Volvo C30, en plein dans le mille !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

La compagnie Volvo n’a jamais vraiment connu beaucoup de succès avec ses voitures compactes sur notre marché. Malgré d’indéniables qualités esthétiques et dynamiques, le tandem S40 et V50 a une présence assez symbolique sur notre marché. Aussi, l’annonce d’un coupé hatchback encore plus petit qu’une S40 a fait hausser les sourcils. Pourtant, cette nouvelle venue est un succès sur toute la ligne. N’allez pas croire que mon enthousiasme est uniquement basé sur le fait que cette voiture a été dessinée par Simon Lamarre, un designer québécois exilé à Göteborg. Il est vrai qu’elle a fière allure, mais c’est l’ensemble de la voiture qui est réussi. Et il est certain que la plus petite automobile suédoise sur notre marché connaîtra une belle carrière. D’autant plus que son prix est très compétitif compte tenu de la qualité de la fabrication et des prestations routières.
Puisque cette nouvelle venue emprunte sa plate-forme et sa mécanique aux S40, V50 et même au cabriolet C70, des économies de développement ont été réalisées et le client en bénéficie. Et le fait de raccourcir une plate-forme, comme c’est le cas avec la C30, a toujours un effet positif au chapitre de la rigidité et permet d’optimiser la tenue de route.

Mais avant de parler de mécanique et de tenue de route, il est intéressant de souligner que ce modèle a presque été conçu incidemment. En 2001, alors que Peter Horbury était le responsable du design de Volvo, celui-ci demanda à Simon Lamarre de travailler sur un concept de petite voiture qui répondrait aux attentes de la clientèle ciblée et scrutée à la loupe par l’intermédiaire de plusieurs études de marché. Ces futurs clients recherchaient une voiture d’allure stylisée, avec un intérieur au look sportif, offrant des performances intéressantes. Tout ceci en plus d’exiger un système audio de qualité et quelques gadgets à la mode! Et il fallait que le coffre puisse avaler au moins deux gros sacs de golf.

C’est à l’aide des recommandations de son patron que Simon se mit au travail. Et comme c’est souvent le cas pour les voitures qui plaisent au premier coup d’œil, le développement a été ultrarapide. Se basant sur le véhicule concept SCC de Volvo, Simon produisit un modèle pleine grandeur en moins d’un mois : la future C30 avait vu le jour. Et les retouches au projet initial ont été quasiment inexistantes puisque cette proposition fut adoptée d’emblée lorsqu’elle fut présentée aux dirigeants de la compagnie. Mieux encore, Simon Lamarre se voyait non seulement chargé du stylisme, mais devenait également responsable du projet. Bref, la C30, c’est ni plus ni moins le projet de Simon du début à la fin.

Une allure qui séduit

Il est facile d’associer ce hatchback à Volvo car il respecte les incontournables critères de design de la marque comme la grille de calandre rectangulaire, l’épaule des parois latérales de même que les feux arrière avec leur partie inférieure cristalline qui encadrent le hayon arrière. Sa silhouette est accrocheuse, sensuelle même en raison de la douceur de ses angles. Mais le tout s’enchaîne harmonieusement pour créer une silhouette audacieuse, dynamique même. Souvent objet de distraction ou embêtement pour les stylistes, l’essuie-glace arrière s’intègre fort bien à l’ensemble et contribue même à donner plus de caractère. Le hayon est de forme trapézoïdale et permet d’équilibrer entre la largeur de la caisse et la partie plus étroite du pavillon. Par contre, si vous ne placez pas le cache-bagages lorsque vous déposez des objets ans le coffre, ce hayon devient pratiquement une vitrine pour les cambrioleurs. La C30 se reconnaît donc au premier coup d’œil comme étant une Volvo authentique, ce qui n’a pas toujours été le cas avec certains nouveaux modèles dévoilés par le passé, la S60 entre autres.

La filiation avec les autres modèles de la marque est également perceptible de l’intérieur. En fait, la similitude est très forte avec les planches de bord des S40 et V50, notamment la console centrale flottante. Cette console verticale en arc-boutant semble être adoptée par tous les nouveaux modèles car elle se retrouve aussi sur la S80. Et comme sur les deux autres compactes de la famille, la planche de bord est passablement dénudée. Mais moins est mieux que trop en la matière. Et malgré la vocation relativement économique de cette auto, la qualité des matériaux est supérieure à la moyenne à l’exception du volant qui ne cadre pas avec cet environnement. Par contre, son boudin assure une bonne prise en main. Tant qu’à critiquer, ajoutons que l’accoudoir central arrière fait un peu bon marché et manque de robustesse. Toujours au chapitre des places arrière, la plupart des voitures de ce gabarit ne gâtent pas tellement les occupants de ces sièges. Sur la C30, non seulement ces places sont-elles constituées de deux sièges individuels, mais ceux-ci sont confortables tandis que l’espace pour la tête et les coudes est généreux. Une caractéristique digne de mention si on considère que la C30 est 22 cm plus courte qu’une S40. Les places avant sont confortables et l’espace coude-jambes-tête est plus qu’adéquat.

