et offre plus en fait de comportement routier.

Avant de parler du design, il est essentiel de souligner que la TT 2007 ne se contente plus d’être une Golf transformée en voiture sport comme l’était sa devancière. Cette nouvelle cuvée bénéficie d’une toute nouvelle plate-forme qui comporte une structure de type “space frame” en aluminium comme les A8 et A2. Par contre, les ingénieurs ont joué d’astuce en utilisant surtout de l’aluminium, mais en conservant l’acier dans une proportion de 30 pour cent. Le résultat : une carrosserie qui est 50 pour cent plus rigide que précédemment tout en étant allégée de 100 kg. Il faut le faire, d’autant plus que cette nouvelle venue est plus longue de 13,7 cm et plus large de 7,8 cm !

DSG ou S-Tronic ?

En fait, cette question ne se pose pas puisque les deux transmissions sont identiques. Anciennement appelée DSG, la brillante transmission Audi à double embrayage s’appelle dorénavant S-Tronic. Ce changement d’appellation n’a nullement altéré ses performances qui en font la meilleure transmission sur le marché présentement. Et même si nous aurions aimé que la boîte manuelle à six rapports soit offerte sur notre marché, nous ne perdons vraiment pas au change puisque la S-Tronic, la seule boîte offerte pour le moment au Canada, lui est supérieure. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de conduire une version avec boîte manuelle et moteur V6 3,2 litres, et cette combinaison m’a laissé sur mon appétit en raison de l’imprécision du levier de vitesse.

Donc, la S-Tronic est le seul choix pour l’instant, mais il est également le meilleur. Utilisée avec le moteur deux litres turbo de 200 chevaux, elle permet de tirer tout le potentiel de ce moteur qui semble le plus adapté à la voiture. L’utilisation d’un nouveau turbocompresseur améliore son rendement. Ses accélérations et reprises sont plus incisives que celles du moteur V6 3,2 litres qui est pourtant plus rapide à boucler le 0-100 km/h, mais qui n’offre pas les mêmes sensations. Plus lourde, la voiture n’a pas le même équilibre en virage. Il faut par contre souligner que seul le modèle équipé du moteur V6 est livré avec la transmission intégrale Quattro. Toujours au chapitre de la mécanique, il est possible de commander en option une suspension dont les amortisseurs à contrôle magnétique fonctionnent de la même façon que ceux utilisés par Cadillac depuis quelques années. Un fluide magnétorhéologique comporte des particules magnétisées qui ont tendance à s’agglomérer au passage d’un courant électrique, durcissant ou assouplissant à l’infini la course de l’amortisseur.

Esthétique révisée, conduite améliorée

Il est toujours difficile d’apporter des modifications esthétiques à une voiture surtout reconnue pour sa silhouette. Il faut admettre que les stylistes ont réussi à rendre cette voiture encore plus élégante. En effet, les rondeurs se sont affinées, la silhouette s’est allongée avec un point d’ancrage du hayon plus éloigné, tandis qu’une ligne en relief sur toute la longueur de la caisse relie la partie supérieure des passages de roue avant et arrière pour ajouter du caractère. La TT hérite également de la nouvelle calandre Audi et c’est mieux réussi que sur certains autres modèles. L’habitacle conserve ses buses de ventilation typiques et la disposition générale des commandes. Certains boutons ont été relogés pour faire place à l’écran de navigation et une applique de couleur titane recouvre le dessus de la console, mais c’est à peu près tout. Enfin, le volant avec partie inférieure équarrie apporte une autre touche de sportivité.

Confortablement assis dans un siège dont le support latéral me semble efficace, je lance le moteur et engage le premier rapport. La sonorité du moteur 2,0 litres turbo est plus gutturale qu’auparavant et il répond sans hésitation aux sollicitations de l’accélérateur. Les routes sinueuses du Tyrol autrichien me permettent de découvrir que le train arrière est plus stable et que la nouvelle direction électromagnétique est sans doute trop assistée à basse vitesse, mais acceptable à haute vitesse. Cependant, la grande amélioration sur cette voiture est son comportement routier plus mature. La voiture demeure stable dans les virages et elle est moins perturbée par les mauvais revêtements. Et je ne le soulignerai jamais assez, la boîte S-Tronic à double embrayage est une pure merveille. Elle réagit immédiatement lorsqu’on pianote sur les palettes placées derrière le volant. Par contre, le passage en mode manuel à l’aide du levier de vitesse est moins rapide.

Même si le moteur V6 3,2 litres produit 250 chevaux et est relié à la transmission intégrale Quattro, le modèle qui en est équipé a de la difficulté à se démarquer par rapport à la version 2,0 litres plus agile et presque aussi performante. C’est surtout à des régimes intermédiaires que ce V6 est apprécié. Mais il faut payer plus cher sans vraiment profiter d’un net avantage par rapport au modèle à moteur 2,0 litres turbo.

feu vert

Silhouette plus élégante
Tenue de route améliorée
Boîte S-Tronic
Moteur 2,0 litres turbo
Carrosserie en aluminium

feu rouge

Coffre toujours petit
Arrivée au printemps 2007
Version cabriolet non dévoilée
Suspension ferme

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires