Land Rover LR2 2011: L'âme de l'aventurier endormi

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2011

L’ordinateur sur lequel votre journaliste préféré écrit ce texte, un portable d’à peine deux ou trois kilos, est infiniment plus puissant que tous les ordinateurs ayant servi aux premières missions Apollo. Cette comparaison est impressionnante mais comme je ne me sers que d’environ 5 % des capacités de mon ordinateur, qu’est-ce que ça donne ? De la même manière, un ingénieur de Land Rover racontait qu’à peine 5 % des propriétaires de Land Rover neufs roulaient hors route. Pourtant, les produits Land Rover, le LR2 inclus, possèdent des capacités tout-terrain phénoménales. Mais qu’est-ce que ça donne ?

En 2008, Land Rover dévoilait le LR2, autrefois connu sous le nom de Freelander. D’ailleurs, dans plusieurs autres contrées, il porte aujourd’hui le nom de Freelander 2. Toujours est-il qu’en Amérique, le LR2 est le véhicule d’entrée de gamme de Land Rover. Si les plus huppés LR4, Range Rover et Range Rover Sport affichent tous une allure extraordinairement carrée, le LR2, tout comme le futur Range Rover Evoque (voir dans la section « Dernière heure » à la toute fin du présent Guide de l’auto), montre plus d’angles arrondis. Malgré tout, il est indéniablement un pur produit Land Rover.

Il y a une Volvo en dessous !

En fait, non, ce n’est pas un pur produit Land Rover. On pourrait même dire qu’il s’agit presque d’une Volvo ! Le LR2 a été développé sous l’égide de Ford alors que l’entreprise américaine était aussi propriétaire de Volvo. Pour diminuer les coûts de fabrication, Land Rover a utilisé le châssis et la mécanique de la berline Volvo S80. Bien entendu, cette plate-forme a été sérieusement revue et rigidifiée et, comme nous le verrons plus loin, c’est réussi. Le moteur, ça, c’est une autre histoire…

Le six cylindres en ligne de 3,2 litres n’est pas le plus récent et, surtout, pas le plus puissant. Ses 230 chevaux et 234 livres-pied de couple ne sont pas impotents, certes, mais le fait qu’ils doivent déplacer près de 2 000 kilos les rend un peu plus engourdis. Un dépassement mal calculé nous le rappelle aussitôt… Aussi, avec une consommation dépassant allègrement les 14 l/100 km en ville, on ne peut pas dire qu’ils se font pardonner leur manque d’enthousiasme…

Amenez-moi le Grand Canyon

Ce moteur est associé à une transmission automatique à six rapports et, surtout, à un rouage intégral Haldex qui fait honneur à la réputation de la marque. Même s’il ne s’agit pas d’un système 4x4 aussi performant que dans les autres véhicules Land Rover et qu’il ne possède ni gamme basse (LO) ni suspension ajustable en hauteur, ce rouage s’avère parfaitement adapté au LR2. On lui a même adjoint le système Terrain Response de ses grands frères. Ce système permet au conducteur de choisir le type de sol sur lequel il  veut s’engager. Sur la route, donc au moins 95 % du temps pour 95 % des gens, le mode Tarmac (asphalte) est tout indiqué. On retrouve aussi les modes « herbe », « terre », « neige », « boue », « racines » et « sable ». Le Terrain Response fait interagir les freins ABS, le système de contrôle de la stabilité, la transmission et l’accélérateur pour offrir le maximum de traction en tout temps. Il y a aussi le système d’aide à la descente qui gère tous les paramètres ci-haut mentionnés pour permettre de descendre des côtes, que dis-je des montagnes, en toute sécurité. Le conducteur n’a qu’à lâcher les freins, ce qui n’est pas évident à faire dans une pente accentuée et recouverte de boue, et le véhicule s’occupe du reste. Bref, n’importe qui peut avoir l’air d’un expert en 4x4 puisque le talent n’est plus nécessaire.

Pourtant, la mécanique et les capacités à franchir le Grand Canyon sont sans doute les éléments les moins recherchés par les acheteurs de Land Rover. Le LR2, même s’il est le plus petit, peut se targuer de posséder un habitacle à la mesure de son nom. La qualité des matériaux, leur présentation et leur finition est très relevée mais le tableau de bord mériterait de recevoir le même traitement fait aux LR4, Range Rover et Range Rover Sport. Ces derniers jouissent d’une planche beaucoup plus moderne et, surtout, moins encombrée de boutons et de commandes, ce qui la rend plus facile à utiliser. Bien entendu, tous les systèmes d’aide au stationnement, de connectivité ou de confort affichent présent. Les sièges sont toujours très confortables et l’espace ne manque pas, même à l’arrière. Et comme tous les autres produits de la marque, l’insonorisation est poussée. On ne peut qualifier le LR2 de sportif même si son comportement routier est très correct. Une courbe prise trop rapidement démontre un roulis considérable.

Si vous aimez les histoires d’horreur…

S’il est un domaine où Land Rover ne peut rivaliser avec qui que ce soit, c’est au niveau de la fiabilité. Aux dernières nouvelles, cette marque croupissait encore, malgré les belles paroles des dirigeants rencontrés l’automne dernier, dans les bas-fonds des sondages de fiabilité générale de la firme J.D. Power, avec Suzuki, Jeep et Volkswagen.

Il y a cependant fort à parier que cela indiffère les propriétaires de Land Rover pour qui il est souvent plus important de placer une belle voiture devant le garage que de s’en servir. D’ailleurs, les plus avisés N’ACHÈTENT PAS un Land Rover, LR2 ou autre. Ils le louent. C’est le seul moyen de s’en débarrasser après quelques années sans avoir à subir une trop importante perte financière.

Feu vert

Dimensions correctes
Vaste habitacle
Qualité et finition relevées
Confort assuré
Capacités hors-route
impressionnantes

Feu rouge

Moteur très juste
Consommation élevée
Fiabilité exécrable
Dépréciation verticale
Commandes confuses

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