Retour sur le passé - Aventure mexicaine

Il y a quatre ans, Volvo nous invitait à participer à une randonnée hord du commun. D'ici peu, nous allons soumettre les nouvelles V70 et XC 70 dans un test très spécial en Patagonie.

En attendant, voici le  récit de notre aventure mexicaine.

El Malarrimo Enduro
Baja Mexico

El Malarrimo Enduro, c’est le nom qu’avaient choisi les organisateurs de cette audacieuse randonnée sur la péninsule mexicaine Baja California. En espagnol, cela signifie "près du danger" et veuillez me croire que le nom était choisi. Il est vrai que cette randonnée du nord au sud de la célèbre péninsule ne mettait pas nos vies en danger, mais les conditions étaient suffisamment difficiles pour nous offrir un challenge de tous les instants. Désireux de nous permettre de conduire la V70 XC, les responsables des relations publiques de Volvo ont concocté cette expédition qui nous a amené de San Francisquito au nord de la péninsule de Baja à Loreto au sud de cet éperon qui est bordé par le Pacifique à l’ouest et la mer de Cortez au Sud. Une randonnée de tout près de 700 km en grande partie sur les mêmes routes empruntées par les bolides de course de la Baja 1000, la plus célèbre compétition au monde de course hors route.

Le but de la compagnie suédoise n’est pas de nous payer des vacances, mais de mettre à l’épreuve la version 2005 de la XC70 et surtout son système Four-C dorénavant offert sur ce modèle. Il s’agit d’une suspension active qui s’adapte continuellement aux conditions de la route. Par exemple, plus la voiture roule rapidement, plus le réglage de la suspension s’affermit afin de toujours être en contrôle. Il est également possible de régler le mécanisme en deux modes : sport et régulier à partir d’une commande  montée sur le tableau de bord. Le Four-C travaille en étroite collaboration avec le rouage intégral de la voiture de même que le système de stabilité latérale.

Selon Volvo, même les conditions fort éprouvantes des routes de la Baja ne pouvaient avoir le dessus sur la sophistication mécanique de la XC70. Malgré tout, à titre de précaution, ils avaient nolisé un hélicoptère capable d’évacuer tout blessé vers Phœnix en Arizona, la ville la plus proche en cas d’urgence. Heureusement, l’aéronef est toujours demeuré stationné tout près d’un hôtel de San Ignacio. C’est dans cette ville d’ailleurs que nous avons rencontré les participants à une école de conduite de , d’étranges sauterelles mécaniques spécialement conçues pour ce genre d’exercice. Leurs conducteurs, intrigués de voir autant de Volvo identiques sont venus nous demander ce que nous faisions. Une fois qu’ils ont su, ils se sont tous montrés incrédules.
"Jamais vous ne parviendrez à tenir le coup sur de telles routes !" Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que nous avions déjà bouclé la première étape San Francisquito-San Ingnacio, une traite de plus de 300 kilomètres sur des routes dans le désert.

Sable et vitesse

Les XC70 utilisées pour cette aventure avaient subi peu ou presque pas de modifications. Les pneus Pirelli Scorpion d’usine avaient été remplacés par des Scorpion ??? plus robustes tandis qu’une plaque de protection avait été installée sous le véhicule. Cette plaque fait d’ailleurs partie des accessoires optionnels de la voiture. Voilà, c’est tout ! Pour le reste, il s’agissait de modèles standard équipés, bien entendu, de la suspension Four-C.
 Notre bimoteur affrété s’est posé non sans turbulence au petit aéroport de San Francisquito puisqu’une forte tempête de sable y soufflait. Presque emportés par le vent et fouettés par le sable, tous les journalistes présents se sont  réfugiés dans une modeste cantine où le sable était omniprésent : sur les tables, sur le plancher, dans nos assiettes, bref partout. Une fois un lunch frugal avalé à la hâte, Bryon Farnsworth, le responsable de notre expédition et multiple vainqueur du Baja 1000, nous donne les instructions de route. À l’entendre, nous n’allons pas revenir vivant de cette expédition si nous ne sommes pas prudents.  Mais à peine partis, plusieurs journalistes espagnols ont ignoré ses recommandations et conseils pour prendre la tête de notre colonne et rouler presque à tombeau ouvert dès que le groupe a délaissé la route asphaltée pour le désert.

À l’avant, ça roule vite bien que la route ou en fait la piste soit constituée de sable meuble souvent parsemé de pierres. Même si j’ai l’impression de rouler assez vite, je constate que mon indicateur de vitesse ne marque que 75 km/h, désireux de ne pas me faire larguer, je monte à 100 km/h. Pourtant, la vitesse me semble  élevée. Croyant que c’était sans doute du aux conditions routières ou la fatigue du voyage, je poursuis ma route et j’apprécie le travail de la suspension Four-C qui me permet de rouler sans lever le pied. Dans certains virages, là ou la surface de la route est constituée de sable profond, l’arrière a envie de chasser, mais le système de stabilité latérale me ramène dans le droit chemin sans trop me ralentir. Malgré l’excellence de la voiture, conduire dans de telles conditions exige tout de même beaucoup de concentration. En plus des obstacles qui peuvent surgir en tout temps, il ne faut pas trop se rapprocher du véhicule devant soi car la poussière nous aveugle et je risque d le heurter faute de visibilité. Puis, en  plein sur un dos d'âne, la voiture s’envole sur plusieurs mètres. L’atterrissage n’est pas trop violent, mais c’est là que je réalise que ma voiture est destinée aux Etats-Unis et que l’indicateur de vitesses affiche les milles et non les kilomètres. Au moment de notre décollage, nous roulions non pas  100 km/h à plus de 175 km/h sur une étroite route de sable en plein désert. Heureusement qu’une halte est survenue peu de temps après pour nous permettre de recouvrer nos esprits. Par contre, malgré un atterrissage plutôt violent, la secousse n’a nullement affecté notre XC70 qui a encaissé sans problème.

