Mazda5, plus grosse mais plus petite

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Pour plusieurs personnes, la seule vue d’une fourgonnette dans leur entrée de cour suffit à les déprimer. Devenir mononcle ou matante lorsqu’on n’est pas prêt, ça donne tout un coup de vieux! Mazda, dans sa grande bienveillance, a décidé de remédier à cette pénible situation en proposant la 5. Plus grosse qu’une familiale mais plus petite qu’une fourgonnette, cette Mazda5 a mérité le titre de voiture de l’année par Le Guide de l’auto 2006. Et le temps prouve que nous avions raison!

Pour parvenir à offrir six places dans un véhicule relativement petit, Mazda a utilisé la plate-forme de la 3, qu’elle a allongée et solidifiée. Il suffit de regarder sous le véhicule pour y voir des éléments de suspension provenant de la génitrice. La suspension arrière est donc indépendante, contrairement aux fourgonnettes qui affichent presque toutes des suspensions rigides. Les éléments mécaniques aussi proviennent de la 3 mais, dans ce cas, le résultat est plus mitigé. En fait, il s’agit du quatre cylindres 2,3 litres de la Mazda3 GT. Ce moteur fait des merveilles dans la 3 mais, puisque la 5 est plus lourde de plus de 200 kg, quelques chevaux de plus – 25 par exemple – auraient été bénéfiques. Les performances ne sont pas mauvaises et il est possible de passer de 0 à 100 km/h en dix secondes, ce qui n’est pas mal. Mais il ne faut pas oublier que la 5 est une voiture à six places et quand plusieurs personnes seront à bord, certaines côtes risquent d’être pénibles à grimper… La consommation s’avère très acceptable mais, encore une fois, lorsque le véhicule est chargé, elle augmente substantiellement. Avant de clore ce rapide tour de la mécanique, mentionnons que l’ouverture du réservoir de lave-glace est trop petite et placée trop bas, ce qui est loin de faciliter son remplissage. Je crois même avoir entendu sacrer une sœur cloîtrée qui tentait l’opération par moins quinze degrés Celsius. De plus, il peut facilement être confondu avec les réservoirs d’antigel et de la servodirection. Et tant qu’à y être, dénonçons l’alternateur et le compresseur du climatiseur, parfaitement situés pour faire augmenter une facture de réparation…

Deux transmissions sont proposées : une automatique à quatre rapports avec mode manuel et une manuelle à cinq rapports. Le fonctionnement de l’automatique ne s’attire aucun commentaire négatif, mais s’il y avait un rapport supplémentaire, la consommation serait diminuée, ainsi que le bruit dans l’habitacle. La manuelle, répond aussi très bien et ceux qui auraient des appréhensions sur la localisation du levier de vitesse au tableau de bord n’ont rien à craindre.

Dépanner avec panache

La Mazda5, nous l’avons vu, est donc plus une auto qu’une fourgonnette même si elle emprunte aux deux catégories. Les portes arrière coulissantes sont un charme à utiliser et la version GT offre même l’assistance électrique pour assurer une fermeture tout en douceur. Ces portes autorisent un très bon accès aux sièges de deuxième rangée et, dans une moindre mesure, à ceux de la troisième rangée. Si ceux de la deuxième rangée s’avèrent très confortables, ceux de la troisième ont plutôt été créés pour dépanner. Mais comme solution de dépannage, c’est réussi! Leur seul vrai problème, c’est qu’ils amputent royalement l’espace de chargement. Et quand on voyage à cinq ou six, on amène généralement plus de bagages… Il est heureusement possible de les remiser dans le plancher (de façon 50/50, les sièges pas les bagages!) et ainsi former un fond plat. Lorsque les dossiers des sièges de la deuxième rangée sont baissés eux aussi, l’espace de chargement est franchement impressionnant pour un véhicule de cette grosseur. Sous les sièges de la deuxième rangée, on retrouve d’ingénieux espaces de rangement. Notons que le hayon s’ouvre à deux positions différentes soit « haut » et « plus haut ». Ainsi, les petites personnes n’ont pas à transporter un escabeau pour pouvoir l’attraper quand vient le temps de le refermer et que les grandes ne se cognent pas le coco dessus!

On a un peu forcé sur le suffixe

Les personnes qui montent à l’avant reçoivent elles aussi beaucoup d’attention. Le conducteur fait face à une instrumentation facile à consulter et à des commandes ergonomiques. La position de conduite est assez haute et la visibilité ne cause aucun problème. En réalité, la conduite de la Mazda5 réfère beaucoup plus à une auto qu’à autre chose, mais il faut tenir compte du poids plus élevé et de la hauteur plus importante de la 5. Même si la 5 se pare du suffixe GT, cela n’en fait absolument pas une voiture sport. Le roulis est considérable et les sièges retiennent bien peu conducteur et passagers. La direction, bien dosée, ne transmet pas aussi bien les informations de la route que celle de la Mazda3. Quant aux gros freins à disque, ils effectuent un excellent boulot.

Jusqu’à présent, la Mazda5 était pratiquement seule dans sa catégorie mais la Kia Rondo risque de lui livrer une chaude bataille. Cette dernière propose sept places plutôt que six, à un prix équivalent... Et tandis que la 5 n’offre les coussins et les rideaux latéraux que sur la GT, la Rondo, elle, en a fait sa dotation de base. De plus, la plus prolétaire des Rondo coréennes possède un système de contrôle de la stabilité et de la traction, ce qui n’est pas le cas chez la Mazda5… Malgré ces quelques manquements, la Mazda5 demeure l’une des valeurs les plus sures de l’industrie.

Feu vert

Agrément de conduite, dimensions intelligentes,
polyvalence garantie, excellente visibilité,
mécanique fiable

Feu rouge

Moteur trop juste, antirouille {{cheapette}},
troisième rangée symbolique,
espace chargement restreint si 5 ou 6 personnes

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires