Scion tC / xB / xD 2011: La patience est une grande vertu…

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2011

Toyota, on le sait, est réputé pour fabriquer des voitures fiables (malgré les récentes campagnes de rappel) mais bien peu excitantes à conduire. Le genre à stimuler bien plus grand-papa que les petits-enfants rendus à l’âge de conduire. Or, pour fidéliser une clientèle, il est préférable pour un manufacturier de commencer à l’intéresser le plus tôt possible. Pour ce faire, Toyota a créé, en 2003, la marque Scion qui offrait des produits branchés, tranchant radicalement avec les Corolla, Camry et autres RAV4.

Le marché canadien étant différent de celui des États-Unis, c’est là que la marque jeunesse de Toyota débarquait en 2003, en Californie d’abord. Puis, le réseau s’est progressivement implanté au sud du 45ième parallèle. Depuis le début de 2009, la marque Scion promet d’arriver au Canada mais la crise du crédit américaine et les déboires de Toyota ont sans doute mis un frein à cet élan. Toujours est-il qu’en août 2010, Scion n’est toujours pas offerte aux Canadiens. Les rares véhicules Scion à sillonner nos routes sont des unités achetées « d’l’aut’ bord des lignes ».

Scion xB

Le xB a été le premier véhicule conçu par Toyota pour rejoindre une clientèle jeune. Cela se passait au Japon (cela ne surprend pas !) en 2000 sous le nom de Toyota bB. Ce petit hatchback aux lignes extraordinairement carrées a rapidement conquis les coeurs et les premiers exemplaires à rouler en Amérique détonnaient dans le paysage routier autant qu’une autruche sur la glace du centre Bell (Il s’agit toutefois d’un mauvais exemple…). Le xB en est rendu à sa deuxième génération. Lorsqu’il est débarqué de notre côté du Pacifique il était le seul à présenter une ligne aussi carrée. Il doit maintenant affronter le Nissan cube et le Kia Soul, deux marques établies depuis longtemps chez nous. Il pourrait se faire des amis grâce à son coffre plus grand que celui des deux autres. Son quatre cylindres de 2,4 litres provenant de la Camry est aussi le plus puissant avec ses 158 chevaux. Soutenu par une architecture des plus conventionnelles, le xB ne promet pas la sportivité annoncée par ses lignes.

Sion xD

Reprenant le châssis de la sous-compacte Yaris, le xD se veut un peu plus long (10 cm), donc un peu plus lourd. Son moteur aussi est plus gros (1,8 litre vs 1,5) mais sa puissance est à peine plus importante. Si quelqu’un affirme effectuer le 0-100 km/h en moins de huit secondes avec un xD de série, nous lui ferons passer un test d’urine… Encore une fois, la fonctionnalité a eu le dessus sur la sportivité. Les mêmes remarques faites au sujet de l’habitacle du xB s’appliquent à celui du xD. Dommage.

Sion tC

Cette sous-compacte deux portes à hayon affiche une allure moins typée que ses deux comparses mais elle s’avère la plus intéressante ! Jolie (l’auteur lui trouve même des airs de Hyundai Tiburon de la dernière génération) et pratique, elle devrait être la plus populaire des trois. Son habitacle est le mieux fini et le plus invitant. Tous ceux qui ont fait l’essai de la tC louangent ses qualités dynamiques, autant au niveau des performances pures que du comportement routier. Ce qui surprend sans doute même les ingénieurs de Toyota, peu habitués au terme « dynamique ». Curieusement, on parle très peu de la tC sur le site www.scionnation.ca, le site officiel de Scion au Canada.

Scion iQ

Cette microvoiture fera bientôt la vie dure à la smart et à la future Fiat 500 ! Prévue pour être dévoilée en 2011, la iQ (qui a d’ailleurs fait l’objet de la page couverture du clairvoyant Guide de l’auto 2010) ne dévoile pas facilement ses atouts. On sait par contre qu’elle possédera 10 (dix !) coussins gonflables, ce qui devrait bien protéger ses quatre occupants. Et dans un des revirements les plus inattendus dont seule l’industrie automobile est capable, la petite iQ a été revue par… Aston Martin (oui, oui, le manufacturiers de voitures de grand-tourisme !) qui la vend à de richissimes excentriques sous le nom de Aston Martin Cygnet. Le réseau de concessionnaires canadiens de la marque Scion est maintenant connu. On en retrouvera 17 dans la région métropolitaine. Chacun s’engage à créer un espace spécial dans sa salle de montre pour mettre les produits Scion en vedette. Même l’expérience de vente promet d’être différente. La publicité s’adressera, bien entendu, à un public jeune et fortement branché sur les technologies. Toyota tentera donc de les rejoindre via Internet et les réseaux sociaux plutôt que par les journaux ou la télévision.

La plupart des Scions vues dans les différents Salon de l’auto à travers l’Amérique sont rarement « stock ». Elles sont toutes modifiées, quelquefois à l’extrême, par des « tuners » spécialisés. Certes, ces voitures se prêtent bien à ce type de modifications mais l’intérêt pour le « Tuning » n’est plus ce qu’il était. Et ils sont sans doute rares les jeunes qui s’achèteront une voiture d’environ 20 000 $ pour ensuite investir plus du double pour la personnaliser. C’est à se demander si les Scion ne sont pas tellement ennuyantes qu’il faut maquiller la réalité…

Feu vert

On va finir par avoir des Scion au Canada
Lignes exclusives
Modèle tC intéressant
Prix devraient être abordables

Feu rouge

Fiabilité à prouver
Manque de raffinement général
Insonorisation déficiente
Réseau de concessionnaire
ténu (au début)

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