Kia Optima 2012, trop belle pour être vraie?

Points forts
  • Lignes réussies
  • Châssis très rigide
  • Moteur turbo en forme
  • Comportement routier honorable
  • Habitacle spacieux
Points faibles
  • Bruits de vent (vitres avant)
  • Moteur 2,4 litres un peu faiblard
  • Suspensions un zest dures
Évaluation complète

De tous les constructeurs automobiles, la marque Kia, ainsi que sa cousine Hyundai, occupe certainement l’une des places les plus enviables sur le marché. La qualité de ses produits s’améliore constamment, le design est au goût du jour, la perception du public est de moins en moins négative et, pour couronner le tout, les ventes, malgré la récente récession, continuent d’augmenter.

Profitant de la vague, Kia en profite pour renouveler sa gamme. Pour ce faire, elle peut compter sur des technologies modernes et efficaces, sur une fiabilité extraordinairement supérieure à ce qu’elle était dans le passé et sur un design pour le moins moderne. Prenons la nouvelle Optima…

L’association plutôt que la guerre

Kia et Hyundai, les deux marques coréennes, sont désormais alliées. Plutôt que de se battre sur le même marché, elles ont opté pour des philosophies différentes. Par exemple, la Kia Optima est étroitement dérivée de la Hyundai Sonata. Pourtant, si on mettait les deux côte à côté, l’association ne se ferait pas automatiquement même si elles partagent le même châssis et les mêmes mécaniques. Leur style totalement différent mais aussi la dynamique de conduite contribue à les différencier.

Lors de notre prise en main de l’Optima, dans la chaleur du sud de la Floride (Pendant ce temps, le Québec gelait. Nous aurions tellement mieux aimé rester ici avec vous, mais nous n’avions pas le choix…), je disais donc que lors de notre prise en main de l’Optima, j’ai été charmé par sa grande beauté. Il y a un petit quelque chose me dit que le style de cette dernière est tout aussi réussi mais moins tape-à-l’œil que celui de la Sonata, ce qui me fait croire que le classicisme de l’Optima devrait la servir à long terme.

Sièges « américains »

Dans l’habitacle, c’est aussi réussi. Le tableau de bord, fort esthétique, est un peu tourné vers le conducteur, une caractéristique qu’on devrait retrouver sur TOUS les véhicules! De plus, il se consulte facilement, la disposition des jauges et commandes est ergonomique et les buses de ventilation reprennent un peu le style de Saab. Et s’il n’y avait qu’une chose à copier de Saab, ce sont bien ces buses!

Les sièges sont suffisamment larges pour accueillir les corps « américains » et leur confort est correct même s’ils ne m’ont pas épaté. À l’arrière, l’espace pour les jambes est amplement suffisant pour la catégorie. Malgré la ligne de toit plutôt fuyante, la tête d’un gars de 5’6" avait encore au moins deux ou trois pouces de jeu. Par contre, leur manque de support latéral oblige à ne faire confiance qu’aux conducteurs les moins enjoués… Le coffre est très grand et, Ô surprise, son ouverture est proportionnelle, une chose de plus en plus rare! Les dossiers des sièges arrière s’abaissent mais ils ne forment pas un fond plat.

Pour l’autoroute ou la piste de course?

Côté mécanique, c’est du copié-collé avec la Hyundai Sonata. On retrouve donc deux quatre cylindres. Le premier, un 2,4 litres, développe 200 chevaux et 186 livres-pied de couple tandis que le second, turbocompressé de 2,0 litres déballe pas moins de 274 chevaux et un couple de 269 livres-pied. Les deux sont secondés par une transmission automatique à six rapports mais le 2,4 reçoit d’office une boîte manuelle à six rapports aussi. Peu importe le moteur, les roues avant sont motrices.