Jusqu’en fin d’après midi, alors que les routes poussiéreuses et bosselées ont été notre lot jusqu’à notre arrivée à San Ignacio. Et pour suivre nos espagnols machos il a fallu rouler à plus de 80 MPH presque tout le temps.

Sel et montagne

Parti de San Ignacio très tôt en matinée, la seconde journée s’annonce la plus longue et la plus difficile. La première section ressemble à celle de la journée précédente avec ses routes traversant d’immenses étendues de sable. Nous longeons une route qui longe le Pacifique tout en serpentant à travers  le lit d’un lac salé. Encore une fois, le rouage intégral et le système Four-C sont fortement sollicités. L’heure du lunch arrive est c’est à  El Datil que nous avalons notre modeste pitance constituée de quelques bananes, d’une barre tendre et d’une bouteille d’eau. Juste auparavant, nous nous sommes arrêtés plusieurs minutes dans ce petit  village de pêcheurs. Et en comparaison avec leurs conditions de vie, notre repas ressemble à un festin.

De nouveau en route, notre convoi bifurque vers la gauche en direction de la Sierra San Pedro et de Mulege, une modeste station balnéaire sur les rives de la mer de Cortez. Cette fois, la pleine sablonneuse fait place à des routes montagneuses étroites et bordées par des ravins impressionnants. Cette fois, ce sont les qualités de chèvre de montagne de la XC70 qui est à l’essai. Je dois avouer que les prestations de cette familiale en condition de route difficiles ont surpassé mes attentes. Plusieurs arroyos desséchés ont été franchis sans problème.
 Le paysage est spectaculaire et sauvage. De plus, la population est très clairsemée. Parfois, une maison d’importance avec l’incontournable soucoupe à satellite sur le toit, quelques animaux tentant de brouter de l’herbe à travers les cailloux et une camionnette qui a connu des jours meilleurs. Pourtant, notre guide nous informe que les routes empruntées sont des voies de communication importantes pour la région. Ce qui ne nous a pas empêché de voir une carcasse de chèvre pendue à un arbre, un squelette de bœuf blanchi par le soleil et plusieurs reptiles qui s’enfuyaient devant nous lors de nos haltes.  Curieusement, nous avons rencontré à maintes reprises au cours de la journée un Humvee de l’armée mexicaine. Six soldats lourfement armés prenaient place à l’arrière tandis qu’un capitaine était assis à  l'avant avec le conducteur. Par la suite, j’ai appris que ces rencontres n’étaient pas fortuites. Ces militaires nous servaient d’escorte discrète juste au cas ou !

Escorte militaire ou pas, la journée s’est terminée dans la station balnéaire de Melege. Comme tous mes collègues, j’était satisfait de ma journée bien que je me sois attendu à des conditions de conduite plus extrêmes. Malgré ce bémol., il est important de préciser que les routes empruntées étaient rocailleuses et en mauvais état, de qui faire plaisir à un amateur de 4X4. Malgré ses origines moins robuste, la XC70 a accompli de l’excellent travail. Toutes les voitures sont recouvertes de poussière et les gamins de la place prennent un malin plaisir à écrire avec leur doigt. La raison : signifie poussière en espagnol.

Le Lagon d’Olivia

La troisième et dernière journée s’annonce peinarde. Il suffit de franchir un peu moins de 100 km sur un ruban asphalté menant de Mulege à l’aéroport de Loreto. Cela nous permet de découvrir une voiture confortable et rapide sur l’asphalte. Par contre, je remarque un sous virage perceptible dans des courbes prises assez rapidement. Toutefois, malgré un pilotage sans ménagement et le fait que deux autres groupes de journalistes avaient effectué le même trajet au volant des mêmes voitures, aucun bruit de caisse n’était perceptible, la direction toujours correcte et les amortisseurs en bon état. Par contre, une autre voiture a été victime d’un amortisseur qui s’est affaissé. Mais dans l’ensemble, c’est un bulletin fort enviable pour la XC70.

Ce n'est pas sans regret que j’ai quitté cette terre parfois hostile. Ce périple m’a permis de conduire dans des conditions plus difficiles que la moyenne au volant d’une familiale capable d’en prendre tout en nous offrant confort et sécurité. C’était peut être en certaines occasions, mais j’ai eu un plaisir fou à jouer les intrépides du désert et de la montagne pendant quelques heures.

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires