Subaru Tribeca 2011: Mais pourquoi n'en voit-on pas plus ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2011

Chez Subaru, il doit y avoir deux départements de marketing et deux de design… Subaru est au Canada depuis 1976 et s’est bâti une réputation crédible grâce à ses voitures solides et surtout utilitaires. Toujours est-il qu’au fil des années, Subaru a produit quelques véhicules délirants, rompant ainsi avec son image de sage constructeur. Qu’on pense à la bizarre XT (1986- 1990), la magnifique SVX (1992-1996) ou encore aux camionnettes Brat (1979-1982) et Baja (2003- 2006). Nous pouvons quasiment inscrire sur cette liste le Tribeca, baptisé B9 Tribeca lors de son arrivée en 2006.

Conçu sans doute pour répondre davantage aux dictats du marketing qui veulent qu’un constructeur présente une voiture dans chaque créneau que pour répondre aux besoins des consommateurs, le Tribeca affichait, durant les deux premières années de sa commercialisation, une carrosserie pour le moins différente… pour être poli ! En 2008, le seul véhicule à sept places proposé par Subaru héritait d’une ligne moins originale, mais plus homogène, qui ne se démarque pas trop dans la jungle automobile.

Tableau de bord controversé

L’habitacle, par exemple, n’a pratiquement pas changé et on retrouve toujours ce tableau de bord se prolongeant en son centre pour devenir la console. Les gens qui aiment se sentir enveloppés sont choyés, les autres trouvent cet élément stylistique étouffant. Par contre, il faut avouer qu’en plus d’être originale, cette astuce permet de proposer un tableau de bord ergonomique où tous les boutons sont placés à portée de la main. Et comme ils sont gros, ils sont facilement manipulables même avec des gants d’hiver. Les commandes du système de chauffage sont inédites et franchement intelligentes. En revanche, je n’ai pas aimé que la buse de ventilation située à droite du volant expédie constamment son air sur mes mains ou sur mes cuisses. Cependant, d’autres conducteurs n’ont pas connu ce problème. Curieusement, même sur les versions huppées, le volant n’est pas réglable en profondeur, un manquement sévère à l’étiquette automobile, surtout quand on parle d’un véhicule de plus de 40 000 $. Toutefois, je n’ai eu aucune difficulté à trouver une bonne position de conduite. Une bonne note pour les jauges rétro éclairées faciles à consulter (sauf celles de la température du moteur et de l’essence), le système audio Harman Kardon de 385 watts.

Les sièges de la deuxième rangée pourraient être un peu moins durs mais, au moins, ils s’avèrent beaucoup plus confortables que ceux de la troisième rangée qui, en plus, ne sont pas faciles à atteindre. Aussi, cette troisième rangée ampute une bonne partie du coffre quand elle est relevée. Autrement, l’espace de chargement est passablement grand. Sous le plancher, on retrouve un bac pouvant contenir quelques petits objets. Les plus gros articles doivent demeurer à la vue de tous les mécréants, à moins que vous ayez déboursé pour acheter un cache-bagages optionnel…

Mécanique typique de Subaru

Qui dit Subaru, dit moteur à plat et le Tribeca ne fait pas exception. Il reçoit un six cylindres de 3,6 litres suffisamment puissant pour les besoins quotidiens. Rendons grâce aux ingénieurs qui ont réussi à garder ce véhicule sous les 2 000 kilos. Cependant, ce moteur pourrait être un peu juste si on installait une remorque de 906 kilos (maximum recommandé par Subaru) à l’arrière. Tout comme il aurait de la difficulté à bien s’exprimer s’il fallait qu’il soit chargé de sept personnes et de leurs bagages ! À ce moment, il doit consommer comme un alcoolique en rechute, si l’on se fie à la consommation moyenne de 13,8 litres/100 km que nous avons obtenue durant une semaine d’essai. Heureusement, il se contente d’essence ordinaire.

Côté transmission, on retrouve une automatique à cinq rapports qui travaille infiniment mieux que celle qui ridiculisait les premiers Tribeca même si son mode manuel n’est guère intéressant. Bien entendu, Subaru fait encore appel à son célèbre rouage intégral symétrique qui permet au Tribeca de facilement passer dans la neige épaisse ou dans la boue. Son châssis, emprunté au duo Legacy/Outback, fait preuve de solidité et les suspensions qu’on lui a accrochées privilégient le confort sans nuire à la tenue de route. Oh, on ne parle pas ici d’un véhicule sport mais le Tribeca s’avère fort agréable à conduire grâce, en grande partie, à sa direction qui fournit un bon retour d’informations tout en étant relativement précise à vitesse de croisière. En conduite, l’habitacle est silencieux, feutré même. La visibilité tout le tour n’est pas si mal, merci aux gros rétroviseurs extérieurs. Les freins font bien leur boulot même si une simulation d’un arrêt d’urgence montre une pédale molle.

Le Subaru Tribeca, comme on le constate, possède de très belles qualités, surtout depuis qu’on s’est débarrassé de ses deux tares initiales, soit sa transmission de clown et sa face de tamanoir qui aurait tenté de vider une fourmilière située entre des rails au moment où le train passait. Pourtant, on voit très peu de Tribeca sur nos routes… Il faut dire qu’avec des prix pouvant facilement aller au-delà de 50 000 $, on tombe dans une catégorie peuplée de multisegments établis comme les Ford Flex, Honda Pilot et Mazda CX-9. Le Tribeca a beau jouir d’une bonne fiabilité, d’une évidente qualité de fabrication et d’un rouage intégral performant, il en faut aujourd’hui bien davantage pour faire sa place au soleil.

Feu vert

Silhouette moderne
Rouage intégral intéressant
Fiabilité de bon aloi
Habitacle silencieux
Véhicule sécuritaire

Feu rouge

Puissance un peu juste
Consommation élevée
Troisième rangée de
sièges utopique
Prix assez corsés
Volant non ajustable en profondeur

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