Le 2,4 litres suffit amplement aux tâches quotidiennes. Toutefois, il nous est apparu très anémique à bas régime, beaucoup plus que dans les quelques Sonata essayées depuis l’année dernière. Peut-être était-ce dû à la transmission? Pourtant, encore là il s’agit de la même… Il est plutôt difficile d’effectuer un essai vraiment complet d’une voiture sur les routes rectilignes et infestées de policiers de la Floride. Dans ces conditions parfaites, la transmission automatique nous est apparue… parfaite! Sauf en mode manuel où elle prend quand même certaines décisions plus ou moins judicieuses. De plus, les versions LX et EX n’ont pas droit aux palettes derrière le volant. Kia donne son 2,4 bon pour 8,7 litres/100 km en ville et 5,7 sur la route.

Ceux qui apprécient un peu plus de « yahou! » sous le pied droit opteront pour l’Optima SX qui, avec son 2,0 litres turbocompressé, apporte une touche de sportivité bienvenue. Tout d’abord essayée sur la piste intérieure de l’ovale de Homestead, près de Miami, le surplus de puissance de la SX est évident. Si on ne sent pas vraiment de différence entre une SX et un modèle régulier en conduite normale, il en va autrement lorsqu'on laisse aller ses hormones. Ce moteur profite alors d’un couple supérieur et disponible entre 1750 et 4000 tours/minutes. De plus, il fait ressortir l’impressionnante rigidité du châssis et la fermeté de la suspension sport dédiée à cette version. Et, bon point, il s’abreuve d’essence régulière!En plus, il ne consomme pas beaucoup plus que le 2,4 avec 9,2 l/100 km en ville et 5,8 sur la route. Ces données restent à confirmer avec un essai à plus long terme.

Il a fait chaud!

Quelques confrères se sont plaints des freins qui fumaient et d’une pédale spongieuse après quelques tours menés à vive allure. D’ailleurs, ça m’est arrivé aussi. Pourtant, après quelques tours rapides (hot laps) menés par un pilote professionnel, ces mêmes freins ne boucanaient pratiquement pas…et le gars tournait au moins trois secondes au tour plus rapidement!!! La course automobile, c’est comme la chanson : dans ma tête, chaque note est parfaite. C’est à l’exécution que ça se gâte…

Peu importe le moteur, chaque Optima présente un bouton « Eco » sur un des rayons du volant. Ce mode optimise les réglages du moteur et de la transmission pour offrir un maximum d’économie. Oubliez la sportivité en mode Eco!

S’il est un domaine où l’Optima se distingue de la Sonata, c’est au chapitre des suspensions. D’un tantinet trop molles sur la Hyundai, on passe au tantinet trop dures sur la Kia. Ce n’est pas inconfortable, du moins pas pour celui ou celle qui apprécie bien sentir une voiture, mais il se pourrait que certaines personnes préfèrent celles de la Sonata. Quant à la direction, elle est précise et le retour d’information est bien prononcé. Qu’on est loin des premières coréennes!

Au quotidien, il y a certes quelques petits accrocs qui ressortiront éventuellement. J’ai trouvé les rétroviseurs extérieurs un peu gros, cachant ainsi des piétons sur un coin de rues. De plus, toutes les Optima essayées cette journée-là étaient affectées par un bruit de vent provenant des vitres avant.

Les Coréens n’oublient pas leur recette magique

L’Optima 2,4 litres débarquera bientôt chez les concessionnaires canadiens. La SX Turbo se fera attendre environ un mois supplémentaire. Une version de base (LX) se transige 21 999$ et s’avère fort bien équipée (sièges avant chauffants, volant inclinable et télescopique, Bluetooth, etc). À l’autre bout du spectre, on retrouve la livrée Turbo SX à 33 695$. Et là, de l’équipement, il en pleut : système de navigation GPS, sièges avant chauffés ET ventilés, sièges arrière chauffants et j’en passe)

La Magentis (appelée Optima à peu près partout ailleurs dans le monde!), que l’Optima remplace, ne pouvait en aucun moment se montrer à la hauteur de la concurrence qui s’appelle Honda Accord, Toyota Camry, Nissan Altima, Mazda6 et Ford Fusion. L’Optima, elle, a les armes requises, faisant même paraître les valeurs sûres un peu moins sûres. Mais la vraie rivale n’est pas loin… la Hyundai Sonata est peut-être sa cousine mais, comme on dit "On choisit ses ennemis, pas sa famille…"

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