Toyota Tundra, le géant du Texas

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Le premier camion pleine grandeur de Toyota, le T-100, dévoilé en 1993 fut un échec. Entre autres faiblesses, il n’était pas assez gros. Son successeur, et premier Tundra lancé en 2000, avait cette fois les dimensions requises en plus de proposer un moteur V8 plus puissant. Malgré tout, l’accueil du public a été assez mitigé. Alors, la direction a décidé de jouer le grand jeu en dévoilant en janvier 2007 la plus grosse camionnette de classe 1500 sur le marché. Se pourrait-il que cette fois, le Tundra soit devenu trop gros ? C’est que semblent croire certains activistes prônant l’élimination des gros mastodontes sur nos routes. Lors du dernier Salon de l’auto de New York en avril, ils ont déployé une bannière sur la face du Jarvitz Center pour protester contre le Tundra qu’ils jugent offensant contre l’environnement en raison de ses dimensions et de sa consommation de carburant.

Conçu et fabriqué aux É.-U.

Un peu à l’instar des voitures de course Toyota participant à la Coupe Nextel de NASCAR, le Tundra est presque 100% américain à l’exception de son écusson affiché sur le capot. Il s’agit selon les dires des ingénieurs de Toyota Canada du « plus nord-américain des produits de la marque étant assemblés à San Antonio au Texas, en plus d’une conception et d’un design venant également de notre continent. Le nouveau Tundra a été conçu et développé pour nos besoins et pour les clients des États-Unis et du Canada. »

Ce qui devrait expliquer en grande partie les dimensions vraiment supérieures à tous les concurrents et l’offre de trois configurations de cabine : ordinaire, double et multiplace. Les stylistes ont eu le coup de crayon heureux : la silhouette a pour effet d'accentuer la grosseur du camion, mais ce gros mastodonte possède une certaine élégance. À l’exception sans doute de la version à cabine multiplace dont la partie avant semble démesurément longue par rapport à la caisse de chargement. Par contre, la cabine est plus spacieuse, surtout aux places arrière dont les bancs se replient afin de favoriser le remisage d’objets. En fait, même un claustrophobe patenté s’y trouvera à l’aise! De bonnes notes également pour le tableau de bord qui combine l’élégance de celui d’une auto au design d’un véhicule de travail. Comme il fallait s’y attendre sur un produit Toyota, la qualité des matériaux et de l’assemblage est impeccable. Par contre, la version antérieure du Tundra a porté ombrage à l’excellente réputation de fiabilité de Toyota avec des rappels portant sur des pièces maîtresses de la direction et de la suspension. On nous promet que cela ne sera pas le cas avec la nouvelle génération.

Terminons ce tour du propriétaire avec le panneau de la caisse de chargement qui est contrebalancé afin de faciliter l’ouverture et la fermeture de celle-ci. Et si les manœuvres de recul vous intimident, il vous sera possible de commander une caméra de recul.

Solide mais assoiffé!

Comme la plupart des grosses camionnettes, le nouveau Tundra est équipé d’un châssis de type à échelle à poutre refermée pour obtenir plus de rigidité. Pour le reste, la configuration mécanique est similaire à celle des autres avec une suspension avant à double bras triangulaire et ressorts hélicoïdaux tandis que la suspension arrière est à ressorts elliptiques. Toutefois, la disposition de ces derniers a été revue afin d’améliorer le confort de roulement lorsque le camion n’est pas chargé. Selon Toyota, le seul élément qui a été repris de la version précédente est le moteur V8 4,7 litres d’une puissance de 271 chevaux. Il est couplé à une boîte automatique à cinq rapports. Ce moteur est de série sur les modèles à cabine ordinaire et double. Un autre moteur est au catalogue, il s’agit d’un gros moteur V8 de 5,7 litres produisant 381 chevaux. Il est associé à une boîte automatique à six rapports, elle aussi toute nouvelle pour ce modèle 2008. Celle-ci permet au moteur plus puissant de compter sur une plus faible consommation que le « petit moteur ». Puisque le moteur le plus puissant est également le choix sera facile à faire pour plusieurs.

Toujours au chapitre de la motorisation et de la consommation de carburant, ces deux V8 sont gourmands, très gourmands même. Lors de la présentation en janvier 2007, la consommation observée a été de 21 litres aux 100 km avec deux personnes à bord et une caisse de chargement vide. Un autre test avec la cabine multiplace Crewmax a été encore plus désespérant car nous avons enregistré 23,5 litres aux 100 km avec un parcours mi-route, mi-ville. Accrochez une remorque à ce Tundra et la facture de carburant risque de gâcher votre voyage ou tout au moins amocher votre carte de crédit!

C’est dommage, car il offre une suspension confortable, une tenue de route dans la bonne moyenne et son freinage est sans surprise. Par contre, les Chevrolet Silverado et GMC Sierra proposent un agrément de conduite supérieur et consomment moins... Et ce duo en plus du Dodge Ram et du Ford Série F peut être commandé avec un moteur diesel de plus faible consommation. Curieusement, cette camionnette japonaise « Made in USA » pêche par excès de dimension et de consommation. Une fois encore, Toyota a surpassé ses concurrents nord-américains, mais pas pour les bonnes raisons...

Feu vert

Finition impeccable
Silhouette moderne
Transmission six rapports
Trois choix de cabine
Habitacle confortable

Feu rouge

Moteurs gourmands
Dimensions encombrantes
Faible diffusion
Options onéreuses

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