Nissan LEAF 2011: L'aventure électrique

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2011

Signe des temps, plusieurs constructeurs se lancent à fond dans la nouvelle course vers les technologies vertes, conscients du fait que les premiers à commercialiser des véhicules « zéro émission » seront favorablement récompensés par un public qui semble désormais prêt à faire face au réchauffement planétaire et à adopter de nouvelles technologies en matière de transport. Après un « faux départ », il y a une dizaine d’années, avec General Motors qui a été le premier constructeur à commercialiser la EV-1, un véhicule électrique pour le grand public qui n’a pas connu le succès escompté et qui a été retiré du marché, Nissan fait le pari que les automobilistes sont maintenant prêts à accueillir la Leaf qui sera lancée dès 2010 aux États-Unis, en Europe ainsi qu’en Asie.

Lors du lancement de la tournée de promotion de la Leaf en sol américain à Los Angeles, il a été possible de conduire une Nissan Versa à empattement allongé dotée de la motorisation électrique de la Leaf sur un court circuit aménagé dans le stationnement du Dodgers Stadium. Premier constat, cette voiture n’avait rien d’artisanal, était bien achevée et capable d’une accélération initiale plutôt franche, courtoisie de son couple chiffré à 206 livres-pied, ce qui est largement supérieur à celui d’une Versa à motorisation conventionnelle. Comme c’est le cas pour les véhicules à motorisation hybride, ce prototype (tout comme la Leaf) était équipé d’un système de freinage régénératif servant à recharger la batterie à chaque décélération, mais son entrée en action était tellement subtile que l’on pourrait presque le qualifier d’imperceptible, ce qui n’est pas le cas sur certaines voitures hybrides. Bref, le comportement de ce prototype était en tous points conforme à celui d’une Versa à motorisation conventionnelle sur ce court circuit, mais son comportement lors d’une utilisation normale sur la route reste à valider.

Un projet ambitieux

Le projet de Nissan est à la fois ambitieux et visionnaire puisqu’il consiste non seulement à construire le véhicule électrique luimême mais également les batteries qui l’alimenteront. L’usine Nissan d’Oppama au Japon a été choisie pour produire la Leaf, une berline à cinq places élaborée sur une toute nouvelle plateforme présentée au dernier Salon de l’auto de Tokyo, alors que les cellules au lithium-ion qui seront la source d’énergie pour son moteur de 80 kilowatts (environ 107 chevaux) seront fabriquées à l’usine de Zama au Japon. L’usine américaine de Nissan à Smyrna au Tennessee servira éventuellement aussi à construire la Leaf et à produire les batteries, augmentant ainsi la capacité totale de production de 150 000 voitures et de 200 000 batteries par année. Selon Carlos Ghosn, président et chef de la direction de Nissan et de Renault, la Leaf sera capable de rouler sur 160 kilomètres, de faire le 0-100 kilomètres/heure en 10 secondes, d’être rechargée à 80 % en moins de trente minutes au moyen d’un chargeur rapide et d’être complètement rechargée après une période de moins de 8 heures lorsque branchée sur une source de courant conventionnelle de 220 volts.

Un prix encore inconnu pour le Canada

Le prix de la Leaf n’a pas encore été annoncé pour le marché canadien, mais il est déjà connu pour les États-Unis où il a été fixé à 32 800 dollars. Évidemment, les acheteurs canadiens pourront se prévaloir des programmes incitatifs mis de l’avant par les différents paliers de gouvernement, ce qui signifie que les acheteurs québécois pourront bénéficier d’un crédit d’impôt et de subventions pouvant totaliser jusqu’à 10 000 dollars. L’arrivée de la Leaf en sol canadien est prévue pour l’automne 2011 dans la ville de Vancouver, qui a déjà établi un programme de partenariat avec Nissan, pour ensuite s’étendre au reste du pays en 2012. Chez nous, les abonnés du service d’autopartage Communauto seront parmi les premiers à rouler en mode tout électrique puisque ce service fera l’acquisition de 50 Nissan Leaf qui seront mises à la disposition de la clientèle. De plus, plusieurs municipalités ainsi qu’Hydro-Québec procèdent actuellement à des études portant sur la mise en place d’un réseau de bornes de recharge rapide à des endroits stratégiques.

Toujours selon Carlos Ghosn, les véhicules électriques devraient représenter 10 % du marché en 2020. Cependant, cet essor ne sera possible que si les gouvernements mettent la main à la pâte non seulement en ce qui a trait à la mise en place de programmes incitatifs servant à « survolter » les ventes de véhicules électriques, mais également en développant des réseaux de production d’énergie électrique renouvelable, ce qui n’est pas forcément le cas partout sur la planète, de même qu’un réseau d’alimentation plus efficace qui sera en mesure de composer avec la demande accrue en électricité engendrée par l’arrivée sur nos routes de véhicules électriques comme la Leaf.

Bien que la diffusion de la Leaf, comme celle des autres véhicules électriques éventuellement proposés par Chevrolet et Mitsubishi, sera très limitée au Québec, il n’en demeure pas moins qu’il est encourageant de voir que les premiers tours de roue se feront dans un avenir rapproché.

Feu vert

Véritable voiture cinq passagers
Style distinctif
Faible coût de l’énergie électrique
Bon comportement routier

Feu rouge

Autonomie restant à valider
Prix encore inconnu au Canada

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