Porsche Cayman 2011: Un secret bien gardé

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2011

Dans l’univers Porsche, la Cayman est éclipsée par la mythique 911 Carrera ainsi que par le succès commercial des Boxster et Cayenne, alors que l’arrivée toute récente de la Panamera a pour effet de la rendre encore plus invisible qu’elle l’était précédemment. Pourtant, c’est toute une sportive que ce coupé deux places à moteur central dont l’équilibre est tout simplement parfait.

Côté style, la Cayman évoque le passé glorieux de la marque en sport automobile en adoptant une allure qui rappelle la Porsche 550 Coupé de 1953, avec laquelle la marque allemande remporta à la fois les 24 Heures du Mans et la célèbre Carrera Panamericana, reliant le Mexique du sud au nord. Certaines personnes qualifieront le style de la Cayman S de rétro, mais pour ma part, je trouve que les éléments de design empruntés à la mythique 550 ainsi intégrés au nouveau coupé sont particulièrement réussis. Par ailleurs, il est amusant de constater que les bas de caisse remontent vers l’arrière où la jonction avec les prises d’air ressemble à un étalage de bâtons de hockey…

En se glissant à bord, on retrouve immédiatement cet environnement typique des autres modèles de la gamme, mais la Cayman S séduit également par son côté pratique puisque le volume de chargement est de 410 litres, si on tient compte de la capacité du coffre avant jumelée à celle du volume accessible juste derrière les sièges. Aux fins de comparaison, ce volume de chargement est égal à celui du coffre d’une berline intermédiaire, ce qui est un exploit remarquable compte tenu de la vocation sportive de la Cayman S qui ne manquera pas de charmer ceux et celles qui en feront ainsi leur voiture de tous les jours.

À la recherche du temps perdu

Pour l’année-modèle 2011, Porsche a choisi de rattraper la parade en ajoutant le système Bluetooth, l’interface audio universelle ainsi que les tapis à la dotation de série de la Cayman, alors qu’il s’agissait auparavant d’équipements offerts en option seulement. De plus, Porsche a choisi d’émuler la concurrence allemande en regroupant certains équipements et accessoires en quatre ensembles d’options. Ainsi, le Convenience Package réunit les phares bixenon, le système de chauffage/climatisation automatique et le détecteur de pluie qui commande automatiquement l’entrée en action des essuieglaces, tandis que le système de navigation est jumelé à une chaîne audio plus performante dans le Infotainement Package.

Des performances étincelantes

Si, tout comme moi, vous êtes d’avis que la Boxster S est la référence en matière de roadsters, vous serez littéralement estomaqué par les performances en tenue de route de la Cayman S, dont le châssis est deux fois plus rigide que celui de la Boxster S, grâce non seulement au toit fixe mais également à un longeron installé derrière les deux sièges et reliant les deux côtés de la voiture. Conduire une Cayman S sur circuit relève du pur délice, tellement les réactions de la voiture sont à la fois incisives et immédiates. L’osmose entre voiture et conducteur se fait instantanément et permet au conducteur de parfaitement sentir la route au travers de la voiture. En fait, le châssis est si rigide et les suspensions bien calibrées que l’on en vient rapidement à la conclusion que la Cayman S pourrait disposer d’un moteur encore plus puissant sans devoir subir d’importantes modifications, ce qui est le propre d’une excellente voiture.

Le moteur de type « boxer » de la Cayman S livre 320 chevaux à la route par l’entremise d’une superbe boîte manuelle à six vitesses ou de la boîte à double embrayage PDK qui compte sept rapports. Cette boîte exceptionnelle permet des changements de vitesse plus rapide que ceux qu’un conducteur expérimenté est en mesure de le faire avec la boîte manuelle !

Il existe cependant un défaut majeur avec cette boîte PDK, et on le retrouve du côté des commandes localisées au volant sur lesquelles on doit appuyer avec le pouce sur la face recto de l’un ou l’autre des deux commutateurs pour passer au rapport supérieur et actionner la face verso de ces mêmes commutateurs au moyen de l’index pour commander le rétrogradage. C’est loin d’être naturel et fait en sorte que le conducteur peut passer au rapport supérieur en appuyant sans le vouloir sur le bouton de commande tout en négociant un virage serré.

Pour en finir avec cette disposition malhabile des commandes de passage des vitesses au volant, Porsche a finalement décidé de reprendre la configuration classique adoptée par tous les constructeurs automobiles pour le passage des vitesses avec une boîte à double embrayage ou séquentielle, soit avec une disposition de deux paliers de commandes au volant, celui de droite pour la montée des rapports et celui de gauche pour le rétrogradage, mais cet accessoire n’est offert qu’en option au coût de 840 dollars sur toutes les voitures sport de la marque, alors qu’il s’agit d’une option sans frais sur la Panamera et le Cayenne. Trouvez l’erreur…

Même si elle existe dans l’ombre des autres modèles de la marque, la Cayman a de la gueule et elle est capable de livrer des performances enlevantes, ce qui en fait une voiture pour véritables connaisseurs. Et elle sera toujours aussi intègre mécaniquement dans plusieurs années, ce que plusieurs modèles concurrents ne peuvent garantir.

Feu vert

Excellente tenue de route
Freins très puissants (S)
Excellente boîte manuelle
Moteur performant (S)

Feu rouge

Coût des options
Coûts d’utilisation
Visibilité arrière limitée

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