Nissan Altima Coupé, pour la forme !

L’automne dernier, Nissan dévoilait la nouvelle génération de sa populaire Altima. Il était temps, puisque la compétition devenait sérieusement dangereuse ! Sans trop modifier les lignes extérieures qui plaisaient aux consommateurs, Nissan avait surtout amélioré les qualités dynamiques de sa berline. Certains ont apprécié cette approche, d’autres pas. Quoi qu’il en soit, les autorités de la marque japonaise ont décidé de donner à l’Altima une gamme complète. Alors que Nissan avait déjà mentionné que l’hybridation des moteurs de ses véhicules ne l’intéressait pas, elle a récemment effectué un virage à 180 degrés. Depuis janvier 2007, une version hybride de l’Altima est proposée au public. La tendance mondiale « vers le vert » a eu raison des réticences de Nissan qui s’est associé avec Toyota pour ce type grandissant de moteur. Mais là n’est pas le but de cet article !

Pour élargir davantage sa ligne Altima, dernièrement, Nissan présentait la version coupé. Si l’Hybrid a été créée pour suivre une tendance, le coupé, lui, veut la devancer ! En effet, le marché des coupés intermédiaires, jadis populaire avec les Mercury Cougar et Chevrolet Monte Carlo, n’est pas au meilleur de sa forme. Aujourd’hui, il ne reste que les Honda Accord, Pontiac G6 et Toyota Solara. Les gens de Nissan pensent que si la demande n’est pas plus élevée, c’est tout simplement parce que l’offre n’y est pas. Ainsi est née l’Altima Coupe. En passant, l’appellation Coupe (ou coupé) désigne toute automobile à deux portes. Et quand cette voiture a des prétentions sportives, on parle d’un coupé sport. Dans certains cas, il ne s’agit pas seulement de prétentions. La Chevrolet Corvette, par exemple. Et dans le cas qui nous interesse, nous parlons de coupé intermédiaires.
Bien entendu, la partie arrière de l’Altima Coupe a été la plus radicalement transformée, la faisant ressembler, selon un confrère au verbe quelquefois acerbe, à une Chevrolet Monte Carlo ! Mais il n’était pas question pour les designers de simplement enlever deux portes à la berline existante. Nissan nous faisait remarquer que le capot est la seule pièce de carrosserie qui peut être intervertie entre le coupé et la berline. Tout le reste diffère. Même les glaces latérales du coupé sont moins hautes. Pourtant, pour l’auteur de ces lignes, pauvre journaliste incapable de comprendre les complexes émotions des designers automobiles, toute la partie avant est la même… Eh bien non ! Le châssis a été raccourci de 101mm (4 pouces) et la longueur hors tout de 185mm (7,1 pouces), tandis que la hauteur chute de 63mm (2,5 pouces). Voilà qui explique bien des modifications à la carrosserie.

L’habitacle, lui, change très peu. Le tableau de bord, à mes yeux incultes, est demeuré le même. Mais comme Nissan n’a pas été très loquace sur cette partie de la voiture, j’imagine que je n’ai pas tort… Par contre, il faut mentionner que le frein à main, situé au pied dans la berline (il s’agit donc d’un frein à pied !), est placé sur la console dans la version coupé. Il va sans dire que l’accès aux places arrière d’un coupé est plus délicat qu’avec une berline. Et l’Altima coupé ne fait pas exception. Contorsions et déhanchements sont nécessaires à l’opération mais ce n’est pas pire que dans les autres coupés sur le marché. Les places arrière s’avèrent très petites et l’espace pour les jambes et la tête est compté. Et croyez-le ou non, il y a même une place centrale ! À noter que les portières, plus larges que dans la berline, sont plus lourdes et demandent une attention particulière, surtout dans les stationnements. Le couvercle du coffre ouvre haut et son ouverture est de bonnes dimensions mais le seuil de chargement est élevé. L’espace disponible n’est pas des plus importants, mais si vous allez faire l’épicerie en prévision de votre party familial annuel, vous pourrez baisser les dossiers des sièges arrière pour augmenter l’espace de chargement. Les lignes arrière d’un coupé n’ avantagent pas la visibilité. L’Altima coupé, n’est pas particulièrement bien nantie à ce sujet, mais on a déjà vu bien pire (façon de parler…) sur d’autres modèles.