Éléments mécaniques connus

Pour pouvoir offrir un nouveau produit à prix concurrentiel, et surtout chez les compactes, il est essentiel de partager la mécanique avec d’autres modèles de la marque, la S40 en ce qui concerne la C30. Elle est modifiée afin d’accommoder des dimensions inférieures et pour accentuer le caractère sportif du modèle. Il en est de même des principaux organes mécaniques.

Le moteur de base est de même origine que la plate-forme. Il s’agit d’un moteur quatre cylindres de 2,4 litres d’une puissance de 168 chevaux et couplé à une boîte manuelle à cinq rapports. La version la plus sportive est pour sa part dotée d’un moteur cinq cylindres 2,5 litres produisant 218 chevaux. Cette fois, la boîte manuelle possède un rapport de plus. Cependant, seule la boîte manumatique à cinq vitesses est optionnelle sur les deux versions. Pour compléter, soulignons que la direction est électrohydraulique, que la suspension arrière est indépendante et les freins sont à disque aux quatre roues, tandis que les systèmes de sécurité sont omniprésents. En plus de coussins frontaux et latéraux, les rideaux de sécurité sont également de série. Les systèmes WHIPS anti coup de lapin et SIPS de protection latérale sont de série. L’an prochain, la voiture pourra être équipée de détecteurs de présence latérale ou BLISS qui vous indiquent si un conducteur roule dans un angle mort. Notons en terminant que l’antipatinage et le mécanisme de stabilité latérale sont aussi de série. Après tout, c’est une Volvo!

Aucune possibilité d’erreur

Mon essai de la C30 s’est déroulé en deux temps. Mon premier contact s’est effectué lors du lancement, cela va de soi, et les modèles essayés étaient tous propulsés par le moteur 2,5 litres turbo, d’une puissance de 218 chevaux. Ce qui m’a permis de boucler le test du 0-100 km/h en 7,4 secondes, ce qui est pas mal pour la catégorie. Un moteur nerveux c’est bien, mais un châssis rigide et une tenue de route saine, c’est encore mieux. Et la C30 se tire fort bien d’affaire à ces deux chapitres puisque le châssis est d’une grande rigidité et que la tenue de route est très prévisible. La voiture sous-vire passablement, mais sans que l’équilibre général soit perturbé. Il faut toutefois raconter qu’une légère bruine est venue arroser la route lors de notre premier essai réalisé dans les Baléares et la voiture glissait sérieusement des quatre roues. Mauvais pneumatiques? Conditions du moment vraiment hors du commun? Routes recouvertes d’un asphalte ultraglissant? Impossible de savoir. Mais sur le sec, la C30 est docile, sa direction précise et l’assistance de la direction adéquate bien qu’un peu trop généreuse de ses efforts, mais c’est quand même bien. Par contre, le diamètre de braquage est très long et les virages en U sont parfois difficiles.

Avec ses pneus de 17 pouces et son groupe sport avec suspension raffermie et surbaissée, la version à boîte manuelle essayée enchaînait donc les virages avec aplomb, mais sans pour autant être un tape-cul, la suspension est ferme, mais juste ce qu’il faut pour une sportive. La boîte manuelle bien étagée est facile à manipuler, bien que le point de friction de l’embrayage soit un peu haut. Le demi-repose-pied nécessite que votre position de conduite soit bien réglée...

L’autre 2,5T essayée possédait une boîte automatique et était dotée de la suspension habituelle. Une combinaison qui plaira à la majorité. Ni trop souple, ni trop raide, elle assure une bonne tenue de route et un niveau de confort correct. Le nombre de groupes d’accessoires pour chaque modèle est élaboré, tandis que quelques options individuelles, dont la boîte automatique, le toit ouvrant ou encore le système de navigation permettront aux gens de personnaliser leur C30. De retour à Montréal, l’essai d’un modèle de base avec moteur 2,4 litres de 168 chevaux a permis d’en venir aux mêmes conclusions. La performance est moins spectaculaire, mais ce sera grandement adéquat pour une bonne majorité d’acheteurs recherchantune C30 se vendant pour environ 30 000 $. Deux essais plus tard, il faut en arriver à cette conclusion : cette nouvelle venue touche la cible en plein centre. Toutes nos félicitations à Simon Lamarre!

Feu vert

Silhouette accrocheuse
Tenue de route équilibrée
Choix de moteurs
Excellente habitabilité
Sécurité assurée

Feu rouge

Bagages à la vue de tous
Pourquoi pas un diesel?
Repose-pied à revoir
Appuie-coude central arrière à revoir
Certaines options onéreuses

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires