Cadillac CTS Coupe 2011, à grands coups de style

Points forts
  • Beauté animale
  • Confort surprenant
  • Puissance plus qu'adéquate avec V6 (imaginez avec le V8!)
  • Tenue de route solide
Points faibles
  • Finition pas encore parfaite
  • Portières très larges et lourdes
  • Visibilité arrière atroce
  • Entretien dispendieux
  • Valeur de revente sous la moyenne
  • Prix assez corsé
Évaluation complète

Dans les années 1980, les designers de Cadillac ne savaient plus dessiner de belles voitures. Il ne s’agissait pas de mauvaise volonté, j’en suis sûr, mais bon sang qu’on manquait de motivation dans les bureaux de création.

Toujours est-il qu’un beau matin, au tournant des années 2000, les designers de Cadillac se sont mis à créer de belles voitures. Pas seulement belles mais élégantes, voire passionnantes. Lorsque la CTS de nouvelle génération a été dévoilée au Salon de Détroit en 2007, l’univers entier a été ébloui par sa beauté. La version familiale, dévoilée un peu plus tard était aussi envoûtante tout en s’avérant plus polyvalente.

Bien entendu, le modèle sport de la gamme, la CTS Coupe, poursuit la (belle) tradition. Certes, la partie arrière est très massive mais, selon mon œil averti (!), cela rend la partie avant encore plus délicate. Ceux qui seraient tentés de croire que l’esthétisme a été priorisé par rapport à la fonctionnalité peuvent avoir une parfaite confiance en leur flair…

Le pape, des portes et des gouttes d’eau

Donc, la CTS Coupe est belle à faire défroquer Benoît Seize qui, incidemment, est le grand frère de Cinq Seize et le cadet de Onze Seize. Les flancs sont lisses, lisses au point d’avoir eu recours à des poignées à commande électrique comme sur la Corvette. Il faut pour ouvrir les portières, s’insérer la main dans une cavité et peser sur un bouton qui permet de les ouvrir. Même principe à l’intérieur des portes. Portes qui sont d’une largeur et d’une lourdeur infinies et qui possèdent peu de ressort. Ce qui faisait que chaque fois que je stationnais la voiture dans une pente ascendante, elles avaient la douloureuse habitude de se refermer d’elles-mêmes sur mes pauvres jambes. L’absence de contour de vitres ajoute à la beauté de l’ensemble mais pour l’étanchéité à l’eau, du moins sur notre voiture d’essai, on repassera.

La partie arrière est sans doute esthétiquement fort réussie mais je peux vous certifier devant notaire que la visibilité vers l’arrière est, au mieux, pourrie. Les deux gros semi-rectangles chromés qui accueillent les sorties d’échappement ajoutent joyeusement au style. Cependant, à cause de la chaleur qui s’en dégageait, la peinture du pare-chocs de notre exemplaire commençait à être décolorée. Et la voiture affichait à peine 9 000 km! Pour ce qui est du coffre, on retiendra surtout son infime ouverture et son seuil si haut qu’une échelle devrait être fournie avec la voiture. Curieusement, les places arrière, bien qu’elles soient très difficiles d’accès, s’avèrent plutôt confortables… si une tête qui frotte au plafond fait partie de votre définition du confort! Cependant, ce qui m’a le plus dérangé, c’est le manque de raffinement général. On est loin des horreurs des années ’80 mais dans une voiture de tout près de 60 000$, j’aurais aimé des plastiques de meilleure qualité (elle n’était pas mauvaise cependant), des ceintures de sécurité qui ne me rappelaient pas mon Monza 1979 des clenches pour avancer les sièges (pour donner accès aux places arrière) moins dures à manipuler.

À défaut du V8…

Sous le capot de la CTS Coupe, Cadillac a prévu deux moteurs. Les amateurs de performances ne rêvent qu’au V8 4,6 litres de 556 chevaux de la CTS-V mais le V6 3,6 litres de 304 chevaux qui équipait notre voiture d’essai faisait amplement « la job »! La transmission est une automatique à six rapports au fonctionnement sans reproches. La CTS est l’un des très rares coupés sport à pouvoir recevoir un rouage intégral mais notre véhicule n’avait droit qu’aux roues arrière motrices. Durant notre semaine d’essai, nous avons obtenu une consommation moyenne de 13,1 l/100 km, ce qui, bien entendu, dépasse les prévisions de GM mais qui demeure relativement correct compte tenu de la puissance, du poids (1 773 kilos) de la bête et de nos fréquentes accélérations intempestives, question d’écouter les échappements gronder.

Alors que je reculais de mon entrée de cour tout en braquant presqu’au max les roues, j’ai eu l’impression qu’elles frottaient sous les ailes. Mais comme je ne voyais pas où, j’ai emmené la voiture chez mon ami Ghyslain du garage Roch Lavallée et Fils de la rue Yvon à Granby. Même sur l’élévateur, on ne pouvait voir où le frottement avait lieu. En fait, il n’y avait pas de frottement. Puisque les pneus avant sont très larges (245/45ZR19 contre 275/40ZR19 à l’arrière) et que le rayon de braquage est très court (moins de 11 mètres), les pneus glissent sur le sol, ce qui donne l’impression qu’ils frottent. Ce n’est pas dangereux, juste inquiétant les premières fois.

Pis, Ghyslain, que cé que ça l’air en dessous de ça?

Ghyslain en a profité pour effectuer une petite inspection des dessous de cette jolie voiture. Premièrement, il n’y a pas beaucoup d’espace pour travailler sous le capot. Et c’était juste le V6! Tout en alu en passant. La suspension avant est aussi en aluminium et s’avère suffisamment imposante pour être solide. L’échappement de deux pouces de diamètre est double d’un bout à l’autre, gage d’une sonorité exquise et d’un débours considérable quand viendra le temps de le changer! Autre souci financier, le moteur électrique du frein à main. Il faudra enlever la suspension arrière pour pouvoir y accéder quand il fera défaut dans le futur. Si les freins avant sont de bonnes dimensions, ceux d’en arrière pourraient être plus imposants que personne ne s’en offusquerait. Et on a cherché longtemps une trace d’antirouille sous notre voiture d’essai… Toujours dans ce domaine, il faut souligner que les bas de caisse sont ouverts et que le sel et le calcium les feront, éventuellement, rouiller.

Question de feeling

De toutes les voitures que j’ai eu la chance d’essayer depuis les dernières années, la Cadillac CTS Coupe est, et de loin, l’une des plus belles. Et même si elle est loin d’être parfaite, c’est aussi l’une des bagnoles qui m’a plus interpellé. Déjà, après deux journées d’essai, j’avais rempli trois pages de commentaires. Pour vous donner une idée, une Lexus GS350 essayée il y a deux ou trois ans ne m’avait fait écrire que quatre lignes après une semaine complète…

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