L’Altima coupé, tout comme la version à quatre portes, a droit à deux motorisations différentes. On retrouve tout d’abord un quatre cylindres de 2,5 litres de 175 chevaux et 180 livres-pied de couple. Moderne et économique, ce moteur est destiné aux personnes cherchant davantage le look que les performances. Si ce dernier qualificatif figure en tête de vos priorités, il y a le V6 de 3,5 litres utilisé à toutes les sauces (réussies) chez Nissan. Ce moteur, à la sonorité appréciée, développe 270 chevaux et 258 livres-pied de couple. Et ça, ça déménage ! Tant de chevaux sur les roues avant (l’Altima est une traction), c’est beaucoup. L’ancienne génération de l’Altima était affligée d’un très important effet de couple (en accélération vive, les roues avant vont de gauche à droite). Les ingénieurs de Nissan ont donc beaucoup travaillé sur ce point et force est d’admettre que l’objectif ultime est atteint. Il n’empêche que ce V6 consomme plus que le quatre cylindres (environ 1,5 litre de plus aux cent kilomètres) et que plusieurs personnes le trouvent inutilement puissant. Un moteur de 220 chevaux serait sans doute un compromis idéal. De plus, le quatre cylindres, plus léger, rend l’Altima plus agile.

Chacun des moteurs précités peut être acoquiné avec une transmission manuelle à six rapports ou, en option, à une CVT (à rapports continuellement variables) avec mode manuel. Ces deux boîtes s’avèrent de bons choix. La première pour son embrayage bien modulé malgré une course de levier un tantinet trop longue. La deuxième pour l’économie d’essence qu’elle génère. Par contre, ce type de transmission demande un certain temps d’adaptation de la part du conducteur. L’absence des à-coups caractéristiques des véritables boîtes automatiques, le frein moteur moins présent et le fait que le moteur tourne à très haute vitesse tant qu’on ne relâche pas l’accélérateur lors d’une accélération vive contribuent à créer ce sentiment d’insécurité « transmissive », si on peut dire… Mais on s’y fait et plusieurs nouveaux propriétaires de produits Nissan n’ont même jamais remarqué les comportements ci-haut décrits ! En passant, mentionnons que le mode manuel ajoute, heureusement, un brin de plaisir.

Sur la route, l’Altima coupé propose un comportement routier des plus satisfaisants. La tenue de route est saine et, même si nous disions plus haut que le quatre cylindres se montre plus agile que le V6, une Altima dotée de ce dernier moteur ne s’en laissera pas imposer non plus. Si jamais quelqu’un dépassait les limites de l’adhérence, un système de traction asservie standard sur le V6 et le contrôle dynamique du véhicule (stabilité latérale), optionnel sur le V6 encore une fois, vous replaceront dans la trajectoire avec beaucoup d’autorité. Comme vous l’avez remarqué, le quatre cylindres n’a pas droit aux honneurs de la sécurité active et c’est dommage. Encore les riches qui ont tout… Les freins sont puissants malgré une pédale spongieuse qui va un peu loin à notre goût. Par contre, ceux de la version quatre cylindres essayée semblaient moins agressifs. La direction fait preuve de précision et propose un très bon feedback. 

Le marché des coupés intermédiaires n’est pas très florissant au Canada et Nissan en est bien conscient. D’ailleurs, le porte-parole de la compagnie mentionnait qu’il devrait se vendre, au plus, 300 Altima Coupe par mois au Canada. De ces coupés, 60 % devraient être propulsés par le quatre cylindres et 75 % recevront la transmission CVT. Fait intéressant à noter : l’Altima coupé est réservé au marché nord-américain. Pour élargir la gamme, est-ce que Nissan prévoirait une Altima décapotable ? À notre grande surprise, la réponse n’a pas été un non convaincu…  Une version SE-R ? Même genre de réponse…

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