Ford Explorer 2011: Le vaisseau terrestre familial modernisé

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2011

Il s’en est vendu six millions en vingt ans et les deux tiers roulent encore. Le premier Explorer n’affichait pourtant aucune caractéristique révolutionnaire. Il avait simplement les qualités que recherchait la famille nord-américaine typique. La marque à l’ovale bleu espère que son tout nouvel Explorer touchera encore une fois cette cible en plein coeur. Et cette fois, certains choix techniques sont audacieux, surtout celui d’offrir un quatre cylindres turbocompressé.

Ford croit fermement que les acheteurs ont délaissé les utilitaires classiques pour les multisegments à cause de leur consommation plus raisonnable. Le constructeur est également convaincu que les Nord-américains veulent encore partir à l’aventure à bord du vaisseau terrestre familial même s’il faut escalader un sentier étroit ou traverser une rivière à gué. Le reste du temps, le même vaisseau doit cependant permettre à la famille de se déplacer en tout confort, agrément et sécurité de la maison au bureau ou de l’aréna au centre commercial.

Nouveau squelette et nouvele peau

Pour combler ces objectifs divergents, Ford a d’abord troqué le châssis séparé de l’ancien Explorer pour une coque autoporteuse. L’Explorer 2011 emploie ainsi une version de l’architecture D qui sous-tend déjà le Flex et le Lincoln MKX. La moitié de sa coque est composée d’acier au bore de plus forte résistance. Et pour atteindre des objectifs élevés de qualité, de silence de roulement et d’efficacité aérodynamique, les joints entre les panneaux de carrosserie sont rigoureusement étroits.

Tout ça est enveloppé sous une carrosserie moins anguleuse que celle de l’Explorer d’antan. Plus aérodynamique aussi, avec un coefficient de traînée de 0,35. Seule ressemblance remarquée : une calandre à barres horizontales perforées qui rappelle la Taurus.

Nouveaux coeurs Le moteur de base de l’Explorer 2011 est un V6 de 3,5 litres. Ford annonce des cotes de 290 chevaux à 6 500 tr/min et 255 lb-pi de couple à 4 000 tr/min mais surtout une consommation réduite de 20 %. Il faut d’ailleurs le V6 pour conduire un Explorer à quatre roues motrices et pour tracter une remorque le moindrement importante. La capacité de remorquage du V6 est effectivement de 2 268 kg alors qu’elle se résume à 907 kg pour le quatre cylindres Ecoboost.

Ce dernier vise en fait l’acheteur qui recherche avant tout la frugalité. Il est d’ailleurs réservé aux modèles à roues avant motrices qui ne vont certainement pas explorer aussi loin que leurs frères. C’est un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres qui produit 237 chevaux à 5 500 tr/min et livre 250 lb-pi de couple entre 1 700 et 4 000 tr/min. On promet quand même une réduction de consommation substantielle de 30 % par rapport au modèle précédent.

Confort et technologie

La qualité des matériaux et la finition de l’habitacle sont impressionnantes. Les sièges de cuir sont très bien taillés et confortables aux deux premières rangées. Ford innove aussi avec les premières ceintures de sécurité gonflables pour les passagers arrière. Les deux sièges en troisième rangée s’escamotent sous le plancher ou se replient vers l’avant pour plus de rangement.

On le fait en appuyant sur un bouton avec le groupe d’options 1 du modèle Limited qui comprend entre autres aussi un système de navigation à commande vocale avec lecteur de carte SD. Le groupe 2 ajoute le stationnement automatique étonnamment efficace de Ford, un régulateur de vitesse et des essuie-glaces automatiques, des phares au xénon et la surveillance des angles morts. La clarté et la disposition simple du tableau de bord et de la console centrale sont aussi remarquables.

Comportement et conduite tout-terrain

Les suspensions avant et arrière du nouvel Explorer sont à roues indépendantes et sa servodirection est électrique. Il est doté de freins à disque antiblocage et d’un système antidérapage et antipatinage complet mais également du système de détection de capotage de Ford et d’un nouveau système baptisé Curve Control qui réduit le couple et applique les freins si on roule trop vite en virage.

Sur les versions à quatre roues motrices, le boîtier de transfert est remplacé par une molette qui permet de choisir un des quatre modes de conduite : boue, neige, sable ou route. Au centre; un bouton pour engager le contrôle de descente en pente. Si ces deux systèmes ressemblent à ce qu’on voit chez Land Rover ce n’est pas une coïncidence : Jim Holland, l’ingénieur-chef du projet Explorer, nous a confirmé que les systèmes ont été développés en parallèle durant les cinq années qu’il a passées chez Land Rover.

Chose certaine, cet Explorer transformé regagnera sans doute le peloton de tête chez les utilitaires. Ce serait toutefois encore mieux avec une ou des versions Ecoboost à quatre roues motrices.

Feu vert

Silhouette moins massive
Consommation nettement
réduite
Finition et qualité de
premier cran
Technologies intégrées
et conviviales

Feu rouge

Pas de 4RM avec le
moteur Ecoboost
Troisième rangée
peu accueillante
Fiabilité à démontrer
Capacité de remorquage
limitée (4 cyl.)